Hubert Robert

Hubert Robert, né le 22 mai 1733 à Paris et mort le 15 avril 1808 dans la même ville, est un peintre, dessinateur et graveur français réputé pour ses paysages présentant des ruines architecturales. Il grandit dans un milieu social privilégié, grâce à un père intendant d'une famille aristocratique. Sa passion pour le dessin se manifeste dès son enfance, et il reçoit une formation rigoureuse, notamment au collège de Navarre. Sous la tutelle du sculpteur Michel-Ange Slodtz, il bénéficie de la protection du comte de Stainville, ambassadeur de France à Rome. Ce dernier l'emmène en Italie où Robert devient pensionnaire à l'Académie de France à Rome (1759-1762). Sa période romaine le marque profondément, notamment par ses explorations des ruines et paysages pittoresques de la campagne italienne. De retour à Paris en 1765, il acquiert rapidement une réputation d'artiste paysagiste et d'architecte. Membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture depuis 1766, il participe à de nombreuses expositions au Salon, où ses œuvres de paysages ruinés suscitent l'engouement de la critique et du public, notamment de Denis Diderot. À partir des années 1770, Robert multiplie ses activités, allant de la peinture à la création de jardins, en passant par le dessin. Son rôle en tant que conservateur au musée du Louvre, qu'il occupe de manière intermittente, le place au cœur du monde artistique de son temps. Malgré sa reconnaissance, il entre dans une période difficile pendant la Révolution française, où il est emprisonné et ses travaux sont menacés. Libéré, il revient à son art avec des œuvres marquées par une réflexion sur la destruction et le renouveau. Hubert Robert meurt en 1808, et son héritage perdure à travers ses œuvres, qui continuent d'inspirer et de fasciner les amateurs d'art.

L'œuvre d'Hubert Robert est particulièrement connue pour ses paysages enjoués, ses ruines romaines et ses vues imaginaires de monuments historiques. Les thèmes de la mélancolie et de la nostalgie sont récurrents dans ses tableaux, souvent caractérisés par des ruines pittoresques et un traitement délicat de la lumière. Robert excelle dans la représentation d'édifices en décomposition, où la nature reprend ses droits, symbolisant à la fois la beauté et le passage du temps. Ses compositions sont souvent peuplées de figures en interaction avec le paysage, errant parmi les décombres, accentuant la dimension hantée de ses panoramas. En tant que peintre paysagiste, il allie une maîtrise technique avec une sensibilité aux atmosphères, ses couleurs douces et sa technique de la touche contribuant à créer une sensation de calme empreinte d'une certaine tristesse. Sa capacité à créer des scènes de jardin à la française et à la fin anglaise lui permet également de se positionner en tant que designer de paysages architecturaux. Robert se joue de la perspective et de la profondeur, ses œuvres réunissant souvent la nature, l'architecture et l'humanité dans une harmonie délicate.

Hubert Robert a eu un impact décisif sur le paysage français du XVIIIe siècle, contribuant à la transition du classicisme vers le préromantisme. Son approche novatrice du paysage et son traitement des ruines ont influencé des générations d'artistes, notamment des paysagistes tels que Caspar David Friedrich et John Constable. Les thèmes de la décadence et de la beauté persistante des ruines qu'il explore dans ses œuvres ont également façonné la perception artistique de l'architecture antique pendant la période romantique. Son œuvre a touché non seulement les artistes, mais également les écrivains et poètes de son temps, qui l'ont souvent cité comme une source d'inspiration. Les célèbres jardins qu'il a conçus, comme ceux du hameau de la Reine à Trianon, témoignent de son influence persistante dans le domaine du jardinage et de l'architecture paysagère. Au fur et à mesure que ses œuvres étaient récupérées par des collections publiques, son héritage a été pérennisé dans des institutions telles que le musée du Louvre, le Musée des beaux-arts de Valence, et le musée d'Ermitage à Saint-Pétersbourg. Son style a opéré une transition vers des genres plus modernes, et fait de lui une figure charnière dans le développement artistique européen.

Hubert Robert a participé à de nombreuses expositions durant sa vie, notamment au Salon de Paris, qu'il a rejoint dès 1766. Ses œuvres y ont été présentées de manière régulière jusqu'en 1798, remportant divers éloges critiques. Sa première exposition marquante a eu lieu en 1767, avec succès, ce qui l'a propulsé sur la scène artistique parisienne. Au fil des ans, il a eu l'occasion d'exposer ses travaux à l'international, et ses œuvres ont voyagé jusqu'en Russie, où il a répondu à des commandes de la famille impériale. Des expositions rétrospectives comme