Willy Schlobach

Willy Schlobach est né le 27 août 1864 à Bruxelles, dans une famille d'origine allemande impliquée dans la viticulture. Ses parents géraient une entreprise à La Hulpe, où Willy a passé une partie de son enfance, développant un attaches forte aux paysages et à la nature qui l'entouraient. Ce cadre rural inspirera beaucoup de son travail futur. Il a fréquenté l'académie royale des beaux-arts de Bruxelles où il a été formé aux côtés de Rodolphe Wytsman et Théo van Rysselberghe, deux figures importantes du mouvement impressionniste belge. En 1883, il deviendra un membre fondateur du groupe Les Vingt, une société artistique avant-gardiste qui visait à promouvoir des artistes talentueux dans l'atmosphère innovante de la fin du XIXe siècle. L'influence de Turner sur son style à partir de 1884 l'a amené vers des touches impressionnistes, utilisant des couleurs pures et des effets de lumière. Un voyage à Londres en 1887 lui a fait découvrir l'œuvre de Whistler, augmentant son intérêt pour l'esthétique japonaise et les paysages. Son exposition au Salon des XX avec une série de gouaches intitulée 'Hantises' illustrera son engagement dans l'art moderne, abordant des thèmes comme la mélancolie et le romantisme. Avec le temps, son style a évolué, intégrant des éléments préraphaélites et symbolistes. En plus de ses activités artistiques, Schlobach a expérimenté diverses styles et émotions à travers ses œuvres, s'installant plus tard à Rhode-Saint-Genèse puis en Allemagne, où sa production artistique devint moins connue et se trouva dans l'ombre des mouvements artistiques plus dominants. Il est mort le 29 janvier 1951 à Nonnenhorn, laissant derrière lui une œuvre variée qui demeure relativement méconnue mais précieuse pour l'histoire de l'art belge.

Willy Schlobach est principalement reconnu pour ses paysages, marines et scènes côtières qui capturent l'essence du littoral belge. Son approche s'inscrit dans le courant impressionniste, caractérisée par des touches légères et éclatantes de couleur, et un souci du rendu de la lumière naturelle. Ses œuvres sont souvent marquées par une utilisation délicate de la couleur, cherchant à refléter la beauté éphémère de ses sujets. L'influence de Turner se fait sentir dans sa façon de jouer avec la lumière et l'atmosphère, créant des compositions quasi éthérées. Schlobach a souvent utilisé des formats variés, allant de gouaches à des toiles plus grandes, ce qui lui a permis d'exprimer sa fluidité et sa compréhension de l'improvisation à l'instant présent. En intégrant des éléments de l'art japonais, il a également exploré des formes stylisées, marquant son intérêt pour des représentations plus abstraites de la nature. Son attrait pour le symbolisme, notamment à partir des années 1900, se traduit par des œuvres chargées d'émotion et de sens, se rapprochant des thèmes de la mélancolie et de l'introspection. En somme, Schlobach représente un pont entre l'impressionnisme et des mouvements artistiques plus modernes, avec une signature propre qui mérite d'être redécouverte.

L'impact de Willy Schlobach sur l'art belge, bien que moins reconnu, est néanmoins significatif. En tant que membre fondateur de Les Vingt, il a joué un rôle clef dans l'évolution de l'art moderne en Belgique, contribuant à une plateforme qui a soutenu de nombreux artistes émergents. Ses œuvres, tout en intégrant des éléments impressionnistes esthétiquement plaisants, témoignent d'une recherche plus profonde de sens et d'émotion, une caractéristique qui préfigure des mouvements artistiques ultérieurs. Son voyage et ses séjours à l'étranger, notamment à Londres, ont enrichi sa pratique, apportant une influence internationale à une scène artistique belge en pleine effervescence. Bien que sa carrière en Allemagne ait conduit à une certaine obscurité, son héritage persiste dans les collections où ses œuvres continuent d'être exposées. La redécouverte de son travail et les études récentes sur sa vie et son art soulignent l'importance de cette figure qui, à travers son style singulier et ses explorations thématiques, nourrit la compréhension des mouvements artistiques de son époque.

Le parcours d'exposition de Willy Schlobach a débuté au Salon des XX où il a présenté 'Hantises', une série de gouaches qui lui ont permis de se faire connaître au sein du milieu artistique belge. Au fil des années, Schlobach a continué à être exposé dans des salons et galeries à travers la Belgique, mettant en avant sa contribution unique à l’impressionnisme et au symbolisme. Il a également exposé à diverses expositions, dont le Salon des artistes français et au sein des collections privées et publiques en Belgique et en Allemagne, bien que ces dernières aient été moins visibles. En 1902, par exemple, il participe à un collectif d'exposants symbolistes, où il partage la scène avec des figures contemporaines de renom. Malgré sa descente dans l'ombre sur le plan artistique, des rétrospectives et des expositions dédiées se sont progressivement vues réorganisées pour honorer son œuvre dans la seconde moitié du XXe siècle et dans le début du XXIe siècle, témoignant de l'intérêt croissant des chercheurs et des institutions pour la redécouverte de ses contributions artistiques.