Boris Schatz

Boris Schatz (4 décembre 1866 - 23 mars 1932) est un artiste russe d'origine lituanienne, connu principalement comme peintre et sculpteur. Né à Varniai, dans l'Empire russe, il reçoit une formation artistique à Vilna avant de s'enfuir à Varsovie pour poursuivre ses études à la peinture et à la sculpture. En 1889, il émigre en France, où il se marie et étudie à l'Académie de peinture Cormon, apprenant sous des maîtres tels que Mark Antokolski et Fernand Cormon. Sa carrière prend un tournant en 1895 lorsqu'il reçoit une invitation à devenir le sculpteur de la cour en Bulgarie, et fonde l'Académie royale des beaux-arts. En 1903, après sa rencontre avec Théodore Herzl, Schatz embrace le sionisme et commence à envisager la création d'une école d'art en Palestine. En 1906, il fonde l'École des beaux-arts de Bezalel à Jérusalem. Sa carrière est marquée par des voyages à l'étranger, tout en faisant la promotion de l'art israélien. Il se marie une seconde fois avec Olga Pavazner en 1911. Schatz meurt le 22 mars 1932 à Denver, Colorado, et est enterré au cimetière juif du mont des Oliviers à Jérusalem.

L'œuvre de Boris Schatz est marquée par un engagement envers la culture juive et le sionisme, reflétant dans ses créations un désir de revivifier l'identité juive à travers l'art. Ses sculptures sont souvent influencées par le style académique, mettant en avant des personnages historiques et mythologiques, ainsi qu'une représentation de la spiritualité juive. Schatz s'est également concentré sur le développement d'un style artistique qui pourrait s'intégrer dans le paysage culturel de la Palestine du début du 20ème siècle. Sa tendance à juxtaposer les thèmes traditionnels et les techniques artistiques modernes est une caractéristique distinctive de son œuvre. En tant que fondateur de l'École des beaux-arts de Bezalel, il a cherché à encourager le dialogue entre les différentes formes d'art, et à créer un atelier qui pourrait devenir un centre de culture créative en Israël. Ainsi, ses œuvres et celles de ses élèves se sont souvent inscrites dans une perspective d'engagement social et culturel.

Boris Schatz est considéré comme l'un des pères de l'art israélien. Par son œuvre et son enseignement, il a établi les bases d'une école d'art à Bezalel qui continue d'influencer les artistes israéliens contemporains. Son rôle dans la promotion de l'identité juive à travers les arts visuels a eu un impact durable sur les artistes qui l'ont suivi. Schatz a non seulement contribué au développement de la culture artistique en Israël, mais a également joué un rôle essentiel dans le dialogue culturel entre les artistes juifs et les traditions artistiques mondiales de l'époque. Son engagement au sionisme et sa détermination à établir un foyer artistique en Palestine ont permis de donner une voix aux artistes juifs dans un contexte historique tumultueux. De plus, son livre 'Jérusalem construite', qui imagine un Israël futur, dénote son engagement envers la vision d'un État juif, révélant ainsi son rôle d'intellectuel au-delà de celui d'artiste.

Au cours de sa carrière, Boris Schatz a organisé plusieurs expositions qui ont contribué à faire connaître l'art israélien au monde. Notamment, il a pris part à l'Exposition universelle de Paris en 1889, où sa sculpture 'Matityahou l'Hasmonéen' a retenu l'attention, lui permettant d'accéder à des commandes officielles en Bulgarie. Après avoir établi l'École des beaux-arts de Bezalel à Jérusalem, Schatz a koordiné des expositions pour ses élèves, participant à divers événements artistiques en Europe et aux États-Unis, où il a cherché à attirer l'attention sur l'expression créative florissante en Palestine. Ces expos ont eu lieu à des moments clés, notamment à la veille de la Première Guerre mondiale, lorsque la dynamique politique et culturelle était en pleine mutation. Les expositions de Bezalel, tant en Israël qu'à l'étranger, étaient cruciales pour établir un réseau créatif et financier, garantissant une visibilité et une reconnaissance au travail des artistes d'Israël.