Charles Despiau

Charles Alfred Marie Despiau, né le 4 novembre 1874 à Mont-de-Marsan, France, est un sculpteur français de renom. Fils et petit-fils de maîtres plâtriers, il a été éveillé à l'art dès son enfance. Grâce à une bourse d'études, il s'installe à Paris en 1891, où il étudie à l'École nationale supérieure des arts décoratifs avant de rejoindre l’École nationale supérieure des beaux-arts dans l’atelier de Louis-Ernest Barrias. Il est découvert au Salon de 1898 et époux de Marie Rudel en 1900. Membre sociétaire de la Société nationale des beaux-arts en 1904, il est intégré dans le groupe informel que l'on appelle “La bande à Rodin”, où il a comme mentor Auguste Rodin. Despiau se distingue par ses portraits puissants et psychologiquement vrais. Sa carrière marquée par la Première Guerre mondiale le voit créer des œuvres mémorables comme le Monument aux morts de Mont-de-Marsan, mais aussi des commandes pour l'Exposition universelle de 1937. Bien qu'il soit célébré pour sa grande maîtrise, sa fin de vie est assombrie par des accusations de collaboration. Il meurt à Paris le 28 octobre 1946 et est inhumé au cimetière de Mont-de-Marsan.

L'œuvre de Charles Despiau est marquée par une recherche de l'équilibre et de la sérénité, souvent par le biais de portraits qui révèlent la profondeur psychologique des sujets. En contraste avec l'expressivité de Rodin, ses sculptures sont caractérisées par une simplification et une épuration des formes qui évoquent le classicisme. Despiau retient l’attention par ses bustes, tels que ‘Paulette’ et ‘Assia’, qui montrent habillement une beauté tranquille tout en mettant en avant la structure musculaire, une fusion de force et de délicatesse. L’artiste utilise prédominamment le marbre et le bronze, et ses sculptures sont souvent de grande taille, créant une présence imposante qui inspire à la fois respect et admiration. L'Apollon, qui devait être un monument monumental pour l'Exposition de 1937, illustre son processus créatif en cours, cherchant d’abord l’esthétique du corps humain avant de le parer de draperies. Au-delà des sculptures monumentales, Despiau a également exploré des œuvres plus petites, des bustes jusqu'aux détails réalistes, montrant sa maîtrise dans chaque échelle. Sa préoccupation pour l'harmonie des proportions et les relations entre volume et lumière est centrale dans son approche artistique, le plaçant au sein des sculpteurs modernes mais avec un regard tourné résolument vers le passé.

L'impact de Charles Despiau dans le domaine de la sculpture fut considérable, tant sur ses contemporains que sur les générations futures. Considéré comme l’un des plus grands sculpteurs du XXe siècle, il est souvent comparé à Donatello en raison de sa capacité à fusionner le classicisme avec la modernité. Son influence se retrouve chez de nombreux artistes, dont Robert Wlérick, Léon-Ernest Drivier et Paul Belmondo, qui ont intégré certains principes esthétiques de Despiau dans leur propre travail. Bien qu’il ait eu peu d’élèves réguliers, il a toujours été ouvert aux artistes cherchant conseils, faisant de son atelier un lieu d'échange pour les jeunes sculpteurs. Malgré ses succès, son image fut ternie à cause des accusations de collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale. Cependant, son œuvre continue à recevoir des expositions à travers le monde, notamment au Japon, où il est encore très admiré. Le musée Despiau-Wlérick à Mont-de-Marsan, sa ville natale, conserve et célèbre son héritage, tandis que diverses rétrospectives montrent sa pertinence durable dans le monde de la sculpture. Son exploration des thèmes universels liés à la beauté, à l'identité et à la mémoire humaine continue d'inspirer les artistes contemporains.

Charles Despiau a participé à de nombreuses expositions tout au long de sa carrière. Parmi les plus notables, son exposition personnelle en 1927 à la galerie Brummer à New York, qui a marqué un tournant dans sa reconnaissance internationale. Cette exposition a été suivie par d'autres à travers l'Europe et les États-Unis. En 1937, il expose à l'Exposition universelle de Paris, où il se retrouve au cœur de la scène artistique mondiale, affichant des œuvres comme son Apollon colossal. En 1946, peu avant sa mort, il a encore une exposition qui témoigne de son œuvre significative. Après sa mort, son centenaire de naissance a été célébré par une exposition au musée Rodin de Paris en 1974, puis au musée Despiau-Wlérick en 1975. Également, des expositions sont régulièrement organisées au Japon, où son travail continue de capter un public enthousiaste, ce qui témoigne de son importance durable dans le monde de l'art. Sa contribution à la sculpture moderne est reconnue dans divers salons et expositions collectives, incluant le Salon des Tuileries en 1924, positionnant Despiau parmi les artistes majeurs de son époque.