Clarence Gagnon

Clarence Gagnon est né le 8 novembre 1881 à Montréal, au Québec, Canada, dans une famille modeste qui lui a permis de découvrir sa passion pour l'art dès son plus jeune âge. Son père, un homme d'affaires, espérait que son fils suive une carrière dans le commerce, mais la vocation de Gagnon pour la peinture s’est manifestée dès l’enfance, encouragée par sa mère. Après des études au Conseil des arts et manufactures de Montréal, il devient l'élève de Ludger Larose pour le dessin, et poursuit sa formation à l’Art Association de Montréal où il étudie sous William Brymner. En 1904, Gagnon quitte pour Paris, un moment clé qui façonne sa carrière artistique. Inscrit à l’Académie Julian, il est sous l’influence d’artistes comme Jean-Paul Laurens, même s’il se désengage rapidement de cette formation formelle pour privilégier la peinture en plein air. Au début, il se concentre sur les paysages urbains et les régions environnantes de Paris, mais il s'oriente vers des thèmes plus intimes et locaux durant ses séjours à Baie-Saint-Paul, annoncé par l’influence paysagiste de ses voyages à travers la Bretagne, la Normandie, l’Italie et l'Espagne. Gagnon se marie deux fois, d'abord avec Katherine Irwin en 1907, puis avec Lucile Rodier en 1919. Bien qu'il ait rencontré un succès dans les années qui ont suivi, sa production a décliné après les années 1920, période durant laquelle il se concentre sur l'illustration de romans comme 'Maria Chapdelaine' de Louis Hémon. Il décède le 5 janvier 1942, des suites d’un cancer à l’âge de 60 ans, et est enterré au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges à Montréal.

L’œuvre de Clarence Gagnon est marquée par une approche romantique et symbolique de la nature, mettant en avant les paysages québécois dans toute leur splendeur. Il se distingue par l'utilisation de couleurs chaudes et d'un sens inné de la lumière, transmettant une ambiance poétique et chaleureuse. Sa technique, alliant réalisme et impressionnisme, se manifeste dans ses représentations détaillées des saisons, en particulier l’hiver. Il reproduit la nature avec une précision affectueuse, mettant en exergue les activités rurales et les traditions locales. Ses paysages sont souvent peuplés de paysans et d'hivernants, en quête de sérénité plutôt que de mouvement, ce qui permet aux spectateurs de ressentir l'importance de la vie intemporelle et des traditions québécoises. Gagnon développe un intérêt particulier pour le mariage entre l’homme et la nature, qu’il capture avec une grande sensibilité. Il délaisse les avant-gardes européennes de son époque, confirmant son attachement à la simplicité et à la beauté naïve. Au fil du temps, Gagnon confectionne également une série d'eaux-fortes qui complètent son répertoire pictural, ajoutant une dimension graphique à son exploration des paysages et de la vie statique.

L'influence de Clarence Gagnon sur l’art canadien est indéniable. Il est l’un des figures marquantes du Québec au cours des premières décennies du XXe siècle, contribuant à la création d’une identité artistique régionale forte. Son approche des paysages québécois a inspiré plusieurs générations d’artistes, notamment René Richard, ainsi que d'autres peintres contemporains qui ont exploré le romantisme rural. Grâce à ses œuvres, les thèmes et paysages du Québec ont été rendus accessibles et admirables, énonçant ainsi une hypothèse de valorisation de l’héritage culturel du Canada français. Gagnon est, à juste titre, reconnu comme un pionnier de l’art paysager au Canada, et a participé activement aux mouvements artistiques québécois. Son adhérence à des éléments visuels traditionnels et à des perspectives émotionnelles lui confère une place spéciale dans le panthéon des artistes canadiens, et plusieurs hommages lui sont rendus, notamment par des sculptures, des rues et des musées qui portent son nom. De plus, un fonds d’archives à l’intérieur de Bibliothèque et Archives nationales du Québec préserve sa mémoire et celle de son œuvre.

La carrière de Clarence Gagnon est ponctuée d'expositions importantes qui lui ont permis de se faire connaître tant au Québec qu’en Europe. En 1904, il présente ses premières œuvres lors de sa participation à l’Art Association de Montréal, marquant son entrée sur la scène artistique. Au cours de son séjour à Paris, il participe à des salons prestigieux, notamment le Salon des artistes français, où il se fait remarquer pour ses paysages d’expériences et ses eaux-fortes. En 1913, son exposition des paysages hivernaux à la galerie Reitlinger à Paris remporte un énorme succès, affirmant sa position en tant que peintre de premier plan. D’autres expositions notables incluent sa participation aux Galeries nationales du Canada et au Musée des beaux-arts du Canada durant les années 1930. Ses œuvres sont également présentes dans plusieurs institutions muséales, notamment le Musée national des beaux-arts du Québec, la Galerie d’art d’Alberta, et le Musée des beaux-arts de l'Ontario, s’assurant ainsi d’un public large et diversifié. Par ailleurs, des expositions rétrospectives lui rendent hommage et mettent en avant l’évolution de son travail à travers les décennies, consolidant ainsi son importance dans le paysage artistique canadien.