Lara Almarcegui

Lara Almarcegui est née le 2 décembre 1972 à Saragosse, en Espagne. Depuis son plus jeune âge, elle a montré un intérêt pour l'art et l'architecture, ce qui l'a conduite à poursuivre des études en arts visuels dans plusieurs institutions prestigieuses à travers l'Europe. Elle a étudié à l'Université de Castille-La Manche, à l'École des beaux-arts de Nantes - Saint-Nazaire, à l'Université de Hambourg, ainsi qu'aux Universités de Lisbonne et d'Amsterdam. Cela lui a permis de développer une vision cosmopolite et d'approfondir sa compréhension des problématiques urbaines. Lara Almarcegui vit principalement à Rotterdam où elle a résidé de 1999 à 2013 après un passage à Amsterdam. Son travail se concentre sur l'exploration artistique des espaces urbains abandonnés, questionnant la relation entre les sociétés humaines et les espaces qu'elles occupent. Almarcegui expose ses œuvres depuis 1995 dans divers pays, dont l'Espagne, les Pays-Bas, l'Italie, le Portugal et la France, se positionnant comme une figure emblématique de l'art conceptuel contemporain. Elle a reçu plusieurs distinctions, dont le Prix Dolf Henkes en 2010 et le Prix Altadis en 2005-2006, qui consacrent son engagement envers l'art in situ et la réhabilitation des espaces négligés. Son exposition au pavillon espagnol de la Biennale de Venise en 2013, où elle présente "Ruins", est une pièce majeure qui illustre son approche iconoclaste de l'art contemporain.

Lara Almarcegui n'œuvre pas dans un atelier traditionnel ou dans des galeries d'art classiques. Au contraire, elle investit des sites urbains délaissés, comme des bâtiments en ruine ou des jardins d'ouvriers, qu'elle transforme en véritables installations artistiques. Son approche se caractérise par l'accentuation de la beauté de l'éphémère et de ce qui est souvent négligé par les architectes et les usagers. Almarcegui travaille avec des matériaux de construction et des gravats, qu'elle collecte et utilise dans ses installations, créant ainsi une réflexion sur le cycle de vie des bâtiments et sur l'impact de l'urbanisme contemporain. Par exemple, lors du festival Accès(s) en 2003, elle transforme une gare désaffectée près de Saragosse en un hôtel temporaire, impliquant les habitants dans le processus. Ses expositions prennent souvent la forme de photographies et de textes explicatifs, d'incitations à explorer des lieux extérieurs à l'espace d'exposition, ou encore d'une présentation des matériaux de construction utilisés pour concevoir les salles d'exposition. Cette pratique s'inspire des travaux d'artistes comme Gordon Matta-Clark et Robert Smithson, tout en intégrant une critique de la mondialisation et du capitalisme à travers une vision écosophique. Almarcegui s'intéresse aussi à la documentation et à l'archivage de ces espaces, conscience qu'elle crée autour de leur valeur historique et sociologique.

Le travail de Lara Almarcegui laisse une empreinte significative sur la scène artistique contemporaine. En se concentrant sur l'art in situ, elle incite le public à reconsidérer les espaces urbains souvent perçus comme insignifiants ou dévalués. Son art engage un dialogue sur la manière dont les sociétés interagissent avec leur environnement, notamment en faisant ressortir la beauté des lieux abandonnés. Ses projets ont le potentiel de sensibiliser à des questions sociales et environnementales, comme l'impact de l'urbanisation et la manière dont l'architecture peut être recyclée ou réhabilitée de manière créative. Par ses œuvres, Almarcegui contribue à la réflexion collective sur l'importance de l'espace public et sur la nécessité d'un engagement responsable envers l'environnement. Son travail a également inspiré de nombreuses autres artistes et collectifs à repenser l'art en relation avec l'espace, poussant ainsi les frontières de l'art contemporain à des dimensions sociales et politiques. En exposant au sein de la Biennale de Venise, elle a eu l'opportunité de toucher un public international, renforçant ainsi son message sur la nécessité de protéger et de redécouvrir les espaces que la modernité a tendance à oublier.

Lara Almarcegui a participé à de nombreuses expositions majeures au cours de sa carrière. Parmi celles-ci, sa présentation au pavillon espagnol à la Biennale de Venise en 2013, intitulée "Ruins", a été particulièrement marquante. Dans le cadre de cette exposition, elle a créé un environnement immersif en utilisant des matériaux tels que des briques et des déchets de construction, suggérant un dialogue sur la déconstruction et le passage du temps au sein de l'architecture. D'autres expositions importantes comprennent ses interventions dans des institutions artistiques notables telles que le Grand Café à Saint-Nazaire et le FRAC de Bourgogne. Chaque exposition est une occasion pour Almarcegui de recontextualiser l'espace en question, engageant le public dans une réflexion sur son utilisation et son histoire. Ses projets de fouilles archéologiques contemporaines et de restauration de sites en déclin, comme son travail de démocratisation de l'accès aux terrains vagues en 1999 à Amsterdam, demeurent des étapes clés de son parcours artistique. Grâce à ses expositions, elle réussit à créer une prise de conscience collective autour de l'interconnexion entre l'art, l'environnement et les questions sociales, marquant ainsi son domaine d'expertise et son engagement envers un art conscient et responsable.