Guido Molinari

Guido Molinari, né le 12 octobre 1933 à Montréal et décédé le 21 février 2004 à Montréal, est un peintre québécois d'abstraction géométrique, associé à la seconde génération du groupe des Plasticiens. Fils d'un musicien et petit-fils d'un sculpteur, il grandit dans une famille d'artistes, ce qui nourrit sa passion pour la peinture dès son jeune âge. À l'âge de 16 ans, après avoir été atteint de tuberculose, Molinari découvre l'existentialisme à travers la lecture d'auteurs tels que Nietzsche, Sartre et Camus. Cette période l'incite à remettre en question l'approche académique de l'art, qu'il poursuit à l'École des beaux-arts de Montréal, tout en s'intéressant à des artistes comme Van Gogh et Matisse. Sa carrière prend un tournant lorsqu'il rencontre les Automatistes et participe au mouvement avant-gardiste de l'époque. Après avoir expérimenté avec l'abstraction à New York, Molinari revient à Montréal et développe son propre langage pictural, caractérisé par des bandes verticales de couleur. Sa première exposition personnelle se tient en 1954, et il ouvre deux ans plus tard la galerie L'Actuelle, où il présente des œuvres d'artistes contemporains. Au fur et à mesure de sa carrière, il participe à des expositions internationales, devenant rapidement une figure clé de l'art moderne au Canada. En plus de sa carrière de peintre, Molinari enseigne l'histoire de l'art et la peinture à des universités et publie également des livres et des articles critiques sur l'art. Il reçoit de nombreux prix et distinctions, tels que le Prix Paul-Émile-Borduas en 1980 et un doctorat honoris causa de l'Université Concordia à titre posthume en 2004.

L'œuvre de Guido Molinari se caractérise par une abstraction géométrique rigoureuse et une approche plasticienne. Ses tableaux, souvent fondés sur des motifs de bandes verticales de couleurs juxtaposées, explorent des concepts de structure et de vibration chromatique. À travers ces compositions denses, Molinari cherche à créer un espace dynamique dans ses toiles, où la couleur prend un rôle prépondérant. Son style évolue au fil du temps, passant d'une utilisation de bandes plus fines à des plages de couleur plus amples, diffusant l'idée de monochromie. Il s'inspire de maîtres de l'abstraction tels que Piet Mondrian, Kazimir Malevitch, et Wassily Kandinsky, tout en restant ancré dans une esthétique culturelle spécifique, liée à son identité québécoise. Les œuvres de Molinari interrogent les notions de perception et d'illusion visuelle, notamment à travers ses contributions à l'Op Art avec des explorations de vibrations et de structures chromatiques. Mêlant rigueur et sensibilité, son travail invite le spectateur à interagir avec l'œuvre, élargissant ainsi les possibilités d'interprétation et d'expérience esthétique.

Guido Molinari a eu un impact significatif sur la scène artistique québécoise et canadienne du XXe siècle. En tant que membre actif des Plasticiens, il a contribué à révolutionner l'art abstrait au Canada en introduisant des méthodes novatrices et des idées avant-gardistes. Sa galerie L'Actuelle a joué un rôle crucial en tant qu'espace de dialogue et d'exposition pour de nombreux artistes contemporains, créant une plateforme d'échange artistique. Son engagement en tant qu'enseignant à l'Université Concordia et à l'Université de Montréal a également permis de former une nouvelle génération d'artistes. À la suite de sa mort, la Fondation Guido Molinari a été créée pour préserver son héritage, permettant ainsi la documentation et la diffusion de son œuvre. Ses créations continuent d'être exposées dans des musées majeurs à travers le Canada et à l'international, témoignant de l'importance durable de son travail dans le cadre de l'histoire de l'art moderne. Par ailleurs, des films documentaires ont été réalisés sur sa vie, soulignant son rôle central dans l'art abstrait et s'inscrivant dans la mémoire collective de l'art canadien.

Au cours de sa carrière, Guido Molinari a participé à de nombreuses expositions collectives et personnelles, tant au Canada qu'à l'international. Parmi les expositions marquantes, sa participation à 'The Responsive Eye' au Museum of Modern Art de New York en 1965 a été déterminante pour sa reconnaissance dans le milieu de l'Op Art. En 1968, il représente le Canada à la 34e Biennale de Venise, où il remporte le prix de la fondation David E. Bright, une étape majeure dans sa carrière internationale. Ses œuvres sont régulièrement exposées dans des lieux prestigieux tels que le Musée des beaux-arts de Montréal, le Musée d'art contemporain de Montréal, le Musée national des beaux-arts du Québec, et le Solomon R. Guggenheim Museum. Dans les années 1990, le Musée d'art contemporain de Montréal lui consacre une rétrospective, soulignant la richesse de sa production artistique. Ces expositions ont permis de découvrir et de redécouvrir son œuvre, contribuant à renforcer son statut de pionnier de l'art abstrait au Canada.