Georges Valmier

Georges Valmier est né le 11 avril 1885 à Angoulême, en France. Il déménage avec sa famille à Montmartre dès l'âge de cinq ans, un quartier qui deviendra emblématique de son parcours artistique. Élevé dans un environnement imprégné d'art, il développe très tôt une passion pour la musique et la peinture. Après son service militaire entre 1904 et 1905, il découvre l'œuvre de Cézanne lors d'une rétrospective au Salon d'Automne en 1907. C'est cette découverte qui le pousse à s'inscrire à l'École nationale supérieure des beaux-arts, où il étudie sous la direction de Luc-Olivier Merson jusqu'en 1909. Valmier se marie en 1908 avec Jeanne-Félicité Pessina et devient père de Marthe en 1912. Mobilisé en 1914, il est affecté à Toul où il fait la connaissance d'Albert Gleizes, une rencontre qui influencera son parcours cubiste. En 1918, à son retour à Montmartre, il rencontre Léonce Rosenberg, son mécène, qui l'aide à se faire connaître dans le milieu artistique. Valmier commence alors à expérimenter le cubisme, intégrant des éléments abstraits peu à peu. Tout au long de sa vie, il créera moins de 300 huiles mais plusieurs gouaches préparatoires, témoignant de son invention et de son amour pour la couleur. Il se diversifie aussi dans la sculpture et le design, créant des décors, costumes pour le théâtre et des objets d'art. Son travail évolue vers l'abstraction à partir de 1921, où il cherche à représenter l'invisible. Malheureusement, sa carrière est écourtée par une maladie qui le touche dès 1932. Il meurt le 25 mars 1937, à Montmartre, laissant derrière lui un héritage riche en innovation et créativité.

L'œuvre de Georges Valmier est marquée par une transition fluide entre le naturalisme, le cubisme et l'abstraction. Dans ses premières œuvres, on observe une influence impressionniste et une palette colorée qui invitation à l'exploration visuelle. Il excelle dans les natures mortes, qui au fil du temps, se transforment en constructions géométriques complexes. Ses 'Natures mortes géométriques' de 1919 et 1920, par exemple, témoignent de cette approche nouvelle où les formes sont réduites à leurs plus simples éléments. Valmier utilise des couleurs vives et une texture équilibrée, créant une dynamique entre les formes et les espaces. L'influence du cubisme se fait particulièrement sentir dans ses compositions, où il déconstruit les objets pour mieux les reconstruire sous un nouveau prisme de perception. À partir de 1921, son style évolue vers l'abstraction, cherchant à explorer des thèmes plus spirituels et transcendantaux. Les gouaches préparatoires qu'il réalise révèlent non seulement son souci du détail et sa virtuosité technique, mais elles sont également considérées comme des œuvres autonomes. Valmier cherche à dégager l'essence même de la vie à travers des formes épurées en quête d'un dialogue avec l'invisible. Sa bibliographie écrite révèle également une réflexion profonde sur la perception et l'expérience, avec des citations qui incitent à voir au-delà du visible, à ressentir ce qui ne peut être illustré par des formes matérielles.

Bien que Georges Valmier soit moins connu que certains de ses contemporains, son impact sur la scène artistique moderne est indéniable. Sa collaboration avec Léonce Rosenberg a été déterminante pour la diffusion de ses œuvres et pour impulser le mouvement cubiste en France. En tant que membre fondateur du groupe 'Abstraction-Création', Valmier a joué un rôle clé dans la formalisation de l'abstraction en art. Sa capacité à passer d'un style à un autre tout en intégrant des éléments de chaque mouvement témoigne d'une compréhension profonde des tendances artistiques de son temps. Les artistes modernes et contemporains reconnaissent souvent sa capacité à explorer les concepts d'espace et de forme. Son héritage est également renforcé par la préservation et la valorisation de son œuvre dans de nombreuses collections publiques et privées en France et à l'étranger. Les rétrospectives et les expositions qui lui sont consacrées continuent d'illustre son importance dans l'histoire de l'art et incitent les nouvelles générations d'artistes à explorer l'interconnexion entre abstraction et réalité. En somme, Valmier nous laisse un héritage riche de découvertes tant sur le plan technique que conceptuel, invitant chacun à voir au-delà des apparences et à s'engager dans un dialogue avec l'art et la vie.

Georges Valmier a été exposé à de nombreuses reprises au cours de sa carrière, tant en France qu'à l'étranger. En 1921, il a sa première exposition personnelle à la galerie de L'Effort Moderne, organisée par son mécène Léonce Rosenberg, qui marque le début de sa reconnaissance publique. Dans les années suivantes, il publie régulièrement dans le 'Bulletin de L'Effort moderne', ce qui lui permet de présenter ses innovations à un public plus large. En 1936, avant sa mort, il commence à travailler sur des œuvres monumentales pour la décoration de la salle de cinéma du Palais des Chemins de Fer durant l'Exposition Universelle de 1937, un projet qui n'a pu être achevé en raison de sa santé déclinante. Après sa mort, plusieurs expositions posthumes célébrèrent son travail, notamment à la galerie Zlotowski à Paris en 2006, qui exposait certaines de ses œuvres les plus significatives. Son travail est également représenté dans des institutions majeures telles que le musée Kröller-Müller et le musée Solomon R. Guggenheim, ainsi qu'au musée national d'Art moderne à Paris. Les expositions contemporaines continuent d'explorer son œuvre et son importance dans le développement de l'art moderne, faisant de Valmier une figure incontournable de cette période créative.