Barbara Longhi

Barbara Longhi est une peintre italienne née le 21 septembre 1552 à Ravenne et morte le 23 décembre 1638 dans la même ville. Fille du peintre maniériste Luca Longhi et sœur de Francesco Longhi, également peintre, Barbara a été formée dans l'atelier de son père. Elle a appris l'art de la peinture en l'accompagnant dans des projets de grandes envergures, tels que des retables. En 1570, elle commence à travailler de manière indépendante tout en restant proche de sa famille artistique. Bien qu'elle ait été reconnue principalement comme portraitiste, son seul portrait documenté connu aujourd'hui est intitulé 'Le Moine Camaldule'. Sa production artistique est populaire pour ses représentations de la Vierge à l'Enfant, particulièrement prisées durant la Contre-Réforme. Les travaux de Barbara Longhi sont généralement non signés, mais certains portent les initiales 'BLF' (Barbara Longhi fecit) ou 'BLP' (Barbara Longhi Pinxit). Elle a produit une douzaine de peintures de la Vierge à l'Enfant, ainsi qu'un certain nombre d'autres œuvres, dont quelques-unes sont attribuées à tort à son père. Barbara Longhi est décédée à l'âge de 86 ans, laissant derrière elle un héritage artistique concentré à Ravenne et dans les environs.

Les œuvres de Barbara Longhi sont caractérisées par la simplicité et une palette de couleurs douce, correspondant aux doctrines de la Contre-Réforme, qui prônent des représentations intimes et accessibles des figures sacrées. Elle privilégie des compositions modestes et sereines, dépeignant souvent des scènes bibliques avec une approche empathique qui encourage la dévotion. Son style s'inspire principalement de maîtres tels que Raphaël, Le Corrège et Parmigianino, tout en développant une touche personnelle avec des représentations délicates des formes féminines. Parmi ses œuvres notables, l'autoportrait présumé en sainte Catherine d'Alexandrie est souvent considéré comme une déclaration de son identité féminine et artistique. Son utilisation de couleurs chaudes et dorées, en contraste avec la gravité des thèmes, apporte un sentiment d'harmonie et de paix à ses tableaux. Bien qu'elle ait travaillé sous l'ombre de son père et de son frère, Barbara Longhi a réussi à établir son propre langage visuel, distinct et élégant, qui reflète sa sensibilité artistique unique et sa compréhension profonde des doctrines de la foi période de la Contre-Réforme.

Barbara Longhi reste une figure emblématique de la peinture féminine de la Renaissance italienne, même si sa renommée ne s'est pas étendue au-delà de Ravenne et de ses environs pendant son vivant. Son travail a été salué par des contemporains, y compris Giorgio Vasari, qui a reconnu son talent en écrivant qu'elle peignait 'très bien' et que sa couleur avait 'grâce et élégance'. Son influence sur d'autres artistes femmes de la période, notamment Sofonisba Anguissola, est palpable. En effet, Longhi a ouvert la voie à d'autres femmes peintres et a contribué à faire reconnaître le potentiel des artistes féminines dans un domaine dominé par les hommes. Son art est une réflexion précieuse des valeurs de la Contre-Réforme et de la représentation féminine, soulignant l'importance de la dévotion et de l'éthique morale. Malgré la rareté des critiques sur ses œuvres, certains, comme Germaine Greer, ont reconnu l'importance de son travail, le qualifiant d'extraordinaire pour sa pureté de lignes et son éclat de couleur. Les institutions artistiques contemporaines commencent à redécouvrir Barbara Longhi, rendant ses œuvres plus accessibles au grand public et alimentant une nouvelle reconnaissance de son métier et de son influence.

Bien que Barbara Longhi n'ait pas bénéficié de nombreuses expositions de son vivant, ses œuvres sont depuis lors présentées dans plusieurs collections et expositions à travers le monde. Parmi les lieux notables où ses œuvres sont conservées figurent le Museo d'Arte della Città di Ravenna, qui possède plusieurs de ses œuvres, ainsi que des grands musées comme le Louvre à Paris, la Pinacoteca di Brera à Milan et le Walters Art Museum à Baltimore. Ses œuvres ont été intégrées dans des expositions consacrées à l'art des femmes à la Renaissance et à la période baroque, ainsi que dans des rétrospectives sur l'héritage des artistes féminines. Il est probable que des expositions futures mettront en lumière son travail dans le cadre du mouvement plus large des femmes dans l'art, accentuant encore son impact sur l'histoire de l'art et la redécouverte de son apport unique à la peinture italienne.