Dominique Appia

Dominique Appia est né le 29 juillet 1926 à Genève, dans une famille de bonne bourgeoisie où les préoccupations artistiques étaient présentes. Il est le petit-neveu d'Adolphe Appia, un théoricien reconnu de la mise en scène théâtrale. Sa jeunesse est marquée par des difficultés personnelles et il termine sa scolarité obligatoire à seulement 12 ans. Avant de se consacrer à l'art, il évolue dans divers métiers, allant de chasseur d'hôtel à chauffeur de taxi, et acquiert des compétences dans la retouche photographique et l'imprimerie. À l'âge de 40 ans, il commence véritablement sa carrière d'artiste autodidacte. Ses œuvres explorent une multitude de thèmes, en particulier la ville de Genève, ses monuments emblématiques, ainsi que des représentations oniriques et surréalistes. Sa carrière s'enrichit de nombreuses œuvres murales, notamment le plafond du Victoria Hall, un chef-d'œuvre qui témoigne de son engagement envers l'art dans l'espace public. Appia est également reconnu pour son travail d'illustrateur engagé, ayant réalisé des affiches pour des causes humanitaires et environnementales. Il s'éteint le 8 janvier 2017, laissant derrière lui une riche production artistique et un héritage significatif dans l'art suisse.

Les œuvres de Dominique Appia se caractérisent par leur structure rigoureuse et leur utilisation de l'acrylique, offrant des compositions variées où le rêve et la réalité se confondent. Ses peintures évoquent des mondes insolites et attachants, souvent inspirés par la ville de Genève et ses éléments marquants comme la cathédrale Saint-Pierre ou le Jet d'eau. Appia applique un processus de création où les titres souvent humoristiques de ses œuvres ajoutent une dimension supplémentaire, comme dans ses représentations de trains en bouteille ou sa capacité à transposer des éléments naturels dans des contextes inattendus. Ses influences vont des traditions de la Renaissance à celles du surréalisme, démontrant une multitude de références historiques tout en ayant un style distinctif. Ses créations sont également marquées par une tridimensionnalité et des jeux de lumière qui accentuent la dynamique entre les différents éléments. En outre, il s'illustre dans des techniques variées, allant de la peinture murale à la sérigraphie, en passant par le dessin et la lithographie, apportant ainsi une diversité à son corpus artistique.

L'impact de Dominique Appia sur la scène artistique suisse est indéniable. Son œuvre a contribué à redéfinir le paysage artistique de Genève, marquant une génération d'artistes par son approche imaginative et la diversité de ses thèmes. La fresque du plafond du Victoria Hall, qui sait marier l'ornementation et l'art contemporain, est un point de rencontre entre l'ancien et le moderne, suscitant l'admiration des visiteurs de tous horizons. Par ailleurs, son engagement dans des causes sociales à travers ses affiches démontre son désir de relier l'art à des enjeux contemporains, un aspect encore très pertinent aujourd'hui. La reconnaissance de ses talents passe également par plusieurs distinctions, dont le Grand Prix de l'affiche française en 1979. Son œuvre continue d'être exposée dans des lieux prestigieux et conserve une place importante au sein des collections publiques. En préservant une vision unique de sa ville natale tout en intégrant des éléments universels, son héritage perdure à travers les générations, inspirant de nouveaux artistes à explorer la relation entre l'art et l'espace public.

Au cours de sa carrière, Dominique Appia a participé à de nombreuses expositions, tant personnelles que collectives, qui ont joué un rôle clé dans la reconnaissance de son art. Parmi ses expositions personnelles notables figurent celles à la Galerie Aurora à Genève dans les années 1970, ainsi qu'une exposition à New York en 1981 au Swiss Center Gallery. D'importantes collectives incluent des événements tels que 'Le Temps des gares' au Centre Georges Pompidou à Paris en 1978, ainsi que de nombreuses expositions à Genève, notamment au Musée Rath, où son travail a été mis en avant parmi d'autres grands artistes de la région. Son approche unique de l'art mural a été appréciée dans des espaces publics, illustrant l'intégration de l'art dans la vie urbaine. Ses œuvres continuent d'être célébrées dans divers événements, avec un accent particulier sur la qualité de son travail et l'originalité de sa vision. En plus des expositions physiques, des publications et des documentaires, comme 'Appia, mémoires d'une œuvre', contribuent à la visibilité et à l'appréciation de son œuvre dans le monde de l'art contemporain. L'ensemble de son parcours témoigne de son engagement artistique et de son influence durable dans l'art suisse.