Charles Laval

Charles Laval, né le 17 mars 1861 à Paris, est un peintre français associé au mouvement de l'École de Pont-Aven et au synthétisme. Fils d'un architecte formé par Henri Labrouste et d'une mère polonaise, il entre à l'École des beaux-arts de Paris, où il est formé sous la tutelle de Léon Bonnat et de Fernand Cormon. Laval fait ses débuts au Salon de 1880 avec une œuvre titrée "Cour de ferme à Barbizon" et participe à de nombreuses expositions par la suite. Il côtoie des artistes tels qu'Henri de Toulouse-Lautrec et Émile Bernard, ce qui façonne son parcours artistique. En 1886, Laval rencontre Paul Gauguin à la Pension Gloanec à Pont-Aven, une rencontre décisive qui l'entraîne dans un voyage vers le Panama et la Martinique. C'est durant cette période qu'il crée certaines de ses œuvres les plus remarquables. Atteint de dysenterie et de tuberculose, il rentre à Paris en 1888, où il poursuit sa carrière artistique tout en souffrant de problèmes de santé. Il meurt prématurément le 26 avril 1894 à l'âge de 33 ans, laissant derrière lui un corpus d'œuvres restreint mais significatif.

L'œuvre de Charles Laval se caractérise par son utilisation des couleurs éclatantes et des formes simplifiées, typiques du mouvement du synthétisme auquel il contribue avec d'autres artistes comme Gauguin et Émile Bernard. Ses toiles sont souvent marquées par l'influence de la peinture japonaise, se manifestant dans sa technique de mise en page et dans ses choix de couleurs. Il produit des paysages et des portraits qui révèlent une tendance vers l'abstraction, utilisant des aplats de couleurs pures. Ses œuvres réalisées à la Martinique, comme "Femmes de la Martinique", se distinguent par leur composition harmonieuse et rythmique, tout en évitant le reportage colonial, et donnent le ton au style synthétiste qui s'épanouira dans l'art moderne. Laval expérimente également avec la touche, créant une ambiance douce et vibrante. Son style, bien que souvent attribué à d'autres, trouve son propre espace dans l'art français de la fin du XIXe siècle, se démarquant par son approche poétique et son héritage évocateur.

L'impact de Charles Laval sur le mouvement artistique du XIXe siècle est souvent sous-estimé, malgré sa participation à des expositions notables. Sa collaboration avec Gauguin et Bernard lors de l'Exposition universelle de 1889 au Café Volpini marque une avancée importante pour le synthétisme, admiration qui se reflète par le travail des peintres nabis tels que Pierre Bonnard et Édouard Vuillard, qui reconnaissent l'originalité de son approche. Además, son influence se manifeste dans le travail de plusieurs artistes ultérieurs, tels que Cuno Amiet et Aristide Maillol. Malgré une carrière courte et des défis de santé notables, son œuvre a été redécouverte par des chercheurs et historiens d'art, incitant à revisiter son héritage. À la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, une attention accrue est accordée à son œuvre, avec des expositions et des rétrospectives qui lui redonnent le statut mérité d'un précurseur dans le domaine de l'art moderniste.

Charles Laval a exposé ses œuvres à plusieurs occasions notables. Parmi les plus marquantes, on peut citer sa participation à l'Exposition universelle de 1889 à Paris, où il présente ses travaux au Café Volpini aux côtés de Paul Gauguin et Émile Bernard, faisant découvrir au grand public les nouvelles voies du synthétisme. Le Salon de 1883 et l'Exposition du Salon des XX en 1889 sont d'autres moments clés où son travail attire l'attention. Ses œuvres sont présentes dans diverses collections permanentes, comme celles du musée d'Orsay et du musée d'art d'Indianapolis, où certaines de ses créations emblématiques, telles que "Autoportrait à l'ami Vincent" et "Femmes au bord de la mer", illustrent son esprit novateur et sa maîtrise de la couleur et de la forme. Ces expositions permettent de préserver la mémoire de Laval, assurant la continuité de son héritage artistique au fil du temps.