Xu Beihong

Xu Beihong, né le 19 juillet 1895 à Yixing dans la province du Jiangsu, est considéré comme l'un des peintres les plus influents de la Chine du XXe siècle. Fils d'un portraitiste reconnu, Xu Dazhang, il commence à s'intéresser aux arts dès son plus jeune âge, se formant notamment au lavis chinois, à la calligraphie et à la gravure. En 1912, il part pour Shanghai afin d'étudier la peinture occidentale et la langue française. Sa quête de connaissances le mène ensuite à Tokyo en 1917, où il approfondit son apprentissage. À partir de 1919, il s'installe à Paris, étudiant à l'École nationale supérieure des beaux-arts, où il est fortement influencé par les techniques occidentales, tout en cherchant à fusionner ces méthodes avec la tradition picturale chinoise. De retour en Chine en 1927, il devient enseignant dans plusieurs institutions, notamment à l'Université de Nanjing, tout en continuant de peindre et d'exposer. Son travail se distingue par ses représentations souvent symboliques des chevaux, un sujet qui lui est cher. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il parcourt l'Asie du Sud-Est, organisant des expositions pour soutenir la population chinoise. Après la révolution de 1949, Xu Beihong devient président de l'Académie centrale des beaux-arts de Pékin et continue d'avoir une influence majeure sur le développement de l'art en Chine. Il meurt d'une crise cardiaque le 26 septembre 1953 à Pékin, laissant derrière lui un héritage artistique considérable. Son domicile à Pékin a été transformé en musée commémoratif dédié à sa mémoire.

L'œuvre de Xu Beihong se caractérise par une synthèse des techniques occidentales et des traditions chinoises. Il est particulièrement reconnu pour ses peintures de chevaux, qu'il représente avec une grande expressivité et un souci du détail qui traduit la force et la beauté de ces animaux. Utilisant principalement l'encre et la peinture à l'huile, Xu parvient à créer des images dynamiques qui évoquent à la fois la majesté et l'esprit libre des chevaux, leur conférant souvent une valeur symbolique liée à l'identité nationale et à l'idée de persévérance. Xu Beihong mêle également des éléments de réalisme à des sujets traditionnels chinois, établissant un dialogue entre l'innovation et la tradition. Son approche pédagogique et son influence sur ses étudiants ont également participé à la formation d'une nouvelle génération d'artistes chinois qui ont cherché à moderniser l'art traditionnel chinois tout en respectant ses racines.

Xu Beihong a eu un impact considérable sur la scène artistique chinoise au XXe siècle. En tant que fervent promoteur du Mouvement pour la nouvelle culture, il a incité ses contemporains à renouveler l'art en Chine en intégrant des éléments occidentaux tout en préservant la richesse des traditions chinoises. Ses efforts pour organiser des expositions internationales ont également permis de faire connaître l'art chinois moderne à l'étranger. Xu Beihong a eu une influence durable sur des générations d'artistes, inspirant ceux qui ont cherché à allier l'innovation à la tradition. Même après sa mort, son travail continue d'être célébré et étudié, notamment à travers des musées et des expositions qui portent son nom. Xu Beihong est souvent cité comme une figure clé dans la transition de l'art chinois traditionnel à une forme plus moderne, pavant la voie à l'art contemporain en Chine.

Les expositions de Xu Beihong ont joué un rôle crucial dans sa carrière et dans la promotion de l'art chinois à l'étranger. En 1933, il organise une exposition de peinture contemporaine chinoise qui voyage à travers plusieurs pays européens, dont la France, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie et l'Union soviétique. Ces expositions marquent une étape importante dans la reconnaissance internationale de l'art chinois. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Xu se rend à Singapour et en Inde, où il organise des expositions dont les bénéfices sont reversés à des œuvres caritatives pour aider les populations chinoises touchées par la guerre. Après la fondation de la République populaire de Chine en 1949, il devient président de l'Académie centrale des beaux-arts de Pékin et participe à de nombreuses expositions nationales qui mettent en lumière l'art contemporain chinois. Son musée commémoratif à Pékin et celui de sa ville natale de Yixing continuent de présenter de nombreuses œuvres et documents relatifs à sa vie et à son travail, assurant ainsi la pérennité de son héritage artistique.