Marcel Barbeau

Marcel Barbeau, né le 18 février 1925 à Montréal, est principalement reconnu comme un peintre et sculpteur québécois. Il a étudié le dessin d’ameublement à l’École du meuble de Montréal entre 1942 et 1947. Se formant sous l'égide de Paul-Émile Borduas, un des maîtres de l’art moderne au Canada, Barbeau a été initié aux principes de l’art abstrait et a trouvé une véritable vocation artistique. À partir de 1944, il participe activement à l'atelier de Borduas, où il croise la route de plusieurs figures emblématiques du mouvement automatiste, un courant artistique qui cherche à s’affranchir des normes traditionnelles de création. Ce mouvement aborde des thèmes surréalistes et libertaires, culminant avec la signature de son manifeste 'Refus Global' en 1948. Barbeau traverse une période charnière de sa vie en prenant part au développement de l’expressionnisme abstrait au Canada, notamment aux côtés de Jean-Paul Riopelle. Toutefois, sa vie personnelle connaît des tumultes, comme sa séparation avec Suzanne Meloche, avec qui il a eu une fille, Manon. De 1952 à 2008, il mène une vie de nomade, voyageant entre divers pays, tout en continuant à créer et à expérimenter avec divers médiums artistiques. Il retourne à Montréal en 2008, où il continue à travailler jusqu’à sa mort le 2 janvier 2016 à l'âge de 90 ans. Ses cendres reposent au cimetière Mont-Royal de Montréal.

L'œuvre de Marcel Barbeau se distingue par une exploration constante de formes nouvelles et de modes d’expression variés. Artiste pluridisciplinaire, Barbeau a exercé sa créativité non seulement à travers la peinture et la sculpture, mais aussi en s’initiant à des pratiques telles que le collage, la photographie et même la performance. Son approche artistique initiale est marquée par l’expressionnisme abstrait, influencée par ses collaborations avec des artistes comme Riopelle dans les années 1940. Au fil du temps, il évolue vers un style plus dépouillé, intégrant des éléments constructivistes et des illusions optiques, notamment durant les années 1960 alors qu'il vit à Paris et à New York. Son travail pendant cette période témoigne d'une fascination pour le mouvement et la perception, englobant souvent des motifs d'art cinétique. Barbeau se passionne également pour la transdisciplinarité, collaborant avec des musiciens, danseurs et écrivains, enrichissant ainsi la dimension interactive de son art. La dualité apollinienne et dionysiaque de son œuvre, décrite par les critiques comme une tension entre le contrôle formel et l'expression brutale, définit son identité artistique. Son langage visuel est à la fois épuré et chargé d'émotion, traduisant un esprit libertaire et radical, cherchant à défier les limites de la perception artistique.

Marcel Barbeau a eu un impact indélébile sur la scène artistique québécoise et canadienne, tant par ses créations que par son engagement au sein du mouvement des Automatistes. Son œuvre est souvent analysée dans le contexte de l’art moderne et fait figure de référence dans les discussions sur l’abstraction au Canada. Il est considéré comme une figure emblématique de l’avant-garde, et son influence s'étend au-delà de sa génération, inspirant de nombreux artistes contemporains à expérimenter de nouvelles formes d’expression. En plus d'avoir remporté de nombreux prix tout au long de sa carrière, incluant le Prix Paul-Émile-Borduas et le Prix du Gouverneur général en arts visuels, son œuvre est conservée dans des collections prestigieuses autour du monde, incluant le Musée national des beaux-arts du Québec et des galeries à travers l’Amérique du Nord et l’Europe. Son engagement social et sa vision artistique ont ouvert la voie à une réflexion critique sur la place de l’art en tant que vecteur de changement. Son héritage perdure à travers les expositions qui continuent de mettre en lumière ses réflexions sur l’humanité, tout en rappelant l’importance du mouvement auquel il a participé.

Au cours de sa carrière, Marcel Barbeau a participé à de nombreuses expositions majeures tant au Canada qu'à l'international. Parmi celles-ci, une exposition marquante est celle tenue au Musée national des beaux-arts du Québec en 1975, qui a contribué à solidifier sa réputation parmi les grands maîtres de l'art québécois. En 2011, l’exposition 'Pérennité : Marcel Barbeau, Pierre Gauvreau et Fernand Leduc' à la Galerie Michel-Ange a mis en lumière le travail de Barbeau parmi d'autres figures de l'automatisme. Son œuvre a également été présentée dans des expositions thématiques, illustrant l'évolution de l’art au Canada, et confirmant sa place essentielle dans la narration de l’art moderne. Plus récemment, l'exposition 'Marcel Barbeau. En mouvement' au Musée national des beaux-arts du Québec de 2018 a permis de redécouvrir son travail et d'approfondir son impact historique. Ces expositions témoignent de la reconnaissance continue de son œuvre et de sa contribution indéniable à l'évolution de l'art canadien.