Jean Bertholle

Jean Bertholle, né le 26 juin 1909 à Dijon et décédé le 6 décembre 1996 à Paris, était un peintre et graveur français, reconnu comme une figure majeure de la Nouvelle École de Paris. Dès l'âge de 15 ans, il se passionne pour la peinture, influencé par son père ingénieur à la SNCF, qui peignait lui-même. Après des études à l'École des beaux-arts de Saint-Étienne, il s'installe à Paris en 1933. Sa carrière se développe alors qu'il s'associe avec des peintres tels que Roger Bissière et Jean Le Moal, et devient membre fondateur du groupe "Témoignage". Bertholle a contribué à plusieurs expositions collectives, notamment lors de l'Exposition universelle de 1937. Mobilisé durant la Seconde Guerre mondiale, il continue sa carrière artistique en parallèle de ses obligations militaires. En 1943, il devient directeur artistique d'une faïencerie à Gien, mais dédie une part de son temps à la peinture. À partir de 1945, il peut se consacrer entièrement à son art et participe à des événements d'envergure comme la Biennale de Venise. Au cours de sa carrière, il contribue au domaine du vitrail, décorant des églises et créant des œuvres ayant une forte composante religieuse. Bertholle a aussi été professeur à l'École des beaux-arts de Paris et a fondé sa propre académie de peinture. Sa carrière est marquée par une évolution vers l'abstraction, avant de revenir à une figuration identifiée, le mélangeant habilement avec des éléments abstraits. Son héritage est préservé à travers de nombreuses collections publiques en France et d'expositions rétrospectives qui se déroulent après sa mort, renforçant son influence dans le monde de l'art contemporain.

L'œuvre de Jean Bertholle est riche et variée, oscillant entre le figuratif et l'abstraction. Au début de sa carrière, il est influencé par le Fauvisme, le Cubisme et le Surréalisme, utilisant des formes déformées et des couleurs intenses pour exprimer des thèmes ésotériques. Ses premiers travaux présentent des éléments symboliques et des motifs étranges, ce qui lui permet de créer un espace pictural d'une grande profondeur spirituelle. La pensée sur la nature humaine et l'existence sous-jacente se reflète dans des œuvres telles que 'L'Arc-en-ciel' (1938-1940) et 'Allégorie' (1937), où le rêve et la réalité s'entrelacent. Après la guerre, Bertholle explore davantage le non-figuratif, cherchant à atteindre l'essentiel par une abstraction lyrique. Ses compositions deviennent des luttes lumineuses, dépeignant un combat perpétuel entre la lumière et l'ombre, ce qu'il définit comme une 'bataille de l'âme'. C'est lors de cette période qu'il réalise des vitraux, où les jeux de lumière et de couleur reflètent son intérêt pour la spiritualité et la nature. Ses œuvres plus tardives, qui s'étendent jusqu'à sa mort, montrent un retour à des formes plus identifiables, tel que le cheval, qui symbolise la vie et le mouvement. Le cheval devient une figure centrale dans des œuvres comme 'Saint Georges terrassant le dragon' (1971) et 'Parade' (1971), tout en incorporant des thèmes épiques et historiques.

Jean Bertholle a eu un impact significatif sur le développement de l'art de son époque, particulièrement au sein de la Nouvelle École de Paris. Son enseignement à l'École des beaux-arts de Paris a inspiré de nombreux élèves, dont plusieurs ont poursuivi des carrières artistiques réussies. Il a également contribué à la redéfinition de la place de la peinture dans un monde de plus en plus tourné vers des caractères abstraits et expérimentaux. Les thèmes de sa peinture, tels que la lutte entre la lumière et l'obscurité, la dualité des émotions humaines, le rapport entre l'homme et la nature, résonnent profondément avec le public et continuent d'influencer les artistes contemporains. Son approche spirituelle du processus créatif, voyant la peinture comme un acte d'expression personnelle et de recherche intérieure, invite à une nouvelle appréciation du travail artisanal et de l'authenticité dans l'art. Après sa mort, plusieurs rétrospectives ont été organisées pour honorer son œuvre, autant en France qu'à l'étranger, préservant ainsi son héritage artistique pour les générations futures. Les nombreuses œuvres conservées dans des collections publiques témoignent de l'importance durable de son travail et de son engagement envers l'art.

Jean Bertholle a participé à de nombreuses expositions tout au long de sa carrière. Parmi les plus significatives, on peut citer la première exposition collective à l'Académie Ranson en 1934, qui a marqué le début de sa reconnaissance publique. Il a également été exposé lors de l'Exposition universelle de 1937 et dans les célèbres Salons d'Automne. Dans les années 1950, il participe à plusieurs Biennales de Venise et de São Paulo, qui lui permettent de toucher un public international. Ses expositions rétrospectives, notamment en 1964 au musée des Beaux-Arts de Metz et au musée d'État du Grand-Duché du Luxembourg, ainsi que celles de 1972 à Dijon et 1982 à l'École des Beaux-Arts à Paris, sont des jalons importants dans le panorama de sa reconnaissance artistique. Plus récemment, des rétrospectives à La Ciotat en 1997 et à Dijon en 2011 continuent de mettre en lumière son travail et de rappeler son rôle essentiel dans l'évolution de l'art moderne français. En parallèle, ses œuvres sont présentes dans des institutions majeures, comme le Centre Pompidou et le Louvre, affirmant son statut de maître de la peinture contemporaine.