Julius Evola

Julius Evola, de son vrai nom Giulio Cesare Andrea Evola, est né le 19 mai 1898 à Rome, dans une famille de petite noblesse sicilienne. Fervent admirateur de l'Antiquité romaine, il adopte le prénom 'Julius' au lieu de 'Giulio'. Evola s'engage durant son adolescence dans une multitude de lectures, absorbant les œuvres d'Aldous Huxley, Gabriele D'Annunzio, et surtout Friedrich Nietzsche, qui influencera profondément ses idées philosophiques. En 1917, il est mobilisé comme sous-lieutenant d'artillerie pendant la Première Guerre mondiale. Après-guerre, influencé par le Dadaïsme et le Futurisme, il se lie à diverses avant-gardes artistiques et littéraires avant de s'éloigner de l'art pictural au profit de la recherche philosophique et ésotérique. Evola s'immerge dans l'ésotérisme, et ses lectures des traditions orientales, principalement bouddhistes et hindoues, orientent sa pensée vers une recherche de transcendance spirituelle. Dans les années 1930, il prend une position plus politique, se liant intellectuellement aux idéologies fascistes et néofascistes, tout en prônant une vision aristocratique de la société. Établi comme l'un des principaux penseurs d'extrême droite en Italie, il lutte contre le modernisme et défend une tradition spirituelle qu'il estime perdue. D'une pensée métaphysique, Evola propose une critique virulente du monde moderne, culminant dans sa célèbre œuvre 'Révolte contre le monde moderne' (1934). Il meurt le 11 juin 1974 à Rome, laissant derrière lui un héritage controversé.

Julius Evola est avant tout reconnu pour son approche unique de la métaphysique, de l'histoire et du politique, articulée autour d'une vision traditionnelle et anti-moderne. Il se distingue par son élitisme, affirmant que les valeurs d'ordre, d'autorité et de hiérarchie sont essentielles pour contrer la décadence de la société moderne. Ses travaux s'inscrivent dans une critique de la démocratie et du matérialisme, qu'il perçoit comme la résultante de la perte des valeurs spirituelles. Evola se réfère à la notion du 'Kali Yuga' pour illustrer l'idée d'un âge sombre, où les valeurs traditionnelles sont reléguées. Dans sa quête d'une 'tradition primordiale', il s'inspire de philosophies orientales et occidentales, mêlant mysticisme, ésotérisme et théories raciales, ce qui a conduit à une interprétation de la race et de la hiérarchie des castes, influencée par l'idéalisme allemand et le traditionalisme. Ses textes, souvent complexes, déploient une vision proactive de l'homme, qu'il encourage à se dépasser par une discipline personnelle et une réalisations intérieure. En tant que peintre passé au second plan de sa carrière, il a toutefois laissé quelques œuvres visuelles, mais c'est sa pensée écrite qui continue de faire débat, notamment pour ses implications politiques radicales.

L'impact de Julius Evola est significatif, bien qu'il soit controversé et polarisant. Il est considéré comme l'idéologue majeur de divers mouvements d'extrême droite, néofascistes et traditionalistes en Europe et aux États-Unis, influençant des groupes tels que la Nouvelle Droite française. Ses idées sur la race, sa critique du christianisme et son exaltation de valeurs aristocratiques ont été repris et adaptés par des mouvements contemporains qui cherchent une alternative aux normes démocratiques modernes. D'un autre côté, Evola a également été critiqué pour son racisme, son antisémitisme et sa misogynie, qui ont été récemment réévalués à la lumière des débats éthiques contemporains. Sa reconnaissance en tant que penseur a été accentuée par des figures politiques et intellectuelles modernes, révélant ainsi la pertinence de certains de ses concepts dans les discourses politiques actuels. En dépit de l'effondrement de ses idéologies politiques après la Seconde Guerre mondiale, sa pensée continue d'éveiller un intérêt renouvelé, particulièrement dans les cercles académiques et politiques où ses textes sont encore étudiés et discutés.

Bien que Julius Evola ait été plus reconnu en tant qu'écrivain et philosophe, ses contributions artistiques ont également eu leur part de visibilité. Il a participé à plusieurs expositions à Rome, Berlin et Paris entre 1920 et 1922, période durant laquelle il était affilié au mouvement Dada. Son travail, en tant que jeune avant-gardiste, a été exposé aux côtés de figures majeures comme Tristan Tzara et Giacomo Balla. Néanmoins, après avoir abandonné sa carrière picturale, Evola s'est davantage concentré sur la publication de ses écrits et expressions philosophiques que sur sa pratique de l'art. Aujourd'hui, ses ouvrages sont considérés comme essentiels dans l'étude des pensées traditionnelles, spirituelles et politiques. Ainsi, ses expositions à travers le temps ont souvent pris la forme de conférences, de revues et de publications, le plaçant au centre des discussions intellectuelles sur l'extrême droite européenne.