Marianne Stokes

Marianne Stokes, née Marianne Preindlsberger le 19 janvier 1855 à Graz, en Autriche, est une artiste reconnue pour ses peintures à la fois historiques, religieuses et de genre. Elle est la fille de Franz Preindlsberger, un comptable, et d'Agnes, qui tenait un magasin de vêtements. Marianne commence ses études d'art à l'académie des Beaux-Arts de Graz en 1872, où elle est encouragée par le peintre français Max Leenhardt. En 1874, elle se rend à Vienne avec une bourse d'études avant de poursuivre son apprentissage à l'académie des Beaux-Arts de Munich sous Wilhelm von Lindenschmit. Son œuvre naissante est fortement influencée par les mouvements naturalistes, qu'elle découvre lors de ses études à Paris, où elle s'intègre rapidement aux cercles artistiques. Elle se marie avec Adrian Stokes en 1884 et s'installe en Angleterre. Au cours de sa carrière, elle est reconnue pour ses œuvres exprimant des thèmes médiévaux et mythologiques, et elle engage une relation avec divers cercles d'artistes, notamment ceux de Newlyn et Skagen. Au fil des années, elle acquiert une renommée internationale, participant à de nombreuses expositions, notamment à la Royal Academy et à l'Exposition universelle de Chicago en 1893, où elle reçoit une médaille. En plus de sa carrière artistique, Marianne Stokes s'illustre en tant qu'infirmière pendant la Première Guerre mondiale, faisant appel à ses compétences artistiques pour réaliser des œuvres en Suisse. Elle est finalement reconnue comme membre de la Royal Society of Painters in Water Colours en 1923. Marianne Stokes décède à Londres le 13 août 1927 à l'âge de 72 ans.

L'œuvre de Marianne Stokes est caractérisée par un style évolutif qui reflète son parcours artistique riche. À ses débuts, ses toiles, influencées par le naturalisme, présentent des scènes intimistes et bucoliques, souvent empreintes d'une délicate sensibilité. Peignant des paysages et des portraits en Bretagne et à Paris, elle utilise des couleurs vives et des compositions soignées. Au fil du temps, le travail de Stokes s'oriente vers des thèmes plus médiévaux et religieux, intégrant des éléments de l'art préraphaélite et de l'Art nouveau dans ses œuvres. Ses tableaux tels que 'Ste Élisabeth de Hongrie filant pour les pauvres' et 'Madone et enfant Jésus' illustrent sa capacité à capturer des moments de dévotion et de compassion humaine. Le travail de Stokes témoigne également d'une expertise technique marquée, influencée par des maîtres comme Dagnan-Bouveret et Bastien-Lepage, et qui se perçoit dans ses techniques de peinture à l'huile et d'aquarelle. Les figures de ses tableaux sont finement détaillées, et elle maîtrise l'utilisation de la lumière pour créer une atmosphère dans ses œuvres. Cette capacité à synthétiser le réalisme avec une ardente spiritualité rend son œuvre profondément émotive et symbolique.

Marianne Stokes a joué un rôle clé dans le monde de l'art à la fin de l'époque victorienne et au début du XXe siècle, créant des ponts entre les traditions artistiques européennes et britanniques. Son impact s'étend au-delà de ses propres œuvres; elle a contribué à la visibilité des femmes artistes à une époque où leur représentation dans les institutions artistiques était limitée. En participant à des expositions majeures et en recevant des commandes de collectionneurs privés, Stokes a ouvert des voies pour d'autres femmes peintres. Sa collaboration avec des artistes contemporains, comme John Singer Sargent, élargit son réseau et renforce son influence. Son livre de 1909 sur la Hongrie reste un témoignage d'une vision artistique fixée sur l'ethnographie et les pratiques sociales, préfigurant les préoccupations modernistes. L'héritage de Marianne Stokes est soutenu par de nombreuses œuvres présentes dans des collections publiques telles que la Tate Gallery et le Wallraf-Richartz Museum. Grâce à son approche unique des thèmes de genre et à son style distinctif, elle continue d'inspirer de nouvelles générations d'artistes et de critiques, contribuant à la redécouverte de femmes artistes dans le paysage historique de l'art.

Au cours de sa carrière, Marianne Stokes a participé à de nombreuses expositions significatives qui ont contribué à sa renommée. Elle a exposé pour la première fois au Salon des peintres à Paris en 1884, où son tableau 'Reflection' a été très bien reçu. En 1885, elle réexpose ce même tableau à la Royal Academy of Arts à Londres, attirant l'attention sur son travail qui est acquis par la Walker Art Gallery. Marianne Stokes expose régulièrement à la Royal Academy tout au long des années 1890, participant également à l'Exposition universelle de Chicago en 1893, où elle se voit décerner une médaille. D'autres expositions notables incluent sa présence à l'école de Newlyn, aux côtés des artistes fondatrices comme Stanhope Forbes, et ses participations aux colonies d'artistes à Skagen, où elle est en contact avec des peintres scandinaves. Stokes a également organisé des expositions individuelles à plusieurs reprises, reflétant son statut d'artiste établi dans le milieu britannique. Enfin, son adhésion en 1923 à la Royal Society of Painters in Water Colours témoigne de sa reconnaissance par ses pairs et de son influence durable dans le domaine de la peinture aquarelle.