Kim Prisu

Kim Prisu, né Joaquim António Gonçalves Borregana le 15 novembre 1962 à Aldeia da Dona au Portugal, est un peintre portugais qui évolue principalement dans le milieu de l'art contemporain. En 1963, sa famille s'installe en France, où il passe sa jeunesse et effectue sa scolarité. Dès l'âge de 12 ans, il commence à se passionner pour la bande dessinée, une activité qui lui permet de développer son sens artistique intuitif. En 1977, sa découverte du milieu urbain parisien, imprégné de musique rock et de culture alternative, le conduit à réaliser ses propres affiches pour des groupes, utilisant des techniques telles que la sérigraphie et le pochoir. En 1979, il participe à sa première exposition collective grâce à son professeur de dessin, marquant ainsi son entrée dans le monde de l'art. En 1980, il co-fonde le groupe d'intervention artistique Les Explorateurs du gris, expérimente avec le collectif Nuklé-Art et s'engage dans diverses performances artistiques. Il est également actif pendant l'essor du street art en France dans les années 1980. En 1990, il réalise une fresque emblématique sur le mur de Berlin, suivie d'une rénovation de son œuvre en 2009. Au cours de sa carrière, Prisu a exposé dans plusieurs galeries renommées en France et au Portugal, et en 1996, il retourne vivre au Portugal où il enrichit encore son parcours artistique à travers divers mediums tels que la peinture, la sculpture, la vidéo et la performance.

L'œuvre de Kim Prisu se distingue par son mélange audacieux de l'art urbain, du graffiti, des idées contemporaines et de traditions artistiques. Son esthétique est marquée par une figuration libre qui juxtapose des éléments d'art numérique avec des références au street art des années 1980 et à la culture populaire. Prisu utilise une palette de couleurs vives et dynamiques qui évoque une sorte de 'Videomatik', créant ainsi un sentiment de mouvement et de fluidité dans ses œuvres. Les images qu'il présente sont souvent des patchworks, tissant ensemble des influences variées allant de la bande dessinée à des motifs abstraits. Son travail ne se limite pas à la toile ; il se manifeste également à travers des installations, des sculptures en fer, ainsi que des projets de mosaïque en azulejos qui intègrent des éléments de l'architecture portugaise. Prisu postule que l’art est un reflet du monde global en constante évolution, ce qui se ressent dans ses créations qui questionnent souvent la société contemporaine tout en restant accessible au grand public.

En tant que pionnier du mouvement de la nouvelle figuration, Kim Prisu a contribué à établir des ponts entre art traditionnel et contemporain, incluant des pratiques telles que la performance et l'art de rue dans son travail. Son engagement dans des mouvements artistiques collectifs et sa participation à des projets internationaux, comme sa fresque sur le mur de Berlin, incarnent une volonté de commenter et d'influencer le dialogue social à travers l'art. Prisu a également participé à des expositions collectives qui ont mis en lumière des artistes contemporains de divers horizons, intégrant ainsi des voix variées au sein de la scène artistique. Son retour au Portugal a nourri un échange culturel riche, contribuant à la valorisation des préoccupations contemporaines en matière d'art au sein de son pays d'origine. Par ses œuvres, Prisu a su convaincre un large public, de par sa capacité à marier humour, critique sociale, et esthétique visuelle, affirmant ainsi son rôle de figure notable et influente dans le paysage de l'art contemporain.

Au cours de sa carrière, Kim Prisu a réalisé de nombreuses expositions en France et au Portugal. Parmi les expositions notables, on peut citer sa première exposition collective à la Bourse du Travail de Saint-Denis en 1979, et sa contribution à des manifestations artistiques emblématiques comme la vente 'Les jeunes débarquent' sous la direction de Maître Binoche à Drouot en 1986. En 1990, son œuvre sur le mur de Berlin, à la East Side Gallery, reste un point de repère marquant de sa carrière, suivie en 2009 par sa rénovation pour célébrer les 20 ans de la chute du mur. D'autres lieux significatifs qui ont accueilli les œuvres de Prisu incluent la Galerie Anne Rouff, la galerie Sanguine, et le Centre Pompidou où il a présenté son travail dans le cadre d'expositions collectives. Au Portugal, il a exposé dans des galeries telles que le Paço da Cultura et le Musée de Famalicão, mettant en avant son héritage culturel tout en continuant à explorer de nouvelles avenues artistiques. Sa participation à des biennales comme la Biennale de Coruche et la Biennale de l'Avante témoigne également de son engagement à maintenir une présence active et dynamique sur la scène artistique contemporaine.