Marjorie Strider

Marjorie Virginia Strider est née le 26 janvier 1931 à Guthrie, dans l'Oklahoma, et elle est décédée le 27 août 2014 à Saugerties, New York. Elle a grandi dans un environnement qui n'était pas particulièrement artistique, mais a développé son intérêt pour l'art dès son plus jeune âge. Elle a étudié au Kansas City Art Institute, où elle a été formée aux techniques traditionnelles de la peinture, mais elle a également commencé à explorer des formes d'expression plus innovantes. En déménageant à New York au début des années 1960, elle s'est intégrée dans la scène artistique vibrante de l'époque, qui incluait des artistes influents tels que Claes Oldenburg et Andy Warhol. Strider est surtout connue pour ses œuvres audacieuses qui jouent avec les stéréotypes de genre, la culture populaire et le corps féminin. Ses peintures en trois dimensions et ses installations de soft-sculpture ont défié les conventions établies et ont fait d'elle une pionnière du Pop art. Au cours de sa carrière, elle a participé à plusieurs expositions importantes et a été reconnue pour son engagement à explorer des thèmes liés à la sexualité, l'identité et les représentations des femmes dans l'art. En plus de son travail artistique, Strider a également été active dans les happenings et les performances, ajoutant une dimension supplémentaire à son œuvre. Elle a traversé différentes phases artistiques au cours de sa carrière, allant de peintures volumineuses de femmes à des installations plus abstraites en mousse polyuréthane. Elle a su évoluer et s'adapter aux changements du monde de l'art, tout en restant fidèle à ses thématiques de prédilection. Marjorie Strider a laissé derrière elle un héritage artistique riche et une œuvre qui continue d'inspirer de nouvelles générations d'artistes.

L'œuvre de Marjorie Strider se distingue par sa quête d'innovation et sa capacité à subvertir les attentes traditionnelles à l'égard des représentations féminines. Un des aspects les plus notables de son travail est l'utilisation de la tridimensionnalité et des matériaux variés, ce qui lui permet de créer des œuvres qui transcendent la peinture classique. Ses tableaux en trois dimensions, souvent caractérisés par des figures féminines stylisées, réinterrogent la manière dont la beauté et la sexualité des femmes sont représentées dans la culture populaire. Par exemple, ses œuvres montrent souvent des femmes en bikini, mises en avant dans un style qui fusionne le ludique et le dérangeant, tout en questionnant les normes autour de l’érotisme et de l’objectification. Strider utilise des couleurs vives et des formes exagérées, apportant une dimension presque satirique à son œuvre. Dans les années 1970, elle se dirige vers la soft-sculpture, créant des installations à base de mousse polyuréthane qui communiquent une fluidité organique et des thèmes de déconstruction. Ses œuvres s'intègrent souvent dans l'espace public et interpellent le spectateur, transformant sa perception de l'environnement. En explorant des textures innovantes et des formes abstraites, Strider a renouvelé la peinture et la sculpture de son époque, jouant également sur les notions de quotidien et de banalité à travers des objets domestiques. Les concepts de féminité et de sexualité omniprésents dans son travail continuent de résonner dans le contexte actuel du discours artistique.

Marjorie Strider a été une figure de proue au sein du mouvement Pop art et un contributeur majeur à l'art féministe. En créant des œuvres qui abordaient ouvertement des thèmes de sexualité et de genre, elle a élargi les limites du discours artistique et a ouvert la voie pour des artistes femmes ultérieures. Son approche innovante lui a permis de remettre en question les normes de la société patriarcale et d'affirmer la voix des femmes dans un domaine souvent dominé par les hommes. Elle a participé à des événements et des happenings qui ont non seulement redéfini ce que l'art pouvait être, mais ont également incité d'autres artistes à explorer leurs propres narrations et identités. L'importance de son travail a été reconnue dans des rétrospectives et des expositions dans plusieurs musées et galeries à travers les États-Unis, offrant une plateforme pour que sa vision unique soit entendue. Après sa mort, elle continue d'être étudiée et célébrée par les historiens de l'art, les universitaires et les amateurs d'art qui reconnaissent son rôle essentiel dans l'évolution de l'art contemporain. Par ses contributions, Strider a également participé à la charnière entre les mouvements artistiques, influençant des générations d'artistes à aborder des thèmes d'identité, de genre et de culture d'une manière débridée et provocante. Son héritage demeure dans le continuum de l'art féminin et de la critique sociale, et ses œuvres sont encore exposées dans des collections importantes à travers le pays.

Au cours de sa carrière, Marjorie Strider a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives, témoignant de l'impact de son œuvre. Parmi ses expositions les plus marquantes, on peut citer la "Première Exposition Internationale Girlie" à la Pace Gallery en 1964, qui a marqué un tournant dans l'art Pop et a mis en avant des œuvres d'artistes comme Roy Lichtenstein et Andy Warhol aux côtés de la sienne. Ses expositions ultérieures à la Pace Gallery en 1965 et 1966 ont également retenu l'attention, montrant ses figures féminines en 3D et ses explorations d'autres éléments de la nature. Dans les années 70, elle a été incluse dans des biennales et des événements artistiques notables, comme le "Street Work" qu'elle a co-organisé avec d'autres artistes. Au début des années 80, elle a eu des rétrospectives qui ont circulé dans divers musées, dont le SculptureCenter et le Gibbes Museum of Art, ce qui a contribué à solidifier son statut d'artiste majeure de son temps. Dans les années 90, ses œuvres ont été présentées dans des expositions qui venaient renforcer son statut d'icône du Pop art et de l'art féministe. De ses récentes expositions aux Hollis Taggart Galleries à New York, où elle a célébré le retour à ses racines artistiques avec de nouvelles œuvres, à sa participation à des expos itinérantes comme "Seductive Subversion: Women Pop Artists, 1958-1968", marquent une reconnaissance continue de l'importance de son apport. Ses œuvres sont désormais conservées dans plusieurs collections publiques majeures, témoignant de l’avenir durable de son art et de son impact sur le paysage artistique contemporain.