Félix Labisse

Félix Labisse, né le 9 mars 1905 à Marchiennes, est un peintre, affichiste, décorateur et scénariste français reconnu pour son engagement dans le mouvement surréaliste. Après une enfance à Douai, il s’installe à Heist-sur-Mer en Belgique avec sa famille après la Première Guerre mondiale. En 1924, il fait son service militaire à Cambrai, puis, dans les années suivantes, il commence à se consacrer à la peinture à Ostende, où il fonde une galerie d'art moderne avec sa sœur. Labisse s'affirme rapidement sur la scène artistique en se liant d’amitié avec des figures comme James Ensor, et en collaborant avec le directeur de cinéma Henri Storck. Son travail attire l'attention de poètes surréalistes tels que Robert Desnos et Paul Éluard, qui soutiendront sa carrière. Labisse est également connu pour sa carrière de scénographe, réalisant des décors pour le théâtre et l'opéra tout au long de sa vie, notamment à la Comédie-Française et au Théâtre de l'Atelier à Paris. Dans les années 1940, il abandonne le style figuratif pour le surréalisme, créant des œuvres qui explorent la métamorphose, le fantastique, et les thèmes érotiques. Après la guerre, il continue à développer son style, marquant son empreinte avec des œuvres emblématiques telles que 'Le Bonheur d'être aimée' et 'Les Femmes bleues'. Labisse est élu à l'Académie des beaux-arts en 1966 et participe à de nombreuses expositions avant sa mort à Neuilly-sur-Seine le 29 janvier 1982. Sa sépulture se trouve au cimetière de Douai, près de son épouse.

L’œuvre de Félix Labisse se caractérise par une approche surréaliste affirmée, mêlant éléments érotiques, mythologiques et fantastiques. Ses premières œuvres montrent une forte influence de l’expressionnisme flamand, notamment à travers la figure de James Ensor. Cependant, c’est à partir des années 1940 que Labisse développe un style unique, orienté vers des thèmes de la métamorphose et de la transformation. Les figures féminines qu’il représente sont souvent ornées de traits exagérés et de couleurs vives, évoluant dans des décors oniriques et mystérieux. L’artiste utilise des motifs de la mythologie ainsi que des éléments folkloriques, ce qui enrichit son langage visuel. Ses ‘femmes bleues’, apparues dans les années 1960, illustrent particulièrement son exploration de la sensualité et de l’érotisme, par leur coloration originale qui suscite une atmosphère de rêve. Labisse s’engage également dans le monde du théâtre en concevant des décors complexes qui témoignent de son sens de la scénographie et de l'art de la performance. L’harmonie entre peinture et scénographie fait partie intégrante de son identité d’artiste visuel et contribue à l'impact pérenne de son œuvre.

Félix Labisse a laissé un héritage significatif dans le monde de l’art surréaliste et au-delà. En tant que membre actif du surréalisme révolutionnaire, il a contribué à la redéfinition des normes esthétiques, en intégrant des éléments de la culture populaire, des rituels et des symboles érotiques à ses compositions. Son amitié avec des écrivains et poètes influents a permis de promouvoir son œuvre au-delà des cercles artistiques traditionnels, lui accordant une reconnaissance dans le milieu littéraire. De plus, ses expériences de scénographe ont enrichi ses capacités artistiques, permettant à Labisse de jouer avec la lumière, la couleur, et l'espace de manière innovante. Son travail a influencé une génération d'artistes surréalistes et contemporains, et son style distinctif de peinture érotique, comme révélé dans ses thèmes de la femme et de l'érotisme, continue d'inspirer de nombreux artistes aujourd'hui. Les expositions qui lui sont consacrées dans le cadre de différents musées et galeries témoignent d’un intérêt constant pour son œuvre. Labisse représente une passerelle entre le surréalisme et l'art figuratif moderne, et son apports à la scène artistique a été apprécié par des collectionneurs et critiques, consolidant ainsi son statut d’artiste majeur du XXe siècle.

Félix Labisse a participé à de nombreuses expositions qui ont marqué sa carrière et sa reconnaissance dans le monde de l’art. Parmi les expositions majeures, il faut mentionner sa participation à la Biennale de Venise en 1954, qui a permis d'établir son prestige sur la scène internationale. La rétrospective lui étant dédiée en 1960 au Casino de Knokke, orchestrée par Paul-Gustave Van Hecke, a également été un moment clé, mettant en avant sa production artistique variée. D'autres expositions notables incluent celle de 1973 au musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam, ainsi que sa participation à des expositions surréalistes. Les années 1980 ont vu une réévaluation de son œuvre, notamment avec la rétrospective organisée en 1981 au Casino d’Ostende, son dernier événement avant sa mort. Sa présence lors d’événements et de salons artistiques comme le Salon des Tuileries ou le Salon d’automne souligne aussi l’impact de Labisse sur la scène artistique de son époque. Sa réputation continue de croître, avec des expositions posthumes qui rendent hommage à son art, révélant la richesse et la diversité de ses contributions à l’histoire de l’art.