Samuel Palmer

Samuel Palmer, né le 27 janvier 1805 à Newington, Londres, est un peintre, aquafortiste et graveur britannique dont les œuvres incarnent les idéaux du romantisme. Il grandit dans une famille qui encourage son intérêt pour l'art et, dès l'âge de douze ans, il commence à peindre des églises. L'année suivante, il expose pour la première fois à la Royal Academy avec des œuvres d'inspiration fortement turnerienne. Sa carrière prend un tournant décisif en 1824 lorsque, grâce au peintre John Linnell, il rencontre William Blake, dont l'influence marquera profondément son travail durant près d'une décennie.

À partir de 1826, Palmer s'installe à Shoreham, près de Sevenoaks dans le Kent, où il vit pendant sept ans dans une maison qu'il nomme « Rat Abbey ». Cette période est particulièrement fructueuse pour lui, car il crée des paysages d'une intensité personnelle et d'une qualité mystique. Pour Palmer, le village de Shoreham est un paradis rural, une vallée qu'il appelle la « vallée de la vision », dont les paysages sont souvent comparés aux œuvres de Blake.

En 1835, il se rend au Pays de Galles, où il découvre de nouveaux paysages qui influenceront son travail. Palmer effectue également un long voyage en Italie entre 1837 et 1839, où il change de style, passant de paysages anglais orientés vers le mysticisme à des paysages italiens plus classiques.

Malgré son succès précoce, la carrière de Palmer est marquée par des défis personnels et financiers. La mort de son fils aîné en 1861 et ses difficultés économiques le poussent à déménager fréquemment. Il meurt, presque dans l'anonymat, le 24 mai 1881 à Redhill, dans le Surrey.

L'œuvre de Samuel Palmer se distingue par sa fusion entre le paysage britannique et une vision intimiste inspirée de la nature, souvent teintée de mysticisme. Ses peintures de la période à Shoreham révèlent une nature apaisante, dans laquelle la lumière joue un rôle crucial. Palmer utilise une palette colorée et riche, mettant en valeur la beauté des paysages qu'il observe. De plus, ses aquarelles montrent une maîtrise technique particulière, soutenue par son travail d'aquafortiste. Les thèmes de la ruralité, de la spiritualité et du rêve abondent dans son art, avec des références fréquentes à la poésie, notamment à Virgile, en écho à l'influence de Blake. Ses œuvres variées incluent des aquarelles, des huiles sur toile, ainsi que des eaux-fortes, ce qui montre sa capacité à s'adapter aux différentes techniques artistiques. Notamment, ses paysages sont souvent empreints d'une sensation d'émerveillement et d'introspection, renforcée par ses propres réflexions poétiques sur la nature.

L'héritage de Samuel Palmer est considérable, bien qu'il ait été largement oublié après sa mort. En 1909, son fils Alfred Herbert Palmer a brûlé une partie de son œuvre, pensant que cette destruction valait mieux qu'une existence ignorée. Cependant, dans les années 1920, il connaît un regain d'intérêt, notamment grâce à une exposition au Victoria and Albert Museum en 1926. La redécouverte de son travail est en grande partie attribuée à une biographie écrite par Geoffrey Grigson en 1947, suivie de rétrospectives organisées par des institutions prestigieuses comme le British Museum et le Metropolitan Museum of Art. Palmer a eu une influence sous-estimée sur les artistes modernes, en particulier sur le mouvement pastoral du XXe siècle. Des peintres et graveurs contemporains, ainsi que des artistes plus récents, ont vu dans ses œuvres un reflet d'émotion et une connexion à la nature qui a inspiré leur propre pratique artistique. Il est reconnu comme une figure majeure du romantisme britannique, et son travail continue d'être une source d'inspiration pour les artistes qui explorent des thèmes similaires dans leurs œuvres.

Parmi les expositions importantes consacrées à Samuel Palmer, on peut citer celle de 1926 au Victoria and Albert Museum, qui a marqué le début de sa redécouverte. En 2005, le British Museum, en collaboration avec le Metropolitan Museum of Art, a organisé une rétrospective majeure qui a permis de présenter l'ensemble de sa carrière et d'explorer son impact sur le romantisme et le paysage britannique. D'autres expositions notables ont eu lieu dans des galeries prestigieuses comme la Tate Gallery et le Fitzwilliam Museum, où ses aquarelles et gravures ont été mises en valeur. Ces expositions ont jeté un nouvel éclairage sur son art et son héritage, contribuant à sa réévaluation dans l'histoire de l'art britannique.