Albert Aublet

Albert Louis Aublet est né le 18 janvier 1851 dans l'ancien 5e arrondissement de Paris. Sa carrière artistique commence dans les prestigieux ateliers de Claudius Jacquand et Jean-Léon Gérôme, deux figures emblématiques du paysage artistique de l'époque. Aublet fait ses débuts au Salon en 1873, où il rencontre très vite le succès: en 1879, il obtient une mention honorable et en 1880, une médaille de 3e classe, soulignant son talent croissant. Sa carrière prend un tournant décisif lors de l'Exposition universelle de 1889, où il reçoit une médaille d'or, solidifiant ainsi sa notoriété sur la scène internationale. Ses voyages, notamment à Constantinople en 1881, plongent son travail dans une inspiration orientaliste qui deviendra une caractéristique majeure de son œuvre. Au-delà de sa carrière de peintre, Aublet est aussi professeur aux Beaux-Arts de Paris et a eu une influence significative sur des générations d'artistes. Fait chevalier de la Légion d'honneur en 1889, Aublet s'illustre tout au long de sa vie par sa présence au sein des sociétés artistiques, étant notamment président de la Société des Artistes de Tunis. Il meurt le 3 mars 1938 à Neuilly-sur-Seine, laissant derrière lui une riche œuvre artistiques ainsi qu'une descendance notable, illustrée par son fils architecte Louis Aublet.

L'œuvre d'Albert Aublet se distingue par son orientation vers l'orientalisme, un mouvement artistique qui met en avant les thèmes et motifs des cultures orientales, souvent idéalisés par les artistes européens. Ses toiles, telles que 'Femme turque aux bains' et 'Les toits de Tunis', illustrent une fascination pour les couleurs vibrantes et les compositions minutieusement détaillées, caractérisant les décors orientaux. Aublet utilise des palettes riches, jouant sur les contrastes pour capturer la lumière naturelle, ainsi que l'atmosphère chargée des paysages méditerranéens et des sujets du quotidien. Ses œuvres témoignent d'un mélange entre réalisme et romantisme, oscillant entre l'illustration d'une réalité tangible et une vision plus rêveuse de l'Orient. Ses compétences techniques, héritées de ses maîtres, sont visibles dans sa capacité à transmettre des textures variées allant du velouté des robes aux surfaces lisses de l'eau, ce qui donne une dimension presque tactile à ses œuvres. Il a également peint des scènes de la vie quotidienne qui reflètent une certaine sensibilité sociale. Au-delà de l'orientalisme, une tendance envers le nu est également présente dans ses œuvres, ce qui était très apprécié à son époque.

Albert Aublet a laissé un impact durable sur le monde de l'art grâce à ses contributions significatives au mouvement orientaliste en France. Son approche innovante du sujet oriental a ouvert la voie à d'autres artistes qui ont suivi ses traces, influençant une génération d'artistes passionnés par l'exploration de cultures autres que la leur. En tant que professeur aux Beaux-Arts de Paris, il a également formé des artistes qui ont continué à développer des styles et techniques inspirés de son œuvre. Bien que moins connu que certains de ses contemporains, son travail a été reconnu dans divers salons et expositions internationales, où il a remporté plusieurs distinctions, les plaçant dans les collections de grands musées et dans des collections privées à travers le monde. Son fils, Louis Aublet, a continué la tradition artistique familiale et a également marqué le domaine de l'architecture. De plus, la référence à Aublet dans l'œuvre de Marcel Proust, où il est suggéré qu'il aurait inspiré le personnage de M. Biche dans 'À la recherche du temps perdu', témoigne de la manière dont sa notoriété a transcendé le monde de l'art pour influencer la culture populaire et la littérature. Son œuvre continue d'être étudiée et appréciée pour son mélange d'art technique et de romantisme oriental, ancrée dans une recherche esthétique profondément sincère.

Albert Aublet a exposé ses œuvres à de nombreuses occasions prestigieuses au cours de sa carrière, marquant son empreinte sur le monde de l'art. Parmi ses expositions les plus notables, il a participé au Salon dès 1873, où il a commencé à attirer l'attention avec ses peintures qui lui valurent des distinctions significatives, notamment une mention honorable en 1879 et une médaille de 3e classe en 1880. Son succès culmina à l'Exposition universelle de 1889 à Paris, où il reçut la médaille d'or, reconnaissance ultime de son talent. En 1925, il a également marqué son passage par l'Exposition Union Artistique d'Afrique du Nord à Alger. Ses œuvres 'Souks de Tunis', 'Café Maure Tunis' et 'Sur les terrasses Tunis' y furent exposées, affirmant son engagement envers l'orientation vers l'Orient. En plus des expositions, il a été impliqué dans divers salons et sociétés artistiques, dont la Société nationale des beaux-arts, contribuant à la valorisation des jeunes artistes à travers les événements et les manifestations qu'il a organisés. De nombreux musées, notamment le Musée des Beaux-Arts de Narbonne, abritent ses œuvres, témoignant de son succès en tant qu'artiste et de l'impact durable qu'il a eu sur le monde de l'art.