Susan Rothenberg

Susan Rothenberg est née le 20 janvier 1945 à Buffalo, dans l'État de New York. Elle a grandi dans une famille où l'art n'était pas une vocation traditionnelle, mais elle a montré très tôt un intérêt pour la création artistique. Rothenberg poursuit ses études à l'université Cornell, où elle se spécialise dans l'art, et obtient son diplôme en 1967. Après une brève période à la Corcoran School of the Arts and Design à Washington, D.C., elle s'installe à New York à la fin des années 1960. C'est à cette époque qu'elle commence à explorer sa propre pratique artistique. Dans les années 1970, elle connaît un succès prometteur avec ses portraits de chevaux, des œuvres qui la hissent rapidement au rang des artistes contemporains notables. En 1990, elle fait le choix de quitter New York pour s'installer au Nouveau-Mexique avec son mari, l'artiste Bruce Nauman, où elle continue à peindre jusqu'à sa disparition le 18 mai 2020. Son œuvre est désormais reconnue et présente dans les grandes collections de musées aux États-Unis et ailleurs, incluant le Stedelijk Museum, le Metropolitan Museum of Art et le Hirshhorn Museum and Sculpture Garden.

L'œuvre de Susan Rothenberg est souvent associée au mouvement du new image, qui a émergé dans les années 1970. Ce mouvement se caractérise par une réintroduction de la figuration dans un contexte artistique largement dominé par l'abstraction. Rothenberg est particulièrement reconnue pour ses peintures de chevaux, souvent rendues dans un style minimaliste, où le geste de la peinture est tout aussi important que l'image elle-même. Ses compositions présentent des formes puissantes et des couleurs saisissantes, qui témoignent à la fois d'une grande expressivité et d'une économie de moyens. Elle utilise fréquemment des techniques de superposition des couleurs, créant de la profondeur et des textures qui rendent hommage à la physicalité de la peinture. Par ailleurs, Rothenberg s’intéresse également à des thèmes liés à l'identité et à l'émotion humaine, qu'elle explore à travers des figures humaines ou animales, capturant des moments de solitude et de puissance. Ses œuvres sont considérées comme des réflexions sur l'expérience humaine, souvent marquées par une sensibilité à la vulnérabilité et une quête d'authenticité.

Susan Rothenberg a eu un impact significatif sur l'art contemporain, en particulier dans les domaines de la peinture figurative. Elle a ouvert la voie à une génération d'artistes qui cherchent à réconcilier l'abstraction avec la figuration. Sa capacité à équilibrer le geste émotionnel avec une maîtrise technique a influencé de nombreux artistes, faisant d'elle une figure emblématique dans les discussions sur l'évolution de la peinture contemporaine. En 1980, elle a été la première artiste femme à représenter les États-Unis à la Biennale de Venise, un événement marquant qui a contribué à solidifier sa place dans l'histoire de l'art. Rothenberg a également reçu plusieurs distinctions, telles que la Bourse Guggenheim en 1980 et le Prix Schock d'art visuel en 2003, qui témoignent de la reconnaissance de son œuvre par ses pairs et les institutions artistiques. Son héritage perdure non seulement à travers ses œuvres, mais également au travers des enseignements et des inspirations qu'elle a offerts à d'autres artistes, immédiatement et à long terme.

La carrière de Susan Rothenberg a été ponctuée par de nombreuses expositions importantes, tant individuelles que collectives. En 1976, elle présente ses œuvres à la Willard Gallery, un événement qui marque le début de sa reconnaissance sur la scène artistique new-yorkaise. Par la suite, elle participe à plusieurs expositions à cette même galerie en 1977, 1979 et 1981. Son travail est également exposé au Whitney Museum de New York en 1978, ce qui représente un tournant décisif pour sa carrière. En 1980, elle fait sensation au Pavillon international de la Biennale de Venise, contribuant à faire d'elle l'une des artistes américaines les plus reconnues sur la scène internationale. Outre ces événements, elle fait l'objet d'une exposition à la galerie Daniel Templon à Paris, renforçant sa présence sur le marché européen de l'art. Sa dernière exposition individuelle a eu lieu en 2020 à la galerie Sperone Westwater à Manhattan, où son travail a été célébré peu avant sa mort. Ses œuvres continuent d'être présentées dans des expositions collectives à travers le monde, témoignant de son statut durable en tant que figure majeure de l'art contemporain.