Xavier Mellery

Xavier Mellery est né le 9 août 1845 à Laeken, un quartier de Bruxelles, dans une famille où se mêlent des racines flamandes et wallonnes. Dès son jeune âge, il montre un intérêt pour l'art et s'inscrit à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, où il étudie sous la tutelle de Jean-François Portaels de 1860 à 1867. Son parcours académique lui permet d'affiner son talent, et en 1870, il remporte le prestigieux prix de Rome belge, distinction qui lui ouvre les portes de la reconnaissance artistique. Tout au long de sa carrière, Mellery se distingue par son intégrité artistique et saisit plusieurs opportunités pour contribuer à l'art public à Bruxelles, notamment en réalisant les cartons pour les quarante-huit statues des métiers bruxellois installées au square du Petit Sablon. Sa participation aux Salons annuels du Groupe des Vingt, un cercle artistique avant-gardiste fondé à Bruxelles, lui permet d’interagir avec d'autres artistes et d'élargir son horizon créatif. En 1887, il est chargé par le gouvernement belge d'évaluer la faisabilité d'une frise en sgraffite pour le grand hall des Musées royaux des beaux-arts. Bien que Mellery rejette l'idée, sa recherche sur la technique contribue à son institutionalisation à Bruxelles vers 1890. La mort de l'artiste survenue le 4 février 1921 à Laeken, laisse un héritage qui, bien que moins connu, mérite d'être exploré et célébré par les amateurs d'art. Il repose au cimetière de Laeken, à proximité de son élève, Fernand Khnopff, une autre figure emblématique de l'art belge.

Xavier Mellery se rattache au mouvement symboliste, une tendance artistique qui se concentre sur l’expression de sentiments et d’idées profondes à travers des symboles et des métaphores visuelles. Sa production artistique se caractérise par une attention particulière à la lumière et à l'atmosphère, éléments qui jouent un rôle fondamental dans la narration visuelle de ses œuvres. Les thèmes de la nature, du temps, et des idées abstraites sont souvent présents. Par exemple, dans son œuvre 'La ronde des heures', il explore la notion du temps qui passe à travers des formes poétiques et évocatrices. Mellery maîtrise également la technique du sgraffite, une méthode de décoration utilisant des couches de plâtres ou de peintures qui laissent apparaître des motifs en jouant sur la couleur et la texture. Ses contributions publiques, comme les statues des métiers bruxellois, illustrent son habileté à fusionner l'Esthétique et l'Art appliqué. Les couleurs choisies par Mellery sont souvent douces et nuancées, confortant une atmosphère rêveuse, propre à l'imaginaire symboliste. Son œuvre est également marquée par une certaine mélancolie et réflexion, invitant le spectateur à une contemplation introspective.

L’impact de Xavier Mellery sur l’art belge se fait sentir à travers sa contribution à la promotion du symbolisme, mouvement qui engendra un vif intérêt pour la spiritualité et les émotions sincères dans l’art. Malgré un certain flou autour de sa notoriété actuelle, son héritage se poursuit par l’immense respect qu’il suscite auprès des artistes contemporains et des chercheurs. Ses créations ornent de nombreux musées belges, témoignant de son importance dans le paysage artistique local. De plus, sa participation et son engagement avec des cercles artistiques comme Les XX a non seulement renforcé son réseau, mais aussi permis au symbolisme de se diffuser en Belgique et au-delà. L’intérêt accru pour son travail ces dernières décennies souligne l’opportunité de revisiter son art dans le cadre de la culture belge. Son approche du sgraffite influence encore les artistes qui cherchent à marier l'art mural à l'architecture et à l'urbanisme contemporain. Enfin, le fait qu'il ait été l'enseignant de plusieurs futurs artistes, dont Fernand Khnopff, mal caractérise également son rôle en tant que mentor et influence dans la formation de la nouvelle génération d'artistes belges.

Les œuvres de Xavier Mellery ont été exposées dans plusieurs institutions majeures à travers la Belgique. Au cours de sa carrière, il a participé aux Salons du Groupe des Vingt, où sa production symboliste était mise en valeur. Ses contributions murales et ses œuvres de petit format ont souvent trouvé leur place au Musée royal des beaux-arts de Belgique à Bruxelles ainsi qu'au Musée des Beaux-Arts d'Anvers. Ces institutions sont parvenues à reconnaître l'importance de son œuvre, et les expositions rétrospectives qu'elles ont organisées ont permis aux nouvelles générations de découvrir son travail. Les musées d'art wallon, notamment à Liège, présentent également certaines de ses pièces marquantes, permettant ainsi une redécouverte continue de l'art de Mellery. En 2010, une exposition consacrée aux artistes symbolistes belges a mis en lumière Mellery parmi d'autres figures clés comme Léon Spilliaert, favorisant un regain d'intérêt pour son œuvre et le plaçant dans le contexte plus large du symbolisme européen. De telles expositions jouent un rôle crucial dans le rétablissement de son statut d'artiste belge incontournable et contribue au dialogue artistique autour de son héritage.