Alberto Magnelli

Alberto Magnelli, né le 1er juillet 1888 à Florence, est un peintre italien reconnu pour sa contribution à l'art abstrait. Autodidacte, Magnelli commence sa carrière artistique à l'âge de 19 ans, en 1907. Il puise son inspiration dans les fresques de maîtres italiens tels que Giotto, Paolo Uccello et Piero della Francesca. Tout en développant son style personnel, il s’intéresse également au mouvement futuriste italien et se lie d'amitié avec des figures clés de ce réseau artistique, notamment Marinetti et Boccioni. En 1914, lors d'un voyage à Paris, il découvre des artistes et poètes influents tels qu'Apollinaire, Picasso et Matisse, qui vont profondément marquer sa vision artistique. Après la Première Guerre mondiale, il se consacre à une série de toiles intitulée 'Explosion lyrique', explorant les formes et les couleurs avec une énergie renouvelée, en partie inspirée par l'art africain. En 1930, ses voyages en Italie l’amènent à s’exprimer à travers les 'Pierres éclatées', une série qui illustre sa fascination pour la matière. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugie à Grasse et utilise des ardoises pour créer des œuvres innovantes. Magnelli s’établit définitivement à Paris après la guerre et poursuit sa quête artistique, intégrant l’architecture et l’art avec la construction du 'Palais Casa Astratta' en 1952. Au cours de sa carrière, il réalisera de nombreuses expositions en Europe, laissant une empreinte durable sur l'art abstrait. Il meurt le 20 avril 1971 à Meudon et est enterré au cimetière des Longs Réages.

Les œuvres d’Alberto Magnelli se distinguent par leur évolution fluide entre figuration et abstraction. Dans ses premières toiles, il utilise des aplats de couleurs qu’il cloisonne avec des lignes noires, ce qui est particulièrement visible dans des œuvres comme 'Le Café' (1914). Au fil des années, son style se transforme vers une abstraction où les formes deviennent plus allusives, libérées des contraintes de la représentation figurative. Sa série 'Explosion lyrique' est caractérisée par une explosion dynamique de couleurs et de formes, traduisant une sensualité vibrante. À partir des années 1930, il adopte un langage visuel rectiligne et rigoureux, dites 'abstraction géométrique', témoignant de son intérêt pour le rythme et la structure. Magnelli explore également l'usage de matériaux variés, tels que les ardoises et les collages, devenant un précurseur dans l’intégration de l’art et du quotidien. Ses travaux révèlent une profondeur émotionnelle qui rencontre l'abstraction pure, avec une portée universelle qui transcende les simples éléments picturaux.

Alberto Magnelli a eu une influence significative sur l’art abstrait, principalement dans le contexte de l'après-guerre. Son intégration des formes géométriques et des couleurs vibrantes a inspiré de nombreux artistes contemporains et postérieurs, contribuant à enrichir le vocabulaire visuel de l’abstraction. En développant le mouvement d'art concret en France, Magnelli a collaboré avec d'autres artistes d'avant-garde, favorisant un dialogue artistique entre différents langages et techniques. Ses œuvres continuent d’être exposées dans des musées majeurs, et il a été honoré par une émission de timbres en 1986 à l'effigie d'une de ses créations. Le château-musée de Vallauris détient la plus grande collection permanente de ses œuvres, témoignant de son importance dans le patrimoine artistique. Son histoire personnelle, marquée par des changements de pays et des rencontres entre différentes cultures, a également alimenté la richesse thématique de son œuvre. L'art de Magnelli demeure, aujourd'hui encore, un symbole de l'interaction entre la tradition et l'innovation, de la couleur et de la forme, offrant une vision unique de l'expérience humaine à travers l'art.

Alberto Magnelli a participé à de nombreuses expositions qui ont marqué sa carrière tout au long du XXe siècle. Sa première grande rétrospective a eu lieu en 1947 à la galerie René Drouin à Paris, où l'on a pu apprécier l'ampleur et la portée de son travail. En 1954, il est également exposé à Bruxelles, suivi d'une exposition au musée d'Eindhoven en 1955 et à Antibes la même année, consolidant sa réputation sur la scène artistique internationale. Une autre exposition marquante est celle de 1952 au palais Casa Astratta, bâtiment qu’il a conçu, et qui reste un exemple emblématique de l'intégration de l'art et de l'architecture. Sa trajectoire artistique a été suivie par plusieurs rétrospectives et présentations au Centre Georges Pompidou, au Musée d’art moderne de Saint-Étienne, et dans d’autres institutions internationales, témoignant de l'intérêt durable et croissant pour son œuvre.