Joseph Duplessis

Joseph-Siffred Duplessis est né le 22 septembre 1725 à Carpentras, dans le Comtat Venaissin. Fils aîné d'un chirurgien et peintre, Joseph-Guillaume Duplessis, il commence sa formation artistique auprès de son père avant de rejoindre l'atelier du peintre Joseph Gabriel Imbert à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon. En 1744, Duplessis s'installe à Rome pour travailler sous la direction de Pierre Subleyras. Son séjour à Rome lui permet de se lier d'amitié avec Claude Joseph Vernet et de renforcer ses compétences artistiques qui lui valent un retour sur la scène artistique à Paris en 1752. Il commence à recevoir des commandes pour des portraits de l’aristocratie locale et de personnalités influentes. Après une décennie de relative obscurité, Duplessis se fait remarquer en 1764 à l'Académie de Saint-Luc, puis au Salon en 1769, ce qui marque le début de sa carrière de portraitiste reconnu. Il devient membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1769 et en sera peu après le conseiller en 1774. Sa carrière est au sommet lorsqu'il reçoit, en 1775, des commandes royales pour peindre Louis XVI ainsi que d'autres figures de la cour. En parallèle, il peint des personnalités notables comme Benjamin Franklin, dont un portrait ornera plus tard les billets de 100 dollars américains. Cependant, à partir de 1785, sa notoriété commence à décliner face à de nouveaux talents comme Élisabeth Louise Vigée Le Brun. La Révolution française conduit à la fin de sa carrière; il se retire à Carpentras et est nommé conservateur des galeries du château de Versailles en 1796. Joseph-Siffred Duplessis meurt le 1er avril 1802 à Versailles.

Duplessis est particulièrement connu pour ses portraits, caractérisés par un rendu exceptionnel des carnations et des expressions ressemblantes qui capturent l'essence même de ses sujets. Son style illustre une fusion entre le classicisme et le rococo, mélangeant la rigueur formelle avec une légèreté picturale. Duplessis réussit à donner vie à ses personnages grâce à des jeux de lumière habiles et un usage subtil de la couleur. Les détails textiles, tels que les habits somptueux de l'aristocratie, sont rendus avec une minutie qui est souvent louée par ses contemporains. L'artiste savait adapter son approche selon ses sujets ; ainsi ses portraits de cour, comme celui de Louis XVI en tenue de sacre, sont plus solennels, tandis que ses portraits de figures intellectuelles comme Benjamin Franklin reflètent une relation plus intime et personnelle. Les œuvres de Duplessis témoignent également d'un intérêt marqué pour la psychologie, offrant non seulement une ressemblance physique, mais également une représentation profonde du caractère de ses sujets.

L'impact de Duplessis sur la peinture de portrait est notable, ayant été l'un des artistes les plus prisés de son époque au sein de la cour royale française et parmi les intellectuels. Son portrait de Benjamin Franklin, jugé parmi les plus emblématiques, a relevé son statut au-delà des frontières françaises, le rendant célèbre aux États-Unis où il demeure un symbole de l'iconographie américaine. Sa technique et son approche du portrait ont influencé la génération ultérieure de peintres de portrait, tout en préfigurant certaines des idées modernes sur l’individualisme et la représentation picturale. Son rôle en tant que directeur des galeries à Versailles a également marqué un tournant dans la conservation des œuvres d'art, ouvrant la voie aux pratiques muséales modernes. Le musée municipal de Carpentras lui rend hommage en portant son nom, le Musée Comtadin-Duplessis, assurant ainsi la pérennité de son héritage.

La carrière de Joseph-Siffred Duplessis est jalonnée d'expositions marquantes, notamment au Salon de Paris où il présente ses œuvres depuis 1769, clé de son ascension dans le milieu artistique. Son premier succès majeur au Salon lui permet d'établir des relations avec des personnalités influentes et de recevoir des commandes officielles. Ses œuvres sont exposées dans plusieurs institutions prestigieuses comme le Musée du Louvre, le Château de Versailles et le Metropolitan Museum à New York. Les expositions de ses portraits de figures politiques et culturelles lors de sa période de gloire entre 1770 et 1780 sont mémorables. Des rétrospectives sont régulièrement consacrées à son travail, notamment autour de ses portraits de Louis XVI et Benjamin Franklin, favorisant ainsi l'intérêt continu pour son œuvre. En 2019, une exposition au Musée Comtadin-Duplessis plonge dans l'héritage de Duplessis, confirmant son statut majeur dans l'histoire de l'art français.