Laura Knight

Laura Knight, née Laura Johnson le 4 août 1877 à Long Eaton dans le Derbyshire, est une peintre, dessinatrice et graveuse britannique. Elle était la benjamine de trois filles d'une famille à l'origine modeste. Son père abandonna la famille peu après sa naissance, plongeant Laura et ses sœurs dans des conditions financières difficiles. Le grand-père de Laura possédait une usine de dentelle, mais la famille dut faire face à la faillite de l'entreprise à cause de l’évolution des méthodes de production. À l'âge de 13 ans, Laura fut acceptée à la Nottingham School of Art, où elle pu poursuivre sa passion pour la peinture sans avoir à payer de frais. Sa carrière artistique débuta véritablement lorsqu'elle visita en 1894 le village de Staithes, où le manque de ressources l'incita à peindre des portraits d'enfants locaux, ce qui contribua au développement de son style figuratif. En 1903, elle épousa Harold Knight, également peintre, avec qui elle découvrirait les Pays-Bas et la colonie d’artistes de Laren. Bien qu’elle fût exposée aux mouvements artistiques contemporains, Laura Knight se spécialisa dans le réalisme figuratif, s'intéressant particulièrement aux portraits et à la chronique sociale. Sa carrière prit un tournant pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'elle réalisa de nombreux portraits de militaires et d’autres figures significatives. Laura Knight mourut le 7 juillet 1970 à Londres, laissant derrière elle un riche héritage artistique.

Le style de Laura Knight est souvent associé à l’impressionnisme et au réalisme. Elle s’illustre par ses portraits dynamiques, où la lumière et la couleur sont utilisées pour capturer non seulement l'apparence de ses sujets, mais aussi leurs émotions et leur caractère. Elle avait une capacité unique à représenter les communautés marginalisées, tels que les Tsiganes et les artistes de cirque, ainsi qu'à immortaliser le monde du théâtre et du ballet à travers des œuvres vibrantes. Son tableau "Autoportrait avec modèle nu" de 1913 est une pièce emblématique illustrant son audace et son innovation, puisque Laura s'est représentée en train de peindre un modèle nu, défiant les conventions de son époque. Les thèmes de la vie quotidienne, la représentation des femmes dans des contextes inédits, et des événements marquants comme les guerres sont omniprésents dans son travail. Elle utilisait aussi une technique libre, où le geste de la pinceau devenait une partie intégrante de l'expression de la scène ou du personnage représenté. Cette approche reflète son engagement envers un art qui parle des vérités humaines et des histoires souvent négligées par d'autres artistes de son temps.

Laura Knight a fait figure de pionnière à plusieurs égards. Elle fut la première femme à être élue à l'Académie Royale en 1936, un accomplissement qui a jeté les bases d'une reconnaissance élargie pour les artistes féminines. Son succès durant les deux Guerres mondiales, à travers ses portraits de militaires et de civils, a contribué à façonner l'image de l'art engagé au Royaume-Uni. En plus de son travail de portraitiste, elle a également milité pour une meilleure représentation des femmes artistes dans le monde de l'art, inspirant des générations futures d'artistes. Grâce à sa carrière riche et variée, elle ouvrit également la voie à de nombreuses discussions sur le féminisme et l'art au XXe siècle. Ses œuvres continuent d’être exposées dans de grandes institutions, et son héritage perdure à travers des expositions et des publications qui célèbrent son engagement pour les sujets sociaux ainsi que son talent exceptionnel.

Laura Knight a eu une carrière jalonnée d'expositions marquantes, tant en Grande-Bretagne qu'à l'international. En 1912, elle participa à une exposition de la Royal Academy, marquant ainsi le début d'une présence constante dans des salons d'art prestigieux. Son premier grand succès à l'international survint en 1922 lorsqu'elle fut invitée aux États-Unis en tant que membre du jury pour un concours de peinture à Pittsburgh. En 1965, sa rétrospective à l'Académie Royale fut la première jamais accordée à une femme, consolidant son statut dans l'histoire de l'art britannique. Cette exposition présenta près de 250 œuvres, illustrant la diversité et la profondeur de son travail au fil des décennies. Elle fut également régulièrement présente dans les expositions de la Royal Society of Painter-Etchers and Engravers, où elle fut élue membre en 1925. En 1952, la Ian Nicol Gallery à Glasgow présenta plus de 80 de ses œuvres, réaffirmant son statut de figure incontournable de la peinture britannique.