André Lhote

André Lhote, né le 5 juillet 1885 à Bordeaux, est un peintre, graveur, illustrator, théoricien de l'art et enseignant français, appartenant au mouvement cubiste. Fils d'un employé municipal et d'une brodeuse, il suit une formation en sculpture à l'école des beaux-arts de Bordeaux avant de déménager à Paris en 1907. Dès 1910, il expose ses œuvres, se rapprochant du cubisme en 1912 avec sa toile 'Paysage français'. Lhote explore une approche du cubisme qui cherche à préserver un lien avec la peinture classique, refusant une abstraction excessive. À la suite de problèmes de santé, il ne participe pas à la Première Guerre mondiale et se consacrera à l'enseignement, fondant en 1922 sa propre académie à Montparnasse où il forme de nombreux élèves, tout en continuant de créer et d’exposer ses travaux jusqu’à sa mort le 24 janvier 1962 à Paris. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.

L'œuvre d'André Lhote se caractérise par une forte influence cubiste, mais intègre des éléments de la tradition classique. Les compositions de Lhote sont marquées par une approche analytique et structurelle, rompant avec la simple dilatation du cubisme. Il privilégie l’utilisation de formes géométriques et de couleurs vives, présentant souvent des paysages, des portraits et des scènes de la vie quotidienne. Ses tableaux évoquent une sorte d'harmonie entre le figuratif et l'abstrait, où le respect des proportions et des volumes est primordial. Lhote accordait également une grande importance aux jeux d'ombre et de lumière, infusant ses œuvres d'une atmosphère poétique et d'une profondeur expressive. Parallèlement, sa passion pour la décoration se traduit par des peintures murales, en particulier à la faculté de médecine de Bordeaux, où sa sensibilité à l'environnement et à l'espace se révèle.

L'héritage d'André Lhote est tant théorique qu'artistique. En tant qu'enseignant, il a formé une génération d'artistes influents, parmi lesquels Tarsila do Amaral et Henri Cartier-Bresson, leur inculquant une méthode d'observation de la réalité à travers le prisme de la modernité. Ses écrits, notamment ses 'Traités du paysage' et 'Traités de la figure', témoignent de sa pensée innovante sur la signification et la structure de l'œuvre d'art. Son appel à une fusion entre les idées traditionnelles et les pratiques modernes a contribué à façonner le discours des mouvements artistiques du XXe siècle. Lhote a aussi activement participé à des groupes d'art et des revues, élargissant ainsi son influence et solidifiant sa place dans l'histoire de l'art français. Son travail a été honoré avec des expositions et des rétrospectives, et il continue d'être étudié et respecté pour sa capacité à relier l'ancien et le nouveau dans l'art.

André Lhote a organisé de nombreuses expositions au cours de sa carrière. Sa première exposition personnelle à la galerie Eugène Druet à Paris en 1910 a marqué le début de sa reconnaissance dans le milieu artistique. Il a participé à plusieurs expositions collectives, notamment 'La jeune peinture française' à la galerie Manzi-Joyant en 1920. Au cours des années, Lhote a continué à exposer ses œuvres dans différentes galeries et musées, dont plusieurs expositions importantes dans des lieux tels que le musée des Beaux-Arts de Bordeaux, où son travail a été mis en avant dans le cadre d'expositions thématiques sur la modernité. La rétrospective de 2003 au musée des Beaux-Arts de Valence a particulièrement souligné l'impact de Lhote sur le cubisme et son influence sur l'art moderne. En 2007, son œuvre a à nouveau été mise en avant dans le cadre de l'exposition 'Les langages de la modernité' au même musée, confirmant son rôle essentiel dans l’histoire de l’art.