Hans Hartung

Hans Hartung est né le 21 septembre 1904 à Leipzig, en Saxe, dans l'Empire Allemand. D'une famille médicalement orientée, il montre très tôt un intérêt pour l'art, influencé par son père, musicien amateur et peintre autodidacte. Hartung découvre l'astronomie et la photographie durant son enfance, et ce penchant pour les formes abstraites se manifestera plus tard dans son œuvre. Après avoir étudié à l-Académie des Beaux-Arts de Dresde en 1925, Hartung s'installe à Paris l'année suivante, où il se confronte aux courants artistiques de son temps, tels que l'impressionnisme, le cubisme, et le surréalisme. La montée du nazisme en Allemagne le pousse à s'exiler, et Hartung, opposé au régime, a été arrêté par la Gestapo pour ses actions anti-nazies. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage dans la Légion étrangère et ses expériences militaires, notamment la perte de sa jambe, lui laissent des séquelles, mais lui insufflent également un nouveau souffle dans sa pratique artistique. Après la guerre, Hartung devient une figure majeure de l'art abstrait au sein de la seconde école de Paris, collaborant avec des artistes contemporains et réalisant de nombreuses expositions. En 1957, il se marie avec l'artiste norvégienne Anna-Eva Bergman, qui influencera également son travail. Sa carrière culmine dans les années 1960 avec l'intégration de nouvelles techniques et matériaux dans son art. Il décède le 7 décembre 1989 à Antibes, laissant derrière lui un héritage remarquable dans le monde de l'art contemporain.

L'œuvre de Hans Hartung est marquée par son exploration de l'abstraction lyrique et informelle. Il a utilisé différentes techniques, incluant des pinceaux, des secs, ainsi que des aérosols de peinture pour créer des compositions dynamiques et gestuelles qui évoquent des éléments naturels et émotionnels. Les lignes sinueuses, les tâches colorées et les formes spontanées s'entrelacent dans un élan d'expression, caractérisant son style unique. Hartung développe ce qu'il appelle une 'spontanéité calculée', où l'impulsion initiale est suivie d'un processus méthodique de mise en œuvre technique, créant une tension entre l'intuitif et le cognitif. La série de peinture à l'huile qu'il crée avant de se tourner vers les techniques acryliques et industrielles, souligne son goût pour l'expérimentation. En outre, son engagement avec des thèmes tels que la nature, le mouvement, la lumière et la cosmos se manifeste dans des œuvres qui semblent capturer le rythme et la fluidité du monde environnant. Sa technique de grattage dans la matière fraîche reflète les échos de ses expériences passées, transformant la toile en un terrain de jeu pour l'émotion et le souvenir, tout en préfigurant des méthodes futures de plusieurs artistes contemporains.

Hans Hartung est reconnu comme un pionnier de l'art abstrait et a été une figure influente au sein de la seconde école de Paris. Son impact s'étend au-delà de son œuvre personnelle, car il a ouvert la voie à des mouvements tels que l'abstraction lyrique, l'art informel et l'action painting. La spécificité de son approche a inspiré une génération de peintres, notamment ceux qui explorent l'Irrationnel et l' instinctif dans leur travail. Après sa mort, sa créativité a suscité un intérêt renouvelé, surtout parmi les artistes contemporains qui explorent les notions de spontanéité et d'expérimentation. La création de la fondation Hartung-Bergman en 2000, qui est dédiée à la préservation de son œuvre et de celle de son épouse Anna-Eva Bergman, témoigne de l'importance croissante de son héritage dans le paysage artistiques d'aujourd'hui. Cela aide également à renforcer le dialogue intergénérationnel à travers des expositions et des installations qui continuent de mettre en valeur son génie créatif.

Hartung a eu une carrière prolifique et a participé à de nombreuses expositions majeures à travers le globe. Sa première exposition personnelle a eu lieu à Paris en 1947 à la galerie Lydia Conti, où il a rapidement attiré l'attention des critiques d'art. En 1948, il est présent à la Biennale de Venise avec deux œuvres significatives, une reconnaissance qui a catapulté sa réputation sur la scène internationale. Au fil des décennies, Hartung a exposé dans des lieux prestigieux, notamment le Musée national d'art moderne de Paris en 1969 et le Metropolitan Museum of Art de New York, où son travail a été mis en avant dans des rétrospectives célébrant son impact sur l'art moderne. Sa reconnaissance a continué tout au long des années 70 avec des expositions à Cologne, Berlin, et d'autres grandes villes européennes. En 1982, une salle dédiée à son œuvre a été ouverte à la Staatsgalerie Moderner Kunst de Munich, soulignant sa place centrale dans l'expressionnisme abstrait. Ses dernières années ont vu des expositions consacrées à sa production des années 80, incluant ses œuvres réalisées à l'aérosol, témoignant de son processus créatif incessant jusqu'à sa mort.