Jacqueline Lamba

Jacqueline Lamba est née le 17 novembre 1910 à Saint-Mandé, en France. Elle est la deuxième fille de José Lamba, ingénieur agronome, et de Jane Pinon. À l'âge de deux ans, sa famille déménage au Caire, où ils vivent jusqu'au tragique accident de la mort de son père en 1914. De retour en France, sa passion pour la peinture s'éveille. Elle fréquente le musée Galliera et s'inscrit à l'École de l'Union Centrale des Arts Décoratifs, où elle fait la connaissance de Dora Maar. En 1932-1933, elle se produit comme danseuse dans un ballet aquatique à Londres. Elle découvre le mouvement surréaliste grâce à son cousin, membre du groupe Le Grand Jeu, et s'introduit dans le cercle des surréalistes. Le 14 août 1934, elle épouse le poète et théoricien André Breton, et leur relation marquera profondément sa carrière, la rendant à la fois muse et créatrice surréaliste. Elle donne naissance à une fille, Aube, mais les tensions dans leur mariage conduisent à un divorce en 1942. Après avoir vécu en Amérique avec le peintre David Hare, elle revient en France en 1947, bien qu'elle continue de voyager régulièrement entre les deux continents. Dans les années qui suivent, Jacqueline se tourne vers des paysages plus figuratifs, en particulier ceux de Simiane-la-Rotonde, où elle s'établit en 1963. Jacqueline Lamba décède le 20 juillet 1993 à Rochecorbon, en Indre-et-Loire, laissant derrière elle un héritage artistique marqué par le surréalisme et une exploration renouvelée de la nature.

L'œuvre de Jacqueline Lamba est d'une grande diversité, jonglant entre la peinture, la décoration et l'illustration. Elle est surtout connue pour ses contributions au surréalisme, étant à la fois une artiste active dans le mouvement et une muse pour André Breton. Sa technique est marquée par des influences prismatiques et des formes organiques, souvent inspirées par la nature. Ses premiers travaux reflètent les notions surréalistes d'inconscient et d'imagination, mettant en avant des objets inanimés, des aquarelles mystérieuses et des décalcomanies. En revanche, sa production ultérieure, après son retour en France dans les années 1947, évolue vers des paysages figuratifs, avec une obsession pour les ciels et les couleurs vibrantes. Son travail à Simiane-la-Rotonde, où elle crée des œuvres grandioses en utilisant des techniques variées, est particulièrement remarquable. Sa palette devient alors plus lumineuse, se concentrant sur la représentation séduisante de la lumière et de la couleur. Le style de Lamba révèle une connexion intime avec son environnement, combinée à une influence surréaliste retentissante, accentuant la beauté du monde naturel à travers son interprétation originale.

L'impact de Jacqueline Lamba sur l'art surréaliste et la peinture moderne est significatif mais complexe, étant souvent en périphérie des récits dominants du surréalisme en raison de son association avec André Breton. Bien que son travail soit souvent éclipsé par celui de son mari, sa contribution à des expositions surréalistes majeures, tant en France qu'à l'étranger, témoigne de son importance dans le réseau surréaliste. En tant que femme artiste dans un mouvement largement dominé par des hommes, Lamba représente un exemple crucial de créativité féminine dans un contexte culturel où les femmes ont souvent été réduites à un rôle subalterne. Depuis la réévaluation de son œuvre à la fin du XXe siècle, Lamba est de plus en plus reconnue pour son individualité et son univers artistique distinct. Ses œuvres sont maintenant considérées comme des contributions importantes au dialogue surréaliste, tout en méritant leur propre place dans l'histoire de l'art moderne. Son héritage est préservé par sa fille, Aube Élléouët, qui continue de promouvoir son travail au sein du milieu artistique.

Jacqueline Lamba a participé à de nombreuses expositions marquantes tout au long de sa carrière. Parmi celles-ci, on trouve : Exposition d'Objets surréalistes à la galerie Charles Ratton en mai 1936, qui a consolidé son statut parmi les surréalistes contemporains. Son travail a été présenté à l'Exposition internationale du surréalisme à la galerie des Beaux-Arts à Paris en janvier 1938 et à l'exposition Fantastic Art, Dada and Surrealism au Museum of Modern Art à New York en décembre 1936. En 1947, elle prend part à la 8e exposition internationale du surréalisme à la galerie Maeght, un événement significatif pour les surréalistes à cette époque. Dans les années suivantes, son travail a été rétrospectivement célébré et exposé dans des expositions dédiées à l'art féminin surréaliste, mettant en lumière sa singularité comme artiste aux côtés d'autres femmes peintres influentes du mouvement. En 2008, une exposition intitulée Un peintre à Simiane. Jacqueline Lamba. 1910-1993 a eu lieu à La Maison de Brian à Simiane-la-Rotonde, mettant en valeur ses dernières créations et sa vie dans ce village pittoresque.