Dado

Dado, dont le vrai nom est Miodrag Đurić, est né le 4 octobre 1933 à Cetinje, dans l'actuel Monténégro. Né d'une mère enseignante et d'un père fonctionnaire, son enfance a été marquée par les répercussions de la Seconde Guerre mondiale. À la suite du décès tragique de sa mère en 1944, il interrompit ses études avant de rejoindre l'école des beaux-arts à Herceg Novi puis à Belgrade. En 1956, Dado émigre à Paris, où il peine d'abord avec la langue tout en travaillant sur des chantiers. Il attire l’attention de Jean Dubuffet, qui devient son mentor et le présente à Daniel Cordier, son futur marchand. En 1960, il s’installe dans un vieux moulin à Hérouval, où il élabore un univers artistique riche. Au fil des décennies, il produit des œuvres peintes, murales, gravées et sculpturales qui témoignent d'une évolution constante dans ses techniques et ses styles. Dado a également illustré des ouvrages littéraires et a collaboré avec divers poètes et écrivains. Dado décède le 27 novembre 2010 à Pontoise, en France, laissant derrière lui une œuvre d’une grande profondeur émotionnelle et technique.

L'œuvre de Dado se déploie sur près de six décennies, englobant la peinture, la gravure, le dessin et la sculpture. Ses toiles, souvent de très grands formats, sont principalement des huiles sur toile, mais il a également utilisé des supports variés comme le bois et le métal. Son style a profondément évolué, passant d'une palette nuancée et détaillée à des compositions plus dynamiques et colorées à partir des années 1970. Ses œuvres, telles que "Les Limbes" et "Le Diptyque d’Hérouval", démontrent cette recherche incessante de l'énergie et du mouvement. À partir des années 1990, Dado se tourne vers des projets de peinture murale ambitieux, témoignant de son envie d'investir des espaces publics avec son art. Le dessin, qu'il privilégie d'abord en tant que médium de prédilection, évolue également avec le temps et incorpore des techniques mixtes. Ses sculptures, plus tardives, se caractérisent par leur utilisation d'éléments récupérés et leur forte expressivité, reflétant une sensibilité à la fragilité de l'existence. Dado se distingue aussi par son engagement à créer des œuvres qui résonnent avec son vécu personnel et son héritage culturel, mêlant une approche ludique et critique de la société.

Dado a laissé une empreinte indélébile dans le monde de l'art contemporain, tant en France qu'à l'international. Son travail, empreint d'une spiritualité et d'une exploration des thèmes de l'identité et de l'humanisme, s'inscrit dans la lignée des grands mouvements artistiques du XXe siècle, tout en les transcendant. Son influence se fait ressentir dans les pratiques de nombreux artistes contemporains qui explorent des thèmes similaires. En 1991, un musée Dado est fondé à Cetinje, témoignant de l’importance de son héritage dans son pays natal. Les rétrospectives de ses œuvres, telles que celles organisées au Centre Pompidou à Paris ou encore à la Biennale de Venise, renforcent son statut d’artiste majeur du paysage artistique. Par ailleurs, ses livres et ses collaborations avec des auteurs ajoutent une autre dimension à son influence, permettant un dialogue entre arts visuels et littérature, ce qui élargit sa portée au-delà du milieu artistique traditionnel. Dado demeure une figure incontournable, dont l'œuvre continue d'inspirer et de provoquer des réflexions sur la condition humaine.

Dado a connu une carrière marquée par de nombreuses expositions tant personnelles que collectives. Parmi ses expositions personnelles majeures, on peut citer sa présentation à la galerie Daniel Cordier à Paris en 1958, qui a été l'une de ses premières grandes plateformes. En 1970, une rétrospective au Centre national d'art contemporain à Paris est un moment charnière dans sa carrière. D'autres expositions notables incluent celles à la galerie Jeanne Bucher à Paris en 1971 et ses multiples présentations à New York, telles que celle de la galerie Aberbach en 1974. Le Musée national d'Art moderne à Paris conserve plusieurs de ses œuvres emblématiques, et la Biennale de Venise en 2009 a offert une visibilité internationale à son travail. En plus de cela, différents hommages et rétrospectives ont eu lieu après sa mort, y compris au Centre Pompidou et au musée régional d'art contemporain de Languedoc-Roussillon. Ses œuvres sont également présentes dans des collections publiques majeures en France, aux États-Unis, en Belgique et en Serbie, garantissant ainsi que son héritage soit préservé et accessible au public.