Sabin Bălașa

Sabin Bălașa est né le 17 juin 1932 à Dobriceni, dans le județ d'Olt, au royaume de Roumanie. Issu d'une famille marquée par des convictions artistiques et politiques, il fut dès son jeune âge exposé aux réalités d'un régime communiste, qui influerait profondément sur son œuvre. Après avoir terminé ses études au Fraţii Buzeşti National College, il s'inscrit à l'Institut d'Arts plastiques 'Nicolae Grigorescu' à Bucarest, où il se spécialise dans le domaine de la peinture et graduation en 1956. Reconnu pour sa grande capacité à transposer des concepts complexes en visuels captivants, il développe au cours de sa carrière un style unique qu'il décrit comme « Romantisme cosmique ». Sabin Bălașa réalise plusieurs fresques notables, dont certaines ornent les espaces publics de l'Université Alexandru Ioan Cuza de Iași. En 1973 et 1976, il réalise également des portraits de Nicolae et Elena Ceaușescu ; ces commandes susciteront plus tard des controverses et des accusations de promotion du culte de la personnalité. Toutefois, ces accusations sont à nuancer, car son engagement personnel et familial contre le régime communiste est un élément clé de sa biographie. Au-delà de la peinture, Bălașa s'illustre aussi dans le domaine cinématographique en tant que réalisateur de films d'animation, où il aborde des thèmes souvent métaphysiques et philosophiques. Il est également l'auteur de douze films d'animation qui intégrèrent des éléments de sa vision artistique unique. Sabin Bălașa décède à Bucarest le 1er avril 2008, à l'âge de 75 ans, laissant derrière lui un héritage artistique riche et complexe.

L'œuvre de Sabin Bălașa se caractérise par un mélange audacieux de styles et de thèmes, intégrant éléments romantiques, symboliques et visionnaires. Ses compositions sont souvent peuplées de figures mythologiques, de paysages cosmiques et de symboles forts, ce qui l'érige en un interprète de la condition humaine et des questionnements métaphysiques. Son utilisation expressive de la couleur et des textures lui permet de créer des atmosphères intenses qui captiv entrent le spectateur. En termes de technique, Bălașa est reconnu pour sa maîtrise des grandes fresques murales, dont certaines atteignent des dimensions impressionnantes. Les représentations de la lutte contre les forces du mal et l'esprit d'espoir reviennent fréquemment dans ses fresques, traduisant son engagement envers des thèmes universels. L'affrontement entre la lumière et l'obscurité, ainsi que la quête de transcendance, sont présents dans toute son œuvre, faisant écho aux jeux de dualité qui définissent l'humanité. De sa peinture à ses films d'animation, la dimension narrative est omniprésente, enrichissant ainsi son art d'une profondeur qui invite à la réflexion.

Sabin Bălașa a eu un impact significatif sur le paysage artistique roumain et au-delà. Sa capacité à allier le fantastique au poétique lui a permis de toucher un public diversifié, les encourageant à s'interroger sur leur propre place dans l'univers. Bien que controversé à certains égards, son travail interroge les notions de pouvoir, de culture et d'expression individuelle dans un contexte politique difficile. Ses œuvres ont également été accueillies de manière positive sur la scène internationale, où il a été exposé dans des villes comme Rome, Stockholm, et Moscou, consolidant ainsi son statut d'artiste de référence. L'héritage de Bălașa se manifeste notamment dans le témoignage de son influence sur les générations suivantes d'artistes roumains, qui puisent dans ses thèmes universels tout en développant leur propre esthétique. Son approche de l'art comme moyen de réflexion spirituelle et universelle continue d'inspirer, faisant de lui un pilier incontesté de la culture roumaine du XXe siècle.

Au cours de sa carrière, Sabin Bălașa a bénéficié d'un certain nombre d'expositions marquantes tant en Roumanie qu'à l'étranger. Parmi celles-ci, il convient de mentionner sa présence en 1978 et 1980 à Rome, où son travail a été salué par la critique. En 1982, il expose à Stockholm, avant de revenir à Bucarest pour une exposition au Musée national d'Art en 1982, qui a eu un large écho parmi les amateurs d'art. L'année suivante, en 1983, ses œuvres sont exposées à Corfou en Grèce, attestant de son rayonnement international. En 1988, il participe à une série d'expositions à Moscou, Tbilissi, et d'autres capitales de l’URSS, témoignant de l'intérêt marqué pour sa vision artistique au sein du bloc de l'Est. Les années 1990 sont également marquantes pour Bălașa, qui voit ses œuvres exposées à Bucarest et en Israël, en 1994. En 2000, la galerie Gallery&Studio organise une exposition où il est décrit comme un visionnaire roumain, mettant en avant les liens entre sa production et celle d'artistes tels que William Blake ou René Magritte. L'édition de catalogues et de publications autour de son travail contribue aussi à solidifier sa position au sein de l’historiographie de l'art contemporain roumain. Enfin, en 2005, une exposition est organisée à Bucarest, peu avant son décès, confirmant sa notoriété jusqu'à la fin de sa vie.