Henri Le Fauconnier

Henri Victor Gabriel Le Fauconnier est né le 5 juillet 1881 à Hesdin, dans le Pas-de-Calais, en France. Fils d'un médecin, Louis Fauconnier, et de Gabrielle Rouxet, il commence ses études à Paris, pensant d'abord se diriger vers le droit. Néanmoins, son inclination vers l'art le pousse à s'inscrire dans l'atelier de Jean-Paul Laurens avant de rejoindre l'Académie Julian. Dès 1904, Le Fauconnier expose au Salon des Indépendants. Il découvre alors les premières influences du fauvisme et s'installe à Ploumanac'h en Bretagne en 1907, s'inspirant des paysages rocheux de la région avec des tons bruns et des formes simplifiées. En 1909, il reçoit des éloges pour ses portraits, notamment celui du poète Pierre Jean Jouve. Ses connexions avec le milieu artistique parisien se renforcent lors de ses visites à La Closerie des Lilas, où il rencontre des personnages influents comme Paul Fort et des collectionneurs, dont Sergueï Chtchoukine. En 1910, il écrit un essai sur la théorie de l'art pour le catalogue de la Neue Künstlervereinigung à Munich à l'invitation de Vassily Kandinsky. En 1911, il participe à des expositions qui marquent l'émergence du cubisme aux côtés d'artistes tels que Jean Metzinger et Albert Gleizes. À partir de 1912, il enseigne à l'Académie de la Palette et continue de voyager, notamment en Russie où il épouse Maroussia Barannikoff. Pendant la Première Guerre mondiale, en raison de la guerre, il choisit de rester en dehors de la France et s'établit aux Pays-Bas. Le couple revient à Paris en 1920, mais son style évolue vers un réalisme influencé par le fauvisme. Il vit une période de marginalisation artistique et meurt oublié à Paris en janvier 1946.

Le Fauconnier est souvent cité comme un artiste cubiste important, bien qu'il soit souvent négligé dans l'historiographie de l'art. Ses œuvres se caractérisent par un usage distinctif des couleurs et une approche tangible de la forme, intégrant des éléments fauves et cubistes. Son passage par le fauvisme se traduit par des couleurs vives et une composition audacieuse. Ses paysages, comme ceux de Ploumanac'h, sont caractérisés par des couleurs profondes et des formes géométriques. Le Fauconnier joue avec les structures, décomposant les sujets et les réassemblant pour explorer des perspectives différentes. Ses portraits, souvent empreints d'une certaine mélancolie, capturent l'essence des personnages avec un œil pénétrant. Des œuvres comme 'Les Montagnards attaqués par des ours' illustrent son intérêt pour des récits dramatiques et symboliques, tandis que ses natures mortes et paysages témoignent d'une recherche d'harmonie et d'équilibre.

Malgré son rôle crucial dans l'émergence du cubisme, le travail de Le Fauconnier a été largement oublié dans le canon de l'art moderne. Toutefois, son influence sur ses contemporains et sur les générations futures d'artistes est indéniable. Il a contribué à établir les fondements du cubisme en explorant des méthodes de déconstruction de l'espace, créant une dynamique qui a permis d'ouvrir de nouvelles voies dans l'art. Le Fauconnier a également joué un rôle pédagogique important en tant que professeur, formant de jeunes artistes à l'Académie de la Palette. Son travail, particulièrement dans ses années cubistes, a été redécouvert et reconnu, stimulant un intérêt renouvelé pour son approche unique de la forme et de la composition. En référence à ses contributions théoriques, de nombreux artistes ont reconnu l'importance d'une vision artistique qui défie les conventions classiques, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles explorations créatives. Son héritage reste présent dans les études sur le cubisme et le fauvisme, enrichissant la compréhension de l'évolution de l'art au début du XXe siècle.

Henri Le Fauconnier a exposé dans plusieurs événements clés de son époque. Parmi ses expositions notables, on trouve sa participation au Salon des Indépendants à partir de 1904, où il s'engage avec le mouvement fauviste. En 1911, il offre une exposition marquante avec d'autres figures du cubisme, ce qui amène le public et la critique à s'interroger sur cette nouvelle approche artistique. Il a également contribué à des exhibitions telles que celles organisées par la revue la Toison d’or à Moscou et par le groupe 'Le Cavalier bleu' de Kandinsky. Dans les années 1920, il continue de montrer son travail dans divers musées, notamment le musée Folkwang et le musée d'art de La Haye. Après la guerre, ses œuvres sont présentées dans plusieurs galeries à Paris, bien qu'il soit déjà en grande partie oublié. Son œuvre 'Les Montagnards attaqués par des ours' et d'autres pièces majeures sont conservées dans des institutions comme la Rhode Island School of Design Museum, le Musée Sainte-Croix des Sables-d'Olonne et le musée des beaux-arts de Lyon. La rétrospective de son œuvre à l'Ateliergalerie en 2012 a fortement contribué à réévaluer son rôle en tant que pionnier dans le développement du cubisme, amenant le public à redécouvrir sa contribution innovante à l'art moderne.