Charles Atamian

Charles Garabed Atamian, né le 18 septembre 1872 à Constantinople dans l'Empire ottoman, est un peintre d'origine arménienne ayant passé une grande partie de sa vie et de sa carrière artistique en France. Second d'une fratrie de cinq enfants, il est fils d'un orfèvre et musicien. Après des études au Lycée Saint-Benoît d'Istanbul, il poursuit sa formation artistique à l’Académie des beaux-arts de Venise de 1892 à 1894. À son retour à Constantinople, il occupa le poste de chef-céramiste pour le Sultan Abdülhamid II. En 1897, pour des raisons personnelles, il s'installe à Paris, où il partagera un atelier avec d'autres artistes réputés tels que Paul Cézanne et Eugène Carrière. Cela marque le début d'une carrière artistique prolifique. Atamian commence à se faire un nom comme illustrateur et portraitiste, avant de diversifier son travail vers des scènes de plages et des paysages méditerranéens. La Première Guerre mondiale le contraint à un mode de vie stable à Paris, où il continuera à peindre jusqu'à sa retraite progressive dans les années 1940, à la suite de la perte de son épouse et de sa santé déclinante. Il meurt à Paris le 30 juillet 1947, laissant un héritage significatif dans le monde de la peinture.

L'œuvre de Charles Atamian est marquée par une forte inspiration de la lumière et des couleurs, typiques des paysages méditerranéens. Ses peintures, majoritairement réalisées en huile sur toile, se caractérisent par des compositions dynamiques et une palette riche qui évoque la chaleur et la vie des côtes françaises. Atamian excelle dans le portrait ainsi que dans les représentations de plages, où il capture brillamment les interactions humaines et la tranquillité des paysages balnéaires. Ses travaux reflètent une certaine sensibilité à l'atmosphère ambiante et au mouvement, notamment dans ses scènes de baignade et de jeux d'enfants sur le sable. L'influence de l'impressionnisme est palpable dans son traitement de la lumière et du temps, rendant chaque toile vivante et empreinte d'une certaine poésie visuelle. Bien qu'Atamian ait aussi pratiqué d'autres médiums tels que l'aquarelle et le pastel, c'est son usage de l'huile qui prédomine et lui permet d'atteindre des niveaux de texture et de profondeur sans pareil. Sa série sur Marseille et ses plages ainsi que ses portraits de proches et d'inconnus enrichissent sa production picturale d'une profondeur émotionnelle rare.

Charles Atamian a eu un impact considérable sur la scène artistique française du début du XXe siècle, notamment en tant que représentant de l'art arménien en France. Sa notoriété a pris racine dans ses contributions aux salons d’art, où il a exposé régulièrement et a gagné une certaine reconnaissance. Bien que moins connu que ses contemporains, son style et sa technique ont influencé de nombreux artistes régionaux, en particulier en Vendée, où il a créé une grande partie de son œuvre. Lieu de résidence de nombreux étés, Saint-Gilles-Croix-de-Vie lui a dédié des avenues et des espaces publics en son honneur, notamment l'Espace Charles Atamian, un centre d'expositions artistiques. Son œuvre continue d'être exposée dans divers musées, tant en France qu'à l'étranger, favorisant une redécouverte de son art au XXIe siècle. À travers des expositions rétrospectives, sa contribution à des œuvres collectées et des publications sur l’art arménien, Atamian demeure un exemple de la richesse de la culture arménienne dans l'histoire de l'art français. Sa multifonctionnalité en tant qu’illustrateur et affichiste a également contribué à élargir son héritage, démontrant la versatilité de ses talents artistiques ainsi que son engagement envers l'art à plusieurs niveaux. De plus, la publication d'écrits et de recherches sur sa vie et son parcours a débuté grâce à sa descendance, permettant une meilleure appréciation de son héritage artistique.

Au cours de sa carrière, Charles Atamian a participé à de nombreuses expositions. Il fait ses débuts au Salon d'Automne en 1903 et participe activement aux Salons de la Société nationale des beaux-arts et des Indépendants, y étant présent jusqu'en 1945. Parmi ses expositions marquantes, notons celle de 1918 à la Galerie Mouillot à Marseille où il présente son célèbre tableau 'Ma Mère'. En 1921, ses œuvres sont exposées à la Galerie Allard et en 1923 à la Galerie Georges Petit. Sa période à Saint-Gilles-Croix-de-Vie entre 1923 et 1939 est prolifique, où il expose des œuvres de plage et des paysages locaux. Il a également participé à des expositions internationales, comme celle présentée à Osaka en 1929. Après sa mort, son œuvre a continué à être célébrée lors d'expositions posthumes, soulignant la continuité de son influence. Des rétrospectives regroupant ses œuvres emblématiques ont eu lieu dans des musées comme le musée Cantini à Marseille et à l'Espace Charles Atamian dans sa ville d'adoption, ferments de la mémoire artistique de cet artiste exceptionnel.