John Gibson

John Gibson est né le 19 juin 1790 à Conwy, au Pays de Galles, dans une famille modeste. Son père, jardinier, ne dispose pas de moyens financiers suffisants pour offrir une éducation approfondie à son fils, mais très tôt, Gibson montre un intérêt marqué pour l'art. À l'âge de neuf ans, lorsqu'il s'installe à Liverpool avec sa famille, il se passionne pour les devantures des imprimeries et commence à s'initier à la sculpture. À quatorze ans, il fait ses débuts en tant qu'apprenti dans un atelier d'ébénisterie, mais sa passion pour la sculpture le pousse à se détourner rapidement de ce métier. Par la suite, il parvient à vendre ses œuvres de sculpture aux marbriers Samuel et Thomas Franceys. Ce dernier fait découvrir son talent à William Roscoe, un historien et mécène qui soutiendra sa carrière en lui permettant d'accéder à sa bibliothèque. Roscoe encourage alors Gibson à perfectionner sa technique et à réaliser des œuvres inspirées des grands maîtres italiens.

Gibson, désireux de poursuivre son éducation artistique, se rend à Rome en 1817. Là, il devient l'élève d'Antonio Canova, le célèbre sculpteur néoclassique, qui lui offre un soutien financier ainsi qu'une introduction aux cercles artistiques romains. Pendant cette période, il acquiert des compétences techniques approfondies et commence à se forger une réputation avec des œuvres comme "Sleeping Shepherd Boy", achevée en 1824.

Au fil des années, il se spécialise dans le bas-relief et réalise de nombreuses sculptures monumentales. En 1836, il est élu membre de la Royal Academy et, à sa mort le 27 janvier 1866 à Rome, il laisse derrière lui un héritage artistique solide, avec une partie de ses œuvres conservées et présentées dans divers musées, notamment à la Royal Academy où il a légué son atelier.

L'œuvre de John Gibson est un exemple charnière entre le néoclassicisme et une approche plus romantique de la sculpture, alliant à la fois une maîtrise technique et une sensibilité poétique. Gibson excelle dans le bas-relief et sa compréhension des formes humaines et des mouvements évoque une grande connaissance de l'anatomie. Sa peinture de la réalité quotidienne à travers des sujets mythologiques est innovante et témoigne de son intérêt pour la vie humaine. Ses sujets choisissent souvent des inspirations du folklore et de la mythologie, se réappropriant des thèmes classiques avec une touche personnelle.

Gibson est également célébré pour sa capacité à introduire la couleur dans ses sculptures, ce qui était relativement rare dans son époque. Il a commencé par utiliser des touches de couleur pour accentuer des draperies et est allé jusqu'à appliquer des tons teintés à ses figures, comme avec "Tinted Venus". Son travail sur la lumière et l'ombre lui permet de donner du relief et de la profondeur à ses œuvres, rendant ainsi ses sujets plus vivants. La précision de son traitement du marbre et sa délicatesse dans la représentation des textures, tout en préservant la dignité de ses sujets, sont également remarquables. Ses compositions sont souvent marquées par une recherche d'équilibre et d'harmonie, caractéristiques du néoclassicisme, tout en injectant un dynamisme narratif dans chacune de ses œuvres.

L'impact de John Gibson sur l'évolution de la sculpture au XIXe siècle ne peut être sous-estimé. Ses innovations techniques et son optique artistique ont influencé une génération d'artistes qui ont suivi. En tant que membre de la Royal Academy, Gibson joue un rôle clé dans le développement des arts plastiques en Grande-Bretagne, et son engagement à la promotion de l'art scénique et de la sculpture monumentale a laissé une empreinte durable.

Son approche de la couleur dans la sculpture, qui lui a permis d'être considéré comme l'un des premiers à utiliser des nuances en utilisant des couleurs chaudes pour représenter la chair, a été une préfiguration du tournant que certaines écoles artistiques allaient adopter par la suite. Il a également inspiré un intérêt renouvelé pour la beauté formelle, célébrant l'harmonie et la pureté à travers ses œuvres. En léguant ses œuvres et ses moules à la Royal Academy, il a assuré la pérennité de son travail pour les générations futures.

John Gibson a participé à de nombreuses expositions durant sa carrière, notamment à la Royal Academy où il a exposé régulièrement. Sa première exposition à Rome a marqué le début de son succès, et ses contributions à des monuments publics et des œuvres commémoratives ont rendu son nom célèbre. Parmi ses expositions les plus notables, on trouve celles mettant en avant des sculptures telles que "The Hours Leading the Horses of the Sun" et "Phaethon driving the Chariot of the Sun", qui sont des pièces maîtresses de son répertoire et qui accueillent toujours des visites dans les musées contemporains. Les œuvres de Gibson sont régulièrement mises en lumière lors d'expositions d'art mettant en avant les artistes gallois et les sculpteurs néoclassiques. Ses œuvres continuent d'être célébrées dans des galeries et des musées au Royaume-Uni et à l'étranger, établissant Gibson non seulement comme un virtuose de la sculpture de son temps, mais aussi comme une figure clé dans l'histoire de l'art européen.