Utagawa Toyokuni II

Utagawa Toyokuni II, également connu sous le nom de Toyoshige, est né en 1777 à Edo, l'actuelle Tokyo. Fils adopté et gendre du célèbre artiste d'ukiyo-e Utagawa Toyokuni, Toyokuni II a été formé avec rigueur dans l'art de l'estampe et est devenu un membre éminent de l'école Utagawa. Son parcours artistique a été marqué par une respectueuse émulation de son maître. Bien qu'il ait utilisé le nom de Toyoshige jusqu'en 1826, l'année suivant la mort de Toyokuni I, il a ensuite signé ses œuvres comme Toyokuni II, ce qui a conduit à des rivalités avec d'autres artistes, notamment Kunisada, un autre élève de Toyokuni I, qui a également revendiqué le nom de Toyokuni. La carrière de Toyokuni II s'est étendue sur plusieurs décennies, marquées par diverses contributions à l'ukiyo-e, y compris des portraits de kabuki, des paysages, et des représentations de belles femmes (bijin-ga). Il est décédé en 1835, laissant derrière lui une œuvre robuste qui a résisté à l'épreuve du temps.

Les œuvres de Toyokuni II se distinguent par leur attention au détail, à la composition dynamique et à l'expression des émotions. Il a su allier des éléments traditionnels des estampes japonaises avec des innovations personnelles, rendant ses tableaux captivants et vibrants. Toyokuni II a été un maître dans le genre du yakusha-e, représentant des acteurs de kabuki avec une grande finesse, leur conférant une forte présence et un grand charisme. Ses estampes sur bois affichent également une forte palette de couleurs qui capturent la mode et les styles de son temps, accordant une importance particulière aux textiles et aux motifs. Les concepts de beauté et d'esthétique, si fondamentaux dans l'ukiyo-e, sont illustrés par ses portraits de courtisanes et de belles femmes. La signature de Toyokuni II, notamment l'utilisation du kanji toyo en forme de calice, est un élément distinctif qui aide à identifier ses œuvres parmi d'autres artistes de la période. Ses paysages, bien que moins connus, traduisent également une appréciation pour la nature et le cadre, en intégrant des éléments de la culture japonaise dans ses images.

L'impact de Toyokuni II sur le monde de l'ukiyo-e s'est avéré significatif, tant pour son époque que pour les générations suivant sa mort. Sa transition de Toyoshige à Toyokuni II illustre le cheminement complexe et parfois concurrentiel de l'artiste dans le monde très compétitif de l'estampe. Malgré cela, Toyokuni II a su se forger une réputation qui l'a établi comme l'un des artistes majeurs de l'époque d'Edo. Ses œuvres continuent d'inspirer et d'intéresser les collectionneurs d'art, historiens, et amateurs. Leurs prix ont monté en flèche sur les marchés des enchères internationales, et certains de ses travaux se trouvent exposés dans des musées de renom à travers le monde. L'évolution de son style et son introduction à une nouvelle manière de percevoir la beauté dans l'art, en combinant représentation réaliste et préceptes esthétiques, ont pavé la voie à ce que l'ukiyo-e serait devenu au cours des décennies suivantes. En tant que l'un des premiers à établir un lien entre la performance théâtrale et l'art visuel, Toyokuni II a également été une influence pour des artistes contemporains dans ces genres.

Tout au long de sa carrière artistique, les œuvres de Toyokuni II ont été présentées dans plusieurs expositions notables. Par exemple, ses estampes faisaient partie de la célèbre exposition d'art ukiyo-e organisée par le musée de Tokyo dans les années 1970, mettant en avant sa contribution à la série des portraits de kabuki. De plus, les expositions des estampes japonaises classiques au Metropolitan Museum of Art de New York et au British Museum ont également inclus certains de ses travaux, comme des portraits d'acteurs et des représentations de courtisanes. La popularité croissante du mouvement ukiyo-e à l'étranger, en particulier dans les milieux artistiques occidentaux, a aidé à faire connaître Toyokuni II au-delà des frontières du Japon. Ces expositions, qui mettent souvent l'accent sur les interactions interculturelles entre l'art japonais et d'autres formes d'art, ont accru l'intérêt pour ses œuvres et ont contribué à leur préservation et à leur étude continue.