Turi Simeti

Turi Simeti est né le 5 août 1929 à Alcamo, une ville située dans la province de Trapani en Sicile, Italie. Son parcours artistique débute après son déménagement à Rome en 1958, où il intègre l'atelier du renommé artiste Alberto Burri. Si ses débuts sont marqués par une inspiration des matériaux brûlés et déstructurés de Burri, Simeti évolue rapidement vers une approche plus introspective et minimaliste. Dans les années 1960, il se joint activement au mouvement spatialiste et participe à des expositions clés comme Nouvelle Tendance 3 et ZERO Avant-garde, où il établit des connexions avec des figures influentes comme Lucio Fontana. Au fil des décennies, ses œuvres sont exposées dans de nombreux pays, notamment au Brésil, où il se rend souvent dans les années 1980 et 1990. Il y expose des œuvres au Paço Imperial à Rio de Janeiro en 1994. Simeti est reconnu pour son utilisation distinctive de la couleur blanche, ainsi que pour la prépondérance de la forme ovale dans ses compositions. Son travail a connu de nombreuses rétrospectives significatives, et son influence a perduré au-delà de sa mort, le 16 mars 2021 à Milan, laissant un héritage marquant dans l'art contemporain.

L'œuvre de Turi Simeti se caractérise par une approche minimaliste, mettant l'accent sur la monochromie et la géométrie pure. Il privilégie essentiellement la couleur blanche, utilisant des nuances subtiles pour créer une atmosphère de silence et d'apaisement. La forme ovale devient son emblème, où chaque toile devient un espace de modulation lumineuse. Ces ovales sont souvent créés par des techniques qui permettent le jeu entre ombre et lumière, transformant ainsi la perception de la toile selon l'angle de vue et la luminosité ambiante. Son travail évoque un dialogue profond entre l'œuvre et le spectateur, poussant ce dernier à interagir avec les variations de lumière sur la surface peinte. Simeti explore également l'espace, en rendant compte de la dimension corporelle et de la relation de l'art avec son environnement. Au-delà des peintures, il engage son approche minimaliste dans des installations et des performances, cherchant à redéfinir les frontières entre divers médiums artistiques. L'innovation dans son travail réside dans cette capacité à transmettre des émotions par des compositions apparemment simples, mais dont la profondeur est à la fois énigmatique et sereine.

L'impact de Turi Simeti sur l'art contemporain est considérable. Il a contribué à faire évoluer le dialogue sur le minimalisme et la peinture monochrome en Italie et au-delà. En inscrivant ses œuvres dans une tradition d'abstraction chantant l'harmonie et la lumière, il a ouvert la voie à d'autres artistes qui cherchent à explorer la relation entre l'espace, la couleur, et le temps. Son emploi de la forme ovale comme motif récurrent et principal l’a établi comme un créateur unique dans un paysage artistique souvent saturé de styles différenciés. En tant qu'artiste du mouvement spatialiste, il a également renforcé l'importance de l'espace dans l'art, plaçant le spectateur dans une dynamique d'expérience directe. Les œuvres de Simeti se trouvent aujourd'hui dans des collections prestigieuses à travers le monde, ce qui témoigne de sa reconnaissance internationale. Son influence s'étend également à la nouvelle génération d'artistes qui poursuivent et revisitent les idées de formes géométriques, de silence visuel et d'impact minimaliste dans leur propre travail. En ce sens, l'héritage de Turi Simeti est indéniablement lié à une exploration continue des capacités de l’art à transcender la surface pour éveiller la conscience et la perception.

Parmi les expositions les plus significatives de Turi Simeti, on note sa première exposition personnelle à la Galerie Il Chiodo à Palerme en 1966, suivi par plusieurs présentations en Europe, dont la Galerie M à Bochum en 1971 et la Galerie Bettina à Zurich la même année. Il se distingue également en ayant sa place à la Galerie Il Milione à Milan en 1976 et à la Galerie Vismara à Milan en 1989. Au cours des années, il se concentre davantage sur les rétrospectives de son œuvre, comme celle au Museo Civico de Gibellina en 1991, et plus tard, au Civica Galleria d’Arte Moderna à Gallarate en 2001. Les années 2010 voient une floraison de collaborations avec des galeries de renom telles que Galerie Salvatore + Caroline Ala à Milan en 2010, et la Mayor Gallery à Londres en 2012. En 2014, sa première exposition à la Galerie Tornabuoni à Paris, ainsi que sa participation à la Galerie Almine Rech à Bruxelles par la suite, lui ont permis de toucher un public international d’amateurs d’art et de collectors. Les institutions qui exposent ses œuvres comprennent le Museo d'arte contemporanea di Alcamo, la Galleria Civica à Turin, et le Museum Pfalzgalerie à Kaiserslautern. Ses œuvres continuent d'être observées et célébrées par des académiciens et des passionnés d'art, renforçant sa place dans l'histoire de l'art moderne.