Constantin Somov

Constantin Andreïevitch Somov est né le 30 novembre 1867 à Saint-Pétersbourg, dans une famille marquée par l'histoire de l'art. Son père, Andrej Ivanovič Somov, était un historien de l'art et conservateur au musée de l'Ermitage, ce qui a certainement influencé la vocation artistique de son fils. Somov montre un intérêt précoce pour la peinture, en particulier pour la musique et l'art du XVIIIe siècle. Entre 1888 et 1897, il poursuit des études à l'Académie impériale des beaux-arts de Saint-Pétersbourg, fréquentant l'atelier d'Ilia Répine, où il se lie d'amitié avec des artistes renommés tels qu'Igor Grabar, Philippe Maliavine et Anna Ostroumova-Lebedeva. Sa découverte et son admiration pour l'art rococo, notamment à travers les œuvres de Fragonard et de Watteau, influencent profondément son style. En 1897, il se rend à Paris avec des compatriotes comme Alexandre Benois, Serge Diaghilev et Léon Bakst, où il étudie également à l'Académie Colarossi. Somov s'illustre dans des illustrations pour la revue Mir Iskousstva, qu'il co-fonde avec ses camarades en 1899. Au cours des années 1910, il illustre les œuvres du poète Alexandre Blok et participe à de nombreuses expos, notamment au Salon d'automne de Paris en 1906. En 1913, il est élu membre de l'Académie impériale et, en 1918, il devient professeur à l'École des beaux-arts de Pétersbourg. En 1923, il émigre d'abord aux États-Unis, mais trouve rapidement ce pays incompatible avec sa vision artistique et s'établit à Paris où il continue de créer jusqu'à sa mort le 6 mai 1939. À sa mort, il est enterré au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois. Au début du 21e siècle, l'intérêt pour son œuvre connaît un renouveau, atteignant des sommets lors des ventes aux enchères, signalant un regain d'intérêt pour son travail et son héritage.

L'œuvre de Constantin Somov est ancrée dans le mouvement symboliste et illustre une esthétique raffinée, souvent influencée par le rococo et le baroque. Somov utilise une palette de couleurs délicates et lumineuses, ainsi que des compositions élégantes qui évoquent une atmosphère de rêve. Il se distingue par son habileté à peindre des portraits, des scènes de la commedia dell'arte, et des paysages, souvent marqués par une mélancolie qui lui est propre. L'utilisation de la gouache, un médium qu'il affectionne, lui permet de créer des textures riches et des effets de lumière fascinants. Ses portraits, tels que celui d'Alexandre Blok, illustrent non seulement la ressemblance physique, mais aussi le caractère psychologique de ses sujets, capturant l'âme et l'essence de ces figures artistiques. En tant qu'illustrateur, il réussit également à marier texte et image, offrant des créations qui enrichissent les œuvres littéraires qu'il accompagne, rendant ainsi hommage à des écrivains comme Pouchkine. La diversité de son travail — passant de la peinture à l'illustration, de la gouache à l'aquarelle — témoigne de son talent d'artiste complet et de sa capacité à naviguer entre différents genres artistiques sans perdre son identité.

L'impact de Constantin Somov sur l'art russe est indéniable. En tant que figure clave du symbolisme russe et lien entre la tradition artistique de la Russie et les influences occidentales, son œuvre continue d'inspirer les artistes contemporains. Son style unique et sa vision artistique ont contribué à façonner l'image de l'art russe au XXe siècle. Après sa mort, son travail a été redécouvert par de nouvelles générations d'artistes, les critiques louant sa capacité à traiter des thèmes de l'éphémère et du sublime. Les ventes record de ses œuvres sur le marché de l'art, notamment lors de ventes aux enchères chez Christie's, témoignent d'un intérêt croissant pour son travail, augmentant sans cesse la valeur de ses tableaux. La résurgence de son œuvre sur la scène internationale renforce la valeur de son héritage culturel, ancrant son nom aux côtés d'autres grands noms de l'art russe. Le regard porté sur Somov a également évolué, le positionnant comme l'un des précurseurs de la modernité qui a su balayer les frontières entre le passé et le présent dans son art. Ses expérimentations visuelles et son exploration des émotions et de la psychologie humaine continuent d'enrichir le discours sur l'art et d'inspirer ceux qui cherchent à comprendre les récits complexes de l'expérience humaine à travers le prisme artistique.

Les expositions marquantes de Constantin Somov se concentrent principalement dans les années 1900 à 1920, une époque où il est en pleine ascension dans le monde de l'art. Il participe au Salon d'automne à Paris en 1906, où il reçoit des éloges pour ses œuvres. Une première monographie lui est consacrée en Allemagne en 1907. En 1913, son statut est consolidé lorsqu'il est nommé membre de l'Académie impériale, attestant de sa reconnaissance dans les cercles artistiques. Après son émigration à Paris, il expose continuellement, utilisant sa nouvelle vie pour maintenir et développer ses relations avec d'autres artistes européens. Malgré les chaos des années 1920, il continue d'exposer ses travaux dans de petites galeries, remportant l'admiration des européens amateurs d'art. Le catalogue raisonné de ses œuvres a été re-évalué récemment, amenant à une meilleure compréhension de son héritage. Au XXIe siècle, ses œuvres sont régulièrement présentes dans des galeries et des musées prestigieux, et ses contributions au symbolisme russe et à l'histoire de l'art international sont reconnues à travers divers événements commémoratifs et rétrospectifs. Parallèlement, son nom et sa réputation continuent de croître sur le marché de l'art, attirant une attention accrue lors de ventes aux enchères, mettant en lumière l'importance historique de ses œuvres.