James Turrell

James Turrell est né le 6 mai 1943 à Los Angeles, en Californie, dans une famille quaker d'origine franco-irlandaise. Son père, Archibald Milton Turrell, était ingénieur et éducateur en aéronautique, tandis que sa mère, Margaret Hodges Turrell, avait une formation médicale et a travaillé dans le Corps de la paix. La jeunesse de Turrell est marquée par un intérêt précoce pour la science et la perception, ce qui le conduit à obtenir une licence de pilote à l'âge de 16 ans et à travailler comme cartographe aérien. En 1965, il obtient un bachelor's degree au Pomona College, spécialisé en psychologie de la perception. Après une année passée en prison pour avoir encouragé des jeunes à éviter le service militaire durant la guerre du Viêt Nam, Turrell commence à se concentrer sur sa carrière artistique. À partir de la fin des années 1960, il devient acteur majeur du mouvement artistique connu sous le nom de Light and Space, et commence à travailler sur des installations utilisant la lumière comme médium principal. Il s’est ensuite installé à Flagstaff, en Arizona, où il transforme un cratère volcanique nommé Roden Crater en une œuvre d'art monumentale, alliant art et astronomie. Il vit également en Irlande où il crée d'autres installations emblématiques. Turrell est actuellement représenté par la Pace Gallery et la Galerie Almine Rech et a reçu de nombreuses distinctions pour son travail, dont le prix MacArthur et la National Medal of Arts.

Les œuvres de James Turrell se caractérisent par leur utilisation innovante de la lumière et de l'espace. En tant qu'artiste installé au sein du mouvement Light and Space, il cherche à tromper la perception des spectateurs en jouant avec la lumière, les couleurs et les ombres. Ses installations, souvent qualifiées d'environnements perceptuels, permettent d'influencer la manière dont le public interagit avec l'espace environnant. Par exemple, dans ses Skyspaces, des salles réservées aux spectateurs leur permettent de contempler le ciel à travers un trou dans le plafond, créant une expérience spirituelle et immersive. Turrell travaille aussi avec des projections lumineuses, créant des illusions d'optique qui semblent rendre la lumière tangible. Ses œuvres n'incluent généralement pas d'objets matériels, mais plutôt des modulations de lumière, démontrant ainsi la capacité de la lumière à créer de l'espace et à transformer la perception. Il utilise également des éléments tels que des tunnels lumineux et des pièces conçues pour contrôler la quantité de lumière naturelle et artificielle qui y pénètre. L'influence de l'astronomie est également présente dans l'ensemble de son travail, particulièrement dans son projet monumental de Roden Crater, où les ouvertures sont spécifiquement positionnées pour observer des phénomènes célestes.

James Turrell a eu un impact significatif sur le monde de l'art contemporain, influençant non seulement des artistes du mouvement Light and Space, mais aussi des générations d'artistes à travers le monde. Son exploration de la perception et de la lumière a ouvert la voie à de nouvelles manières d'interagir avec l'art, transformant souvent l'espace d'exposition en une extension du paysage extérieur. Les installations de Turrell continuent de redéfinir la relation entre le spectateur et l'œuvre d'art, en créant des expériences synesthésiques qui transcendent les éléments visuels. La résonance spirituelle ou méditative de certaines de ses œuvres a également conduit à des dialogues autour de l'art et de la conscience, établissant un important pont entre l'art contemporain et des pratiques plus anciennes comme la contemplation religieuse. Son cratère de Roden, par exemple, est devenu un site de pèlerinage artistique et spirituel. Grâce à ses nombreuses distinctions, dont la fameuse bourse MacArthur, Turrell a non seulement été reconnu pour son génie artistique mais aussi pour son rôle en tant que penseur critique dans notre compréhension de l'expérience humaine du temps et de l'espace. À l'heure actuelle, ses œuvres sont présentes dans des collections prestigieuses à travers le monde, notamment la Tate Modern, le musée d'art du comté de Los Angeles et le Guggenheim, consolidant ainsi son héritage en tant que pionnier de l'art de la lumière.

James Turrell a été exposé dans de nombreux lieux prestigieux à travers le monde. Il a d'abord attiré l'attention en 1967 lors de sa première exposition solo au Norton Simon Museum. Au cours des années, il a été invité à montrer son travail dans des institutions de renommée internationale, notamment le Stedelijk Museum à Amsterdam, le Whitney Museum of American Art à New York, et le musée d'Israël à Jérusalem. En 2010, il a présenté sa création ambitieuse, le Ganzfeld, à Kunstmuseum Wolfsburg, qui consiste en une installation lumineuse couvrant 700 m², attirant l'enthousiasme du public et des critiques. À Paris, ses œuvres ont été régulièrement présentées par la Galerie Almine Rech depuis 1989, lui offrant une plateforme dans le monde de l'art européen. L'une de ses expositions les plus mémorables a eu lieu à la National Gallery de Canberra en 2015, marquant un tournant dans sa carrière avec une exploration plus large de son œuvre. En outre, il a inauguré le musée James Turrell à la bodega Colomé en Argentine en avril 2009, mettant en avant ses installations lumineuses ainsi que sa contribution significative à l'art contemporain. Son œuvre continue d’être étudiée et exposée à travers le monde et participe à des événements majeurs comme Art Basel, où ses installations sont régulièrement mises en avant.