Koson Ohara

Koson Ohara, né sous le nom d'Ohara Matao en 1877 à Kanazawa, dans la préfecture d'Ishikawa, est l'un des artistes japonais les plus emblématiques du XXe siècle, connu principalement pour ses estampes du mouvement Kachō-ga, représentant des oiseaux et des fleurs. Après des études auprès de Suzuki Kason, il adopte le nom d'artiste de Koson. Au début de sa carrière, il se lance dans l'illustration, en particulier des scènes de la guerre russo-japonaise (1904-1905), période où l'art traditionnel des estampes (Ukiyo-e) perd en popularité face à l'émergence de la photographie. En quête d'un renouveau, il est convaincu par ses contemporains, dont Ernest Fenellosa, de reprendre le chemin de l'estampe traditionnelle. À partir de 1912, il se réoriente vers la peinture, mais ne revient à l'estampe qu'en 1926, sous le mouvement Shin Hanga, un courant visant à réunir art traditionnel et modernité. Koson poursuit sa carrière jusqu'à sa mort en 1945 à Tokyo, riche d'une œuvre qui incarne le délicat lien entre tradition et modernité dans l'art japonais.

Les œuvres de Koson Ohara se distinguent par leur raffinement et leur détail minutieux. Spécialiste du Kachō-ga, il privilégie les thèmes de la nature, en particulier les oiseaux et les fleurs, qu'il représente avec un soin extrême pour la couleur et les textures. Son utilisation de la couleur, surtout dans ses estampes postérieures au tremblement de terre de Kanto en 1923, est notable pour sa vivacité, témoignant d'une évolution dans son style. Les estampes, souvent réalisées dans un style proche de l'aquarelle, se singularisent par des compositions harmonieuses et une attention méticuleuse aux détails, en particulier sur les plumages des oiseaux. En utilisant divers sceaux et signatures au cours de sa carrière, il devient difficile d'attribuer une datation précise à ses œuvres. Il maîtrise également les techniques d'impression, et ses estampes se distinguent par leur qualité d'exécution et leur précision, faisant de Koson l'un des grands noms du renouveau de l'estampe à son époque.

L'impact de Koson Ohara sur l'art japonais et occidental est indéniable. En redonnant ses lettres de noblesse à l'estampe traditionnelle à travers le mouvement Shin Hanga, il contribue à son avenir en tant que forme d'art respectée et recherchée. Ses œuvres s'exportent principalement vers le marché américain, où elles rencontrent un grand succès, rendant ainsi l'art japonais accessible à un public international. La délicatesse et la finesse de ses estampes en font aujourd'hui des pièces recherchées par les collectionneurs et les institutions, et son influence se fait sentir chez de nombreux artistes contemporains qui aspirent à capturer la beauté de la nature avec un regard nouveau. Le souci de Koson pour la représentation précise des oiseaux et des fleurs inspire des générations d'artistes, et son travail est souvent cité comme une référence dans l'étude de l'art printanier japonais. Son héritage continue de vivre à travers les expositions et les publications qui rendent hommage à son talent et à son innovation.

Les œuvres de Koson Ohara ont été largement exposées dans des musées et des galeries tant au Japon qu'à l'international. Une exposition notable qui a beaucoup contribué à faire connaître son travail a eu lieu au Hiraki Ukiyo-e Museum en 1998, intitulée 'Ohara Koson: Artist of kacho-ga, prints of birds and flowers', qui a présenté une sélection de ses estampes les plus emblématiques. Le travail de Koson a également été mis en avant dans des expositions consacrées au Shin Hanga dans des institutions telles que le British Museum et le musée d'Orsay. Sa présence dans des collections permanentes à travers le monde, comme celles du Brooklyn Museum, témoigne de son importance dans le panorama artistique global. Des catalogues et des ouvrages lui étant consacrés continuent également de soutenir la recherche sur son travail et son époque.