Étienne Hajdu

Étienne Hajdu, né István Hajdu le 12 août 1907 à Torda, en Transylvanie (actuelle Roumanie), est un sculpteur français d'origine hongroise. Fils de parents hongrois, il passe ses premières années en Autriche-Hongrie. En 1923, après une formation à l'École de formation professionnelle de l'industrie du bois d'Újpest, il s’inscrit à l'université des arts appliqués de Vienne avant de rejoindre Paris en octobre 1927. Dans la capitale française, il étudie à l'Académie de la Grande Chaumière sous l'égide d'Antoine Bourdelle et à l'École nationale supérieure des arts décoratifs avec Paul Niclausse. En 1930, il devient naturalisé français et commence à tisser des liens avec des artistes emblématiques comme Maria Helena Vieira da Silva et Árpád Szenes. Sa première exposition à Paris a lieu en 1939 à la galerie Jeanne Bucher, qui exposera régulièrement son travail au fil des ans. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé mais finira par travailler dans une usine, puis dans une marbrerie. En 1945, il retourne à Paris et entame une seconde carrière en enseignant la sculpture. À partir des années 1950, son style émerge véritablement, s'inscrivant dans la nouvelle École de Paris, où il propose des œuvres en bronze, marbre, et surtout, formes abstraites. Entre 1966 et 1976, il crée de nombreux décors pour la Manufacture nationale de Sèvres. Hajdu, également poète et illustrateur, meurt le 24 mars 1996 à Bagneux et repose au cimetière parisien de Thiais.

L'œuvre d'Étienne Hajdu se caractérise par son ancrage dans l'abstraction, qui commence à se dessiner dès 1932-1934 mais se précise véritablement au cours des années 1950. Influencé par Antoine Bourdelle, Hajdu développe un style unique qui mêle sculpture et art graphique. Il travaille divers matériaux tels que le marbre, le bronze et l'aluminium en expérimentant avec des reliefs, bas-reliefs et hauts-reliefs. L'artiste utilise également une technique innovante d’estampillage sur papier introduite dans ses œuvres dans les années 1950. Ses sculptures cherchent à transcender les formes concrètes pour atteindre une expression poétique et universelle. Hajdu utilise des lignes épurées et des formes organiques qui évoquent à la fois la nature et des concepts abstraits. Sa capacité à donner vie à des matériaux variés avec une harmonie des formes témoigne de son talent et de son ambition sculpturale. Ses œuvres sont à la fois monumentales et délicates, alliant puissance et transparence, ce qui invite le spectateur à une réflexion sur la beauté et l'humanité.

L'impact d'Étienne Hajdu sur le monde de la sculpture moderne est indéniable. Artiste représentant la nouvelle École de Paris, il a contribué à renouveler la vision de l'art abstrait en France. Son utilisation inventive de matériaux comme l'aluminium dans ses reliefs et son engagement dans les arts décoratifs à la Manufacture nationale de Sèvres témoignent de son influence sur l'évolution de la sculpture contemporaine. De plus, la création d'œuvres pour des lieux publics, comme la place Marcel Achard à Paris, contribue à l'intégration de l'art dans la vie quotidienne, rendant son esthétique accessible à tous. Hajdu laisse un héritage durable, tant par ses œuvres que par son rôle en tant qu'éducateur. Il a formé des générations de sculpteurs à l'atelier de Fernand Léger, allant jusqu'à intégrer les principes d’abstraction à l’enseignement de la sculpture. On retrouve ses œuvres dans de nombreuses collections publiques, tant en France qu'à l'étranger, prouvant ainsi la portée internationale de son oeuvre. Enfin, le fait qu’un astéroïde ait été nommé en son honneur souligne son impact allant au-delà des frontières de l’art et de la science.

Étienne Hajdu a vu ses œuvres exposées dans de nombreuses galeries prestigieuses et musées au fil des décennies, tant en France qu'à l'international. Sa carrière commence avec des expositions à la galerie Jeanne Bucher à Paris, où des accrochages réguliers sont organisés dans les années 1940 et 1950. En 1958, il expose à la galerie Knœdler à New York, ce qui marque le début de sa reconnaissance aux États-Unis. Son travail est également présenté lors d'une exposition itinérante en Allemagne dans les années 1960, où il est montré dans des villes clés comme Hanovre et Dortmund. Des années 1970 à 1990, ses œuvres sont reprises dans des expositions notables, y compris celles au musée national d'Art moderne à Paris, ce qui lui confère un statut institutionnel. La fondation Calouste-Gulbenkian à Lisbonne et de nombreuses expositions en France, comme à Reims et à Toulouse, lui permettent de toucher un public toujours plus large. Ces expositions témoignent non seulement de sa popularité mais aussi de la diversité de son œuvre, confirmant son importance dans le paysage artistique contemporain. Par ailleurs, son engagement dans l'illustration de poèmes renforce l'idée d'un artiste multidisciplinaire, à l'intersection de la sculpture et de la littérature.