Markus Raetz

Markus Raetz est un artiste suisse né le 6 juin 1941 à Berne et décédé le 14 avril 2020 dans sa ville natale. Formé comme peintre, il a élargi sa pratique artistique pour inclure la sculpture, la gravure, l'illustration et la photographie. Raetz a débuté sa carrière artistique dans les années 1960, influencé par le mouvement informel et le minimalisme. En 1965, il s'est établi en Pologne, puis à Amsterdam entre 1969 et 1973, où il a développé son style caractéristique autour de la perception et de la déformation de la réalité. Au cours de sa carrière, il a été reconnu pour sa capacité à traduire des concepts linguistiques et visuels en formes plastiques, notamment à travers ses célèbres œuvres ambigrammes et anamorphiques. En 1994, il a reçu une commande publique pour réaliser une gravure pour la Chalcographie du Louvre intitulée 'Wellen (Vagues)', confirmant sa renommée internationale. Raetz a toujours cherché à interroger et expérimenter le regard des observateurs sur ses œuvres, guidant ainsi son exploration de l'illusion et de la réalité subjective. Il a reçu le Prix Méret-Oppenheim, une distinction prestigieuse dans le milieu artistique suisse, témoignant de l'impact significatif de son travail sur la scène artistique contemporaine.

Les œuvres de Markus Raetz sont souvent décrites comme des jeux visuels qui remettent en question les perceptions conventionnelles de la réalité. Son approche du langage visuel est marquée par l'utilisation d'ambigrammes, des mots représentés de manière à pouvoir être lus de différentes façons selon l'angle de vue. Des œuvres telles que 'OUI-NON', 'CECI-CELA', et 'SI-NO' illustrent son intérêt pour l'ambiguïté et la dualité conceptuelle. Raetz a également créé des sculptures anamorphiques, qui changent d'apparence selon l'angle d'observation, renforçant ainsi l'idée que la perception est subjective et dépendante de la position de l'observateur. L'utilisation de matériaux variés, allant de la pierre au métal en passant par le béton, et ses techniques de gravure sont également des caractéristiques notables de son œuvre. Au-delà de la manipulation physique des formes, son travail est souvent philosophique, posant des questions sur la nature de la vérité, de l'identité et de la perception. L'auteur joue non seulement avec les mots et les formes mais aussi avec les émotions et les pensées, invitant les spectateurs à réfléchir à la manière dont ils perçoivent et interprètent le monde alrededor.

Markus Raetz a eu un impact durable sur la scène artistique contemporaine, tant en Suisse qu'à l'international. Son approche innovante qui combine l'art, le langage et la perception a influencé de nombreux artistes contemporains et a élargi la définition de ce que l'on pourrait considérer comme sculpture et peinture. En remettant en question la perception de la réalité et en faisant appel à l'interaction du spectateur, Raetz a ouvert de nouvelles voies pour l'interprétation des œuvres d'art. Ses sculptures publiques, notamment 'OUI-NON' à Genève, sont devenues emblématiques et sont des exemples souvent cités de l'art qui engage le public dans un dialogue conceptuel. Son travail a également été recueilli dans des collections prestigieuses, et ses expositions ont été tenues dans des institutions telles que le Kunsthaus Zürich et le Musée d'art contemporain de Nîmes. Raetz a laissé un héritage riche qui continuera d'inspirer et d'éduquer des générations futures d'artistes et d'amateurs d'art. Sa capacité à transformer des idées abstraites en formes tangibles reste une référence dans les études sur la perception artistique et les interactions entre l'art et le spectateur.

Au cours de sa carrière prolifique, Markus Raetz a participé à de nombreuses expositions notables. En 1969, sa participation à 'Quand les attitudes deviennent forme' à la Kunsthalle de Berne a marqué un tournant dans sa carrière, lui apportant une reconnaissance significative. En 1994, il a présenté 'Estampes 1957-1991' au Centre culturel suisse à Paris, témoignant de son parcours artistique varié. Son exposition 'Nothing is lighter than light' à la Maison européenne de la photographie à Paris en 2002 a mis en avant son utilisation du langage et de la forme. D'autres expositions célèbres incluent 'Une image peut en cacher une autre' au Grand Palais en 2009 et une rétrospective au Musée Jenisch à Vevey en 2014. Plus récemment, une exposition a été dédiée à son travail à la Fondation Jan Michalski en 2022, tandis qu'une exposition itinérante a été prévue au Musée des Beaux-Arts de Berne en 2023, affirmant ainsi la pertinence durable de son œuvre dans le paysage artistique contemporains.