Moïse Kisling

Moïse Kisling est né le 22 janvier 1891 à Cracovie, en Pologne. Issu d'une famille modeste, il commence ses études à l'École des Beaux-Arts de Cracovie, où il est influencé par son professeur, Józef Pankiewicz. En 1910, à l'âge de 19 ans, il déménage à Paris et découvre la vie artistique des quartiers de Montmartre et Montparnasse, se liant rapidement avec des figures emblématiques telles qu'Amedeo Modigliani, Georges Braque et Max Jacob. Au cours de la Première Guerre mondiale, Kisling s'engage dans la Légion étrangère, où il est blessé, ce qui lui permet d'obtenir la citoyenneté française. Il commence alors à se faire un nom, exposant dans des galeries parisiennes et à l'étranger. Après la guerre, Kisling connaît une reconnaissance accrue grâce à sa première exposition à la galerie Druet en 1919. Il s'illustre par des portraits, des nus féminins et des paysages, développant un style qui évolue vers le figuratif dans les années 1920. En raison des persécutions antisémites pendant la Seconde Guerre mondiale, il fuit vers Lisbonne, puis New York, où son travail attire l'attention. Kisling retourne en France après la guerre, s'établissant à Sanary-sur-Mer, où il continue à peindre jusqu'à sa mort le 29 avril 1953. Sa dernière exposition se tient à Cagnes-sur-Mer peu avant son décès, et il est enterré au cimetière de la Guicharde de Sanary-sur-Mer.

L'œuvre de Moïse Kisling est caractérisée par une riche diversité de styles et d'influences, oscillant entre les tendances du cubisme et un retour à la figuration. Ses premières œuvres montrent une forte influence de Paul Cézanne et des artistes cubistes, mais il évolue rapidement vers une approche plus expressive et colorée. Kisling est surtout apprécié pour ses portraits et ses nus féminins, où il capture la sensualité et l'émotion à travers des palettes vives et une touche libre. Son travail est un hommage aux grands maîtres de la peinture classique, en particulier à l'art italien et flamand. Chaque toile dénote sa capacité à synthétiser des inspirations variées en une signature unique, marquée par une émotion palpable. Kisling maintient également un lien fort avec ses sujets, souvent des amis ou des membres de sa famille, en les représentant de manière affectueuse, ce qui se traduit par une présence vibrante dans ses œuvres. Son tableau 'Kiki de Montparnasse' est emblématique de cette connexion, mettant en lumière sa fascination pour le modèle et la réalité sociale de l'époque. Dans l'ensemble, son travail illustre une recherche constante d'expression personnelle au sein de la tradition picturale.

Moïse Kisling a eu un impact significatif sur l'art du XXe siècle, en particulier au sein de l'École de Paris. Son interaction avec des figures marquantes telles qu'Amedeo Modigliani a enrichi le dialogue artistique de l'époque, et Kisling est souvent considéré comme un pont entre les différentes écoles de peinture moderne. En étant à la fois un créateur et un animateur de la vie artistique, son atelier devient un lieu de convergence pour les artistes, ce qui contribue à sa renommée. Reconnu de son vivant, il a reçu plusieurs distinctions, notamment le titre d'officier de la Légion d'honneur en 1950 pour son apport à l'art. Son travail continue d'influencer les générations actuelles d'artistes, et ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections publiques à travers le monde, des États-Unis à l'Europe. En résidant à Sanary-sur-Mer, il a également contribué à faire de cette région un centre de création artistique, touchant ainsi à la fois la tradition et la modernité. La redécouverte de son œuvre dans les années récentes, notamment à travers des expositions rétrospectives, témoigne de la pertinence continue de son art et de son importance dans le récit de l'art moderne.

Moïse Kisling a été exposé dans de nombreuses galeries à travers le monde tout au long de sa carrière. Sa première exposition majeure a eu lieu en 1919 à la galerie Druet, marquant le début de sa reconnaissance dans le milieu artistique. À partir de ce moment, il participe régulièrement aux salons parisiens, comme le Salon d'Automne et le Salon des Independants. En 1934, il est invité à exposer aux côtés d'autres artistes renommés à la galerie Jean Pascaud, présentant ses œuvres aux critiques et au public. Après la Seconde Guerre mondiale, plusieurs expositions en France et aux États-Unis soulignent son succès international, y compris des expositions à la Whitney Museum de New York. En 1953, peu avant sa mort, une exposition au Musée du Vieux Marseille lui permet de montrer ses dernières œuvres. Des rétrospectives ont été organisées dans les années suivantes, dont l'exposition 'Moïse Kisling' au Musée de Lodève en 2008, et 'Kisling, Grande Figure de l'École de Paris' au Tokyo Metropolitan Teien Art Museum en 2019, témoignant de l'intérêt persistant pour son travail.