Nikos Khatzikyriakos-Ghikas

Níkos Chatzikyriákos-Ghíkas, né le 26 février 1906 à Athènes et décédé le 3 septembre 1994 dans la même ville, est un artiste majeur du XXe siècle, reconnu pour son rôle prépondérant dans le cubisme grec. Fils d'Alexandros Hatzikyriakos, il grandit dans un contexte familial artistique et culturel qui cultivait l'amour de la peinture et des lettres. Son parcours artistique débute sous la tutelle de Konstantínos Parthénis à partir de 1918, avant de s'envoler pour Paris en 1923. À Paris, il étudie à la Sorbonne, où il se familiarise avec l'avant-garde artistique en pleine effervescence, tout en suivant des cours à l'Académie Ranson. C'est dans cette ville qu'il s'épanouit artistiquement, découvrant des mouvements révolutionnaires en art. Tout au long de sa carrière, il interroge la notion de Grécité, la reliant étroitement aux influences de l'art byzantin et populaire. Il devient une figure influente en tant qu'enseignant à l’École d’Architecture de l’Université Technique d’Athènes à partir de 1941 et s'illustre en publiant des articles sur l'art dans divers magazines. Au-delà de sa pratique picturale, Níkos Chatzikyriákos-Ghíkas est également reconnu pour ses graphismes, ses illustrations et ses écrits, laissant derrière lui un héritage artistique riche et varié.

Níkos Chatzikyriákos-Ghíkas est souvent reconnu comme l'un des pionniers du modernisme en Grèce, en particulier dans le domaine du cubisme. Son œuvre se distingue par un mélange d'influences stylistiques, allant du cubisme au fauvisme, en passant par le symbolisme et le constructivisme. La période de formation artistique en France a profondément marqué son approche, l'amenant à expérimenter la déconstruction des formes et des volumes, caractéristiques du cubisme. Cependant, son art ne se limite pas aux seules tendances modernes. Dans ses tableaux, Chatzikyriákos-Ghíkas met en exergue une quête identitaire, cherchant à établir des liens entre l'art traditionnel grec, l'art populaire et les nouvelles formes modernes. Les couleurs vibrantes et les compositions dynamiques de ses œuvres témoignent d'un fort désir de retrouver une continuité avec l'héritage artistique grec. De plus, son souci de l'intégration d'éléments de l'art byzantin, et les influences de l’univers populaire, comme l’ombre des marionnettes de Karaghiozis, se retrouvent également dans ses travaux, combinant tradition et modernité de manière unique.

L'impact de Níkos Chatzikyriákos-Ghíkas sur l'art grec contemporain est indéniable. Il a su allier l'innovation moderne aux racines culturelles profondes de la Grèce, renforçant ainsi l'idée que l'art grec ne pouvait être séparé de sa riche histoire. En tant que critique et essayiste, il a également participé à des revues et publications artistiques, où il a partagé sa vision et ses réflexions sur le rôle de l'art dans la société moderne. Son engagement envers l'éducation artistique à l'Université Technique d'Athènes a permis de former des générations d'artistes, tout en instillant une appréciation pour les valeurs de l’art traditionnel. Chatzikyriákos-Ghíkas laisse un héritage qui continue d'influencer non seulement les artistes grecs, mais aussi ceux qui cherchent à tisser des liens entre l'innovation et la tradition dans le contexte artistique. Depuis sa mort, ses œuvres font partie des collections prestigieuses, et des expositions continuent d'explorer son parcours et son influence sur l'art contemporain. Son approche de la Grécité et sa volonté d'intégrer les éléments culturels dans l'art moderne demeurent des références importantes pour les artistes aujourd'hui.

Au cours de sa carrière, Níkos Chatzikyriakos-Ghíkas a participé à de nombreuses expositions, tant en Grèce qu'à l'international. Sa première exposition doit avoir lieu en 1923 au Salon des Indépendants à Paris. Son exposition personnelle de 1927 à la Galerie Percier a attiré l’attention de figures éminentes, dont Pablo Picasso. En 1934, il est présent à la Galerie des Cahiers d’Art et participe à des évènements à Paris et à Venise, affirmant ainsi la reconnaissance de son travail. En 1950, il est exposé à la Biennale de Venise, où il présente 17 de ses œuvres. De 1950 à 1968, il tient 12 expositions à travers des villes importantes telles qu'Athènes, Londres, Berlin, Genève et New York, où ses compositions modernes résonnent avec l'audience. Sa dernière exposition majeure a été une rétrospective à la Royal Academy de Londres en 1988. En 2006, le Musée Benaki d’Athènes consacre une exposition à son parcours, rappelant ainsi l'importance de son œuvre dans l'histoire de l'art moderne grec. Sa participation à des expositions internationales témoigne de sa stature en tant qu’artiste influent et respecté, à la fois en Grèce et à l'étranger.