George Segal

George Segal est né le 26 novembre 1924 à New York, dans une famille d'éleveurs de volailles du New Jersey. Après avoir entamé des études d'architecture à la Cooper Union School of Art and Architecture, il se voit contraint de reprendre le running de l'élevage familial en raison de l'incorporation de son frère dans l'armée en 1942. Pendant cette période, il s'intéresse à la psychologie, la littérature, l'histoire et la philosophie à l'université Rutgers, où il réussit à obtenir son diplôme en 1948. Après avoir épousé Helen en 1946, il continue de développer son intérêt pour l'art tout en gérant l'activité familiale. En 1950, il termine ses études à l'Université de New York et commence à explorer la sculpture, faisant sa première exposition individuelle en 1956 à la Hansa Gallery de New York. En 1960, son pivot artistique s'opère lorsqu'un étudiant lui offre des bandes plâtrées, ce qui l'incite à abandonner la peinture en faveur de la sculpture. Ses modèles, souvent issus de son cercle intime, sont moulés dans le plâtre, technique qui lui permettra de se faire un nom dans le monde de l'art. Segal est reconnu pour ses sculptures figuratives, souvent anonymes, qui contemplent la vie quotidienne avec émotion et introspection. Il meurt le 9 juin 2000 à New Brunswick, New Jersey, laissant un héritage artistique durable.

George Segal se distingue par sa technique unique qui allie sculpture et mise en scène. Il utilise des bandes de tissu trempées dans un plâtre résistant pour créer des moulages de ses modèles, adoptant souvent des poses banales qui évoquent des moments quotidiens. Cette méthode lui permet de capturer une essence de vulnérabilité et d'isolement dans ses œuvres. Une caractéristique notable de son art est l'inclusion de ses figures de plâtre dans des décors réalistes, tels que des cuisines, des voitures de métro ou des restaurants, permettant aux spectateurs de s'immerger dans une atmosphère familière et parfois mélancolique. Les personnages de Segal, d'un blanc immaculé et dépourvus de traits distinctifs, intensifient ce sentiment d'anonymat et d'universalité des émotions humaines et des interactions. Ses œuvres traitent souvent des thèmes de solitude, d'aliénation sociale et des difficultés relationnelles, et il utilise le plâtre pour son coût abordable et sa capacité à exprimer l'aspect brut de la condition humaine. Segal cherche à ne pas simplement représenter des scènes de la vie quotidienne, mais à provoquer une réflexion sur le monde qui l'entoure, et sur notre interaction avec les autres.

George Segal a eu une influence considérable sur le mouvement de la sculpture hyperréaliste des années 1970 et 1980, grâce à sa façon unique de marier humanisme et abstraction. Sa technique a inspiré de nombreuses générations d'artistes, notamment dans la représentation de la condition humaine. Segal a également su intégrer des éléments sociaux et politiques dans son art, à l'instar de sa célèbre sculpture « L'Holocauste », qui aborde des thèmes de souffrance et de mémoire collective. Son travail a remis en question les conventions traditionnelles de la sculpture et a encouragé de nombreux artistes à explorer des matériaux et des thématiques contemporains. La galerie d'art de l'Université d'État de Montclair, nommée en son honneur, témoigne de son influence durable dans le monde de l'art. De plus, Segal a été le récipiendaire de plusieurs distinctions prestigieuses, telles que le Praemium Imperiale en 1997 et la National Medal of Arts en 1999, confirmant ainsi son statut d'artiste majeur.

George Segal a participé à de nombreuses expositions tant aux États-Unis qu'à l'international, consolidant sa renommée au fil des décennies. Parmi ses expositions les plus significatives, on trouve sa première exposition individuelle à la Hansa Gallery en 1956. En 1966, sa pièce célèbre « Movie House » est exposée au Centre Pompidou à Paris, mettant en lumière son talent à représenter des scènes de la vie contemporaine. D'autres œuvres marquantes incluent « The Butcher Shop » (1965) au Musée des beaux-arts de l'Ontario, et « The Holocaust » (1982) au Musée juif de New York, qui a suscité un dialogue important sur la mémoire et l'humanité. Segal a également été représenté au musée Solomon R. Guggenheim avec « Picasso's Chair » en 1973. Sa sculpture « Depression Bread Line », exposée au Franklin Delano Roosevelt Memorial à Washington D.C. en 1991, illustre la crise économique des années 1930, tout en mettant l'accent sur la dignité humaine. En somme, l'œuvre de George Segal continue d'être exposée dans les grandes institutions artistiques, confirmant son importance dans l'histoire de l'art contemporain.