August Édouart

Augustin Amand Constant Fidel Édouart, né le 27 janvier 1789 à Dunkerque, est un peintre et silhouettiste français du XIXe siècle. Après une enfance marquée par les tumultes de son époque, il épouse une demoiselle Vital et dirige une manufacture de porcelaine à Saint-Yrieix-la-Perche de 1807 à 1809. Par la suite, il travaille comme inspecteur des fourrages pendant les guerres napoléoniennes, notamment aux Pays-Bas et en Allemagne. En 1814, il est en charge de ravitailler les troupes assiégées d'Anvers. Suite à ces aventures, il s'installe à Londres, où il s'efforce de gagner sa vie en enseignant le français et en fabriquant des bijoux ou portraits en cire. Sa spécialité se révèle être la découpe à la main de silhouettes, une technique qu'il perfectionne et popularise. Avec une forte éthique de travail, il réussit à se faire un nom à la Royal Academy en 1815-1816. En 1826, Édouart se déplace à Bath, puis en 1830, il rejoint Charles X à Édimbourg, où il réalise 78 silhouettes de la cour en exil. En 1835, il publie un traité sur l'art de la silhouette, affirmant encore une fois son expertise et son engagement envers cet art. En 1839, il se rend aux États-Unis et est reconnu comme le fondateur de l'art de la silhouette sur le continent américain. La majeure partie de son œuvre est perdue lors du naufrage de l’Oneida en 1849, ce qui constitue un tournant tragique dans sa carrière. Il finit ses jours à Guînes, où il meurt le 14 décembre 1861, sans avoir repris son activité de silhouettiste. L’héritage d’Édouart perdure à travers ses silhouettes d'éminents personnages, qui sont aujourd'hui très recherchées par les collectionneurs.

La particularité de l'œuvre d'August Édouart réside dans sa maîtrise de la technique de la silhouette. Contrairement à d'autres artistes de son temps, Édouart utilisait des papiers pliés pour découper ses silhouettes, lui permettant de garder des doubles de chaque création. Son style se démarquait par un refus des coloris souvent utilisés par ses contemporains, ce qui lui conférait une esthétique épurée et reconnaissable. Édouart a également sa propre vision de la silhouette, qu'il considère comme une forme d'art à part entière plutôt qu'un simple divertissement. Il faisait preuve d'une grande précision dans le rendu des traits et des postures de ses modèles, suit une approche presque sculpturale dans ses travaux. Non seulement il réalisait des silhouettes de personnalités célèbres, mais il avait également un intérêt pour la représentation des membres de la classe ouvrière, ce qui lui conférait une grande diversité et élargissait son attrait. Son œuvre se révèle donc être un précieux témoignage social de l'époque, capturant non seulement l'apparence, mais aussi l'esprit de ses sujets. Par son approche, il a contribué à donner à la silhouette une légitimité en tant qu'art autonome, en se concentrant sur les éléments de composition et de proportions.

L'impact d'August Édouart sur le monde de l'art, et plus particulièrement sur la silhouette, est indéniable. En tant que l'un des premiers à promouvoir cet art en dehors des frontières françaises, il a établi un pont culturel entre l'Europe et l'Amérique au XIXe siècle. Édouart a été crucial dans la popularisation de la silhouette, et son influence perdure à travers les générations d'artistes qui ont été inspirés par son approche novatrice. Après sa disparition, ses œuvres sont devenues des objets de collection prisés, notamment celles représentant des figures éminentes de son époque, telles que des présidents américains. Le naufrage de l’Oneida a certes causé une perte dévastatrice de sa production, mais les silhouettes conservées, qui incluent des notations sur les noms et les dates, témoignent de sa pratique méticuleuse et de son engagement envers son art. Son traité de 1835 sur l'art de la silhouette a été un guide essentiel pour de nombreux artistes et amateurs, et sa vision a contribué à insérer la silhouette dans le canons artistiques de la période. Aujourd'hui, les silhouettes d'Édouart sont conservées dans plusieurs institutions prestigieuses, et son nom reste synonyme d'une époque dorée pour cet art.

Parmi les expositions importantes d’August Édouart, sa première présence à la Royal Academy en 1815-1816 est particulièrement notable. Ce premier pas dans le monde artistique londonien lui a permis de se faire une réputation et de se connecter avec d'autres artistes et collectionneurs. En 1830, lors de son séjour en Écosse, il expose une série de silhouettes de la cour en exil, dont les portraits réalisés pour Charles X et sa famille, nourrissant l’intérêt pour son travail en dehors de France. De plus, son traité publié en 1835 sur l'art de la silhouette a également été un ajout significatif à la théorie artistique de la période, touchant de nombreux artistes. Aux États-Unis, Édouart a été l'hôte d'expositions de ses silhouettes qui ont captivé l'imagination des Américains et ont cimenté sa réputation en tant que pionnier de l'art de la silhouette sur le continent. Bien que beaucoup de ses travaux aient été perdus, les quelques albums restants et les silhouettes exposées dans des galeries telles que la National Portrait Gallery et la BNF continuent de rappeler son talent exceptionnel et sa contribution au monde de l'art.