Blek le rat

Blek le rat, pseudonyme de Xavier Prou, est né en 1951 à Paris. Fils d'un père architecte et d'une mère diplomate, Xavier Prou a grandi dans un environnement culturel riche. Il commence ses études à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1972, où il fréquente les ateliers de gravure et de lithographie. En 1981, il débute sa carrière artistique en tant que graffeur, influencé par un visage au pochoir de Mussolini qu’il avait vu durant son enfance et par les graffitis de New York découverts lors d’un voyage. Ses débuts se font sous le pseudonyme de Blek le rat, un clin d'œil au personnage de bande dessinée Blek le Roc. Rapidement, il se fait un nom à Paris en peignant des silhouettes de rats dans les rues. Ces petits animaux, symboles de la culture urbaine, deviennent emblématiques de son travail. Dans les années 80, il enrichit son répertoire en représentant des personnages célèbres et en détournant des œuvres classiques. En 1991, il est arrêté pour dégradation de biens lors d'une performance sur les Champs-Élysées, ce qui le pousse à changer ses méthodes. Au lieu de peindre directement sur les murs, il commence à créer des pochoirs sur papier qu'il colle ensuite. En 2005, il s'engage publiquement pour la libération de la journaliste Florence Aubenas, montrant son intérêt pour les problèmes sociétaux. Il continue à peindre dans de nombreuses villes, influençant d'autres artistes, notamment Banksy. En 2019, Blek inaugure le M.U.R de Rennes, un espace urbain dédié à l’art.

Le travail de Blek le rat se distingue par l'utilisation du pochoir, une technique qui lui permet de créer rapidement des œuvres dans l’espace public. Ses créations sont souvent en noir et blanc, avec un fort contraste qui attire l'œil. Blek se concentre sur des silhouettes minimales, notamment ses rats, qui deviennent un symbole de la rébellion et de l'esprit libre de la rue. À travers ses œuvres, il aborde des thèmes variés, allant de la critique sociale à l'hommage aux figures célèbres. Il détourne des œuvres emblématiques de l’histoire de l’art, comme la Vénus de Milo, en y ajoutant des éléments contemporains ou en les recontextualisant dans le milieu urbain. Son style artistique est également marqué par une certaine ironie, permettant un dialogue entre le passé et le présent, entre la culture populaire et l'art académique. Blek le rat a su marquer son empreinte dans l’univers du street art en étant l'un des premiers à utiliser les murs de la ville comme toile d'expression.

Blek le rat a eu un impact considérable sur le mouvement du street art et la culture urbaine. En tant que l'un des pionniers en France, il a ouvert la voie à de nombreux artistes qui ont suivi ses traces, notamment Banksy, qui lui a rendu hommage en reconnaissant l'influence qu'il a exercée sur sa propre pratique. Blek a popularisé l'utilisation du pochoir comme technique de street art, et son style a inspiré des générations de graffeurs à travers le monde. Sa démarche artistique, qui allie l'art et un engagement sociopolitique, a permis de sensibiliser le grand public à des problématiques souvent négligées. Son travail souligne également la nature éphémère de l'art urbain, qui, tout en étant souvent interdit, trouve un écho dans les luttes contemporaines pour la liberté d'expression. En 2008, il est même considéré par certains critiques comme le pionnier qui a aidé à faire émerger un nouveau langage visuel dans les rues de Paris et au-delà. L’héritage de Blek le rat se vit non seulement à travers ses œuvres, mais aussi par la manière dont il a transformé les murs de la ville en une galerie d'art vivante.

Blek le rat a participé à de nombreuses expositions qui ont contribué à faire connaître son art et le street art en général. Dans les années 1980, il est exposé à la galerie Loft et à la galerie Jean Paul Christophe à Paris. En 1985, il participe à un rassemblement du mouvement graffiti à Bondy, marquant ainsi sa présence dans la scène artistique. Après une pause dans les expositions, il revient en 2002 avec une exposition à la Galerie Jurgen Grosse à Berlin. Au fil des ans, ses œuvres ont été présentées dans diverses institutions, notamment le musée du Graffiti à Paris, L'Aérosol et le musée des Beaux-Arts de Calais, qui a accueilli l'exposition